Gelsomino (tome n° 3)



Le Roger TROISIEME dit le Zizi de Blénod les Ponts-à-Mousson 54
Le Roger TROISIEME dit le Zizi de Blénod les Ponts-à-Mousson 54
Mémoires Gelsomino Emile GUISTINATI (Giustinati) 1923 - 2005


Tome n° 3, chapître 15 à 21, page 84 à 130

CHAPITRE 15
Et bien oui, on ne savait rien on c’était tôt le train de toutes sortes hommes femmes prêtres etc. et nous étions sur une voix de garage dans des wagons à bestiaux ont pouvaient lire sur les portes,
8 chevaux, 40 hommes, la devise était faussé car il avait au moins 80 hommes.
Destination inconnue, le train roulait assez doucement, s’arrêtait souvent pour laisser passer d’autre trains j’ai vu défilé les gares sans pouvoir rien faire Pont à Mousson, Pagny sur Moselle, la frontière Novéan, Sarrebruck, trois jours plus tard sans avoir bu ni manger, on nous fit descendre et dans un état lamentable et on nous enferma dans un énorme camp de transit (Leipzig) ont nous distribua de la soupe du pain et un morceau de fromage, je n’ai jamais su s’il était fabriqué avec du lait ou du caoutchouc synthétique, mon voisin de paillasse était un jeune prêtre, dans l’énorme baraque ou nous étions environ 1000 personnes qui gémissaient des femmes pleuraient et d’autre comme mois qui cherchaient à savoir comment sortir de ce merdier en faite de merdier il y eu avait un º
Les wc étaient une grande fosse au milieu de la cour 10 m de long avec seulement un madrier dessus pour s’asseoir et pas couvert c’était à la bonne franquette, ci bien que le lendemain au moment ou c’était bien charger le madrier se rompît, et tout le monde dans la merde jusqu’au cou et c’est comme ça que j’ai vu arriver dans le baraquement ces gens puent et qui de plus n’avait pas d’eau pour se laver c’est la que j’ai vu le jeune prêtre regarder une femme qui se déshabillait toute nu et me souffla à l’oreille mon dieu quel dommage
enfin passons, toutes les heures il y avait rassemblement dans la cour des appels et des groupes qui se formaient moi je fus mis dans un lot qui était en partance toujours dans une direction inconnue, quand le train s’immobilisa nous étions à halle petite ville dans le Hartz au sud ouest de Berlin là aussi il faisait très nuit nous étions une vingtaine par baraque , le lendemain matin en regardant par la fenêtre j’ai eu un terrible cafard notre camp se trouvait au milieu d’une plaine à perte de vue sans arbres, à l’horizon se dessinait la carcasse d’une usine de produit chimique qui nous était destiné des panaches de fumée blanchissaient même le sol ce qui rendait la tristesse encore plus pénible dans ma baraque, je fis connaissance de 3 gars, un s’appelait Hervé il était de la Baule, peintre en bâtiment il avait travaillé sur le paquebot Normandie, le 2ème Henri moi je l’appelais Mamé parce qu’il ressemblait en tout point à un camarade d’école ayant ce sobriquet et le 3ème Pilou de Pont à Mousson que j’avais très bien connu avant la guerre.
Je parle de ces trois personnes, parce que dès le lendemain de mon arrivé j’ai commencé à préparer une évasion et ceux qui ont accepté de me suivre après avoir bien étudier les lieux du camp de l’usine et de la ville (la gare) j’écrivit à mon père qui se trouvais à Sarrebruck pour le travail obligatoire lui se trouvait assez libre, il pouvait me faire parvenir de la nourriture pour pouvoir m’évader au bout de 15 jours je reçu le colis qui était une petite valise en carton genre coffret, il y avait dedans du pain en Long et sec et de la confiture à peu prêt 2 kg à 4 personnes cela pouvait faire 2 jours de voyage, il y avait également dans le secteur un camp de prisonnier de guerre, et j’appris par pure hasard qu’un convoi sanitaire était en partance pour la France par la hollande et la Belgique le train devait partir à 4 heures du matin, nous étions tous d’accord pour cette aubaine, imprévu il suffisait de savoir comment nous allions sortir du camp la nuit et qui de plus était éclairé par des projecteur sur mirador une chance il n’y avait pas de fils de fer barbelé c’était uniquement une grosse palissade en bois avec simplement en haut une couronne de barbelé, si je vous donne tous se détail sur cette évasion, c’est tout simplement par ce que c’est en quelque sorte la plus loin en territoire ennemi et que là il ne fallait pas s’attendre à des complicité locale il y avait plus de 1000 km à faire.
Le jour .J. arriva 2 h du matin tout était prêt la palissade prés d’Ecloué, habillé chaudement, avec des vêtements volé à des allemands dans l’usine et la nourriture dans le coffret je ne voulais absolument pas que nous ayons des gros bagages pour attirer l’attention de la police, au dernier moment Pilou c’est dégonflé il a eu peur il est donc reste malheureusement il fut tué un an après par un bombardement anglais dans l’usine ou il travaillait. à 3 h du matin nous étions dans la gare mêlés au convoi sanitaire un train arriva avec d’autre prisonnier se qui provoqua une pagaille indescriptible à notre profit, le train s’ébranla et nous voila tranquille parmi les prisonniers.
Premier arrêt Hanovre ville au nord de l’Allemagne nous fument prié de descendre du train et de se présente dans un hall de la gare pour un contrôle pour nous les carottes étaient cuite il fallait jouer quitte ou double j’ai accosté un civil Allemand assez âgé et lui ai demandé de prendre 3 billets pour Sarrebruck je lui ai donner l’argent il nous a regardé et est allé au guichet et revenu avec les billets il y avait dans son regard une certaine complicité, il m’a serré la main très chaudement, et nous sommes parti, il était alors 3 h de l’après midi quand le train s’ébranla il y avait à peine une heure que nous roulions quand j’aperçut à chaque extrémité du wagon 4 flics de la Gestapo qui faisaient un contrôle d’identité, nous nous n’avions rien ont les avait brûler et ont devaient faire croire que nos papiers sont entre les mains des convoyeurs Allemands et que nous étions perdu que s’il pouvaient nous guider pour rejoindre Sarrebruck et voici les billets qu’ont nous à donner, et bien non ca n’a pas pris, en arrivant à Dortmund ont nous à mis entre les mains de la police et installé dans un Wagon cellulaire, se sont des petites cages à barreaux ou on ne peut pas s’asseoir et croyez mais c’est très dure de rester debout et puis il y a le moral qui est bien bas, et comme j’étais l’instigateur de cette évasion il fallait encourager mes 2 camarades nous arrivâmes à Kassel dans la nuit et mis en prison,
La première nuit j’étais allongé sur une paillasse, il y avait des puces et des poux en veut tu en voilà, le plus simple était de se mettre le torse nu pour faciliter de chasser ces parasite en guise d’oreille j’avais mis ma petite valise de bouffe que je n’avais pas encore entamée et fatigué comme je l’étais je me suis endormi, quand tout à coup un choc me fit sursauter, c’était un gars qui m’avait faucher la mallette, j’ai eu le temps de voir même dans la nuit noir le type je l’ai suivit à l’autre bout de la cellule et récupère mon bien, le lendemain la Gestapo est venu me chercher pour interrogatoire il m’ont laissé toute la journée debout et mains sur la tête dans un couloir avec interdiction de s’appuyer contre le mur, pour m’entendre dire que l’ont allait m’envoyer dans un camp de concentration en fait c’était un forteresse à 20 km de Kassel, de retour dans ma cellule en attendant mon départ et vous savez quelque soit les privations, ont trouve toujours un brin de tabac dans une prison et quand ont réussi à faire une cigarette, tout le monde en profite à un moment donné un gardien (soldat S.S.), est rentré et à senti le goût du tabac a demandé qui avait fumé restant sans réponse il à choisi 5 hommes y compris moi et nous avons eu droit au cachot pendant 24 heures les pieds dans l’eau sans manger ni boire, ma valise étant à ce moment là au bureau de la prison ils me l’on redonner intacte au départ pour la forteresse.

CHAPITRE 16
Je vous parlais de mon père qui était à Sarrebruck et bien le pauvre il y avait bien longtemps que je ne l’avait pas vu, c’était depuis mon départ à Clermont Ferrand en 1942, lors d’un passage à la frontière via France, je me trouvais à la fenêtre du compartiment quand un train s’immobilisa sur la voix en face et mon père se trouvait dedans quand nous nous sommes vu ont a levé les mains comme pour s’embrasser ni un ni l’autre n’a pu prononcer un mot tellement nos gorges étaient serrées, et dans nos yeux rouge de larmes nous nous sommes compris cette Putain de guerre allais nous séparé pour longtemps effectivement il a fallu attendre la fin le 1er juin 1945, pour se revoir, ce brave homme n’avait pas le choix,les fascistes Italien lui foutaient la paix parce qu’il avait 66 ans mais par contre les Allemands l’obligeait à travailler en Allemagne pas loin du reste en Saar il avait une permission de 48 H par mois pour rentrer à la maison, ma mère n’avait aucune ressource et puis il y avait ma soeur Guerrina avec 2 petits enfants dont le mari était prisonniers en Allemagne alors c’était mon père qui en partie les entretenaient parmi ces deux Neveux il y avait le plus jeune, Claude qui était venu au monde pendant la captivité de son père le 30 novembre 1940, il avait eu juste le temps de la fabriquer lors d’une dernière permission avant la débâcle, ils se sont retrouvé eu aussi à la fin de la guerre en 1945, Guérira, elle m’a beaucoup aidé au début de la guerre, pars ses gentillesses et sa bonté aussi à t-elle un non prédestiné, elle est née en Italie en 1917 donc pendant la guerre 1914 - 1918, se qui lui a valu se nom dans les pays Latin et particulièrement en Italie à cette époque ont donnait souvent des noms d’actualité,
Tenez par exemple notre nom GUISTINATI veut dire « juste né », parce que papa était de l’assistance public, mon père Tancredi assez commun mon frère Torino en souvenir de la ville du même nom, j’ai cité ma soeur Guérina, il y a mon frère Guido qui est le fruit de l’arbre (le gui) fruit du mûrier et moi même Gelsomino (le mûrier) parce que ma mère aimait beaucoup le jasmin, elle s’appelait Thérèse parce qu’elle ressemblait
à Sainte Thérèse et était né à la
Voyer dans ce petit chapitre, je vous raconte quelques détails sur la vie de famille pendant la guerre c’est uniquement pour vous brosser un aspect de ce que cela pouvait être et comment une souffrance peut se supporter.

Chapitre 17 - La forteresse
La forteresse était un château féodal transformé jadis en monastère et en prison pour la circonstance Hitlérienne, son nom : Brettenau). (1). En arrivant on nous a rassemblé dans la cour, priez de se mettre à poil intégral pour prendre la douche, il y avait une rangée de robinet d’eau à deux mètres du sol ; il a fallu attendre de bien sécher car il n’y avait pas de serviette (éponge). Ensuite, des soldats sont passés avec des bidons d’une espèce de produit qui était aussi puant que le grésil et on a du se frotter toutes les parties du corps ; au bout d’une heure mon système pileux avait changer de couleur et la peau de mes testicules avait également changer ; elle était devenue toute rose.
Nos geôliers nous avaient fait subir ce traitement en fait pour nous désinfecter et puis également pour leur sécurité?
Oui, leur sécurité ! Parce qu’il faut en parler. Imaginez plusieurs millions de prisonniers de toutes conditions, de toutes races, aggloméré dans des camps, parfois plus de 200 dans des baraquements insalubres et sans équipements sanitaires. Toutes les maladies y régnaient (typhoïde, tuberculose, typhus. Parmi les parasites, il y avait des morpions, des puces, des poux, des cafards et tout et tout et tout. Alors les allemands, quant ils ont vu toute cette vermine cohabiter avec eaux, ils ont eu peut et ont commencé à traiter les prisonniers comme on traite un champs de légume avec des produits de choc. Quant aux maladies, celui qui n’était pas fort, crevait sur place par manque de soins. Il y eut également quelques miracles, j’avais à ce moment là un camarade de baraque avec qui j’avais sympathisé, Georges Du mont qui demeurait avant guerre chez sa maman à Clichy Sur Seine. Il était atteint de dysenterie et allait au plus mal, il ne pouvait pas travailler. Sur sa paillasse je lui avais donné ma couverture car il grelottait de fièvre. Cela faisait trois jours qu’il ne mangeait plus et dans la soirée un officier rentra dans la baraque et nous pria de sortir parce qu’il nous emmenait autre part. J’ai vu mon camarade Georges fermer les yeux et mourir. L’officier allemand lui a jeté la couverture sur la tête, j’étais très triste.
Comme il m’avait donné l’adresse de sa mère, j’ai pu après la guerre lui rendre visite. Il est toujours très dur dans ce cas d’aller expliquer comment son fils était mort. Il m’a fallu toute mon énergie pour frapper à la porte et voir apparaître une vieille dame tout de noir vêtu et lui dire qui j’étais. Bonjour Madame, vous êtes bien Madame Dumont? Oui, suivi d’un grand moment de silence. Voilà, je suis un camarade de prison de votre fils en Allemagne. Elle eut un large sourire et spontanément me dit : « et bien vous n’avez pas de chance, il vient à peine de sortir ». La maison venait de s’écrouler sur ma tête. Je lui ai quand même expliqué ma démarche et cette brave femme m’embrasse de joie. Nous devions nous revoir mais nos destins nous ont dirigé autrement et cette scène est restée intacte.
La forteresse de Brettenau était à ce moment là pour moi qu’une prison de transit et bien « NON ».
Cette forteresse fut aménagée en 1933 par Hitler pour interner les autres nazis de l’époque. Ce fut le premier camp de concentration et d’extermination en Allemagne.
Voila comment je l’ai appris : au mois de juillet 1988, lors d’un voyage en Allemagne avec mon épouse, j’ai tenu à revoir là ou j’avais été et ce que c’était devenu. J’ai été reçu comme un miraculé car actuellement la forteresse est transformée en musée et pris en charge par l’université de Kassel. Tout est resté intact. J’ai revu ma cellule, j’ai tout reconnu et comme en 1943 par la gestapo, pendant trois heures le conservateur du musée avec ses collègues m’a posé un tas de questions car c’est très rare qu’ils reçoivent un survivant de cet enfer. Pour enrichir leurs documentations, nous devons correspondre (ils ont trouvé des archives complètes emmurées dans les caves). Ils m’ont remis une reliure composée de photocopies de documents réels avec des photos et noms de tous ceux qui ont été assassinés. Les prisonniers ne restaient jamais plus de deux mois, il fallait de la place pour les nouveaux arrivants. J’ignorais également qu’il y avait une section pour les femmes anti-nazi, heureusement qu’à cette époque j’ignorais tout. En ce qui me concerne, je dois ma vie à un événement historique car cela faisait deux mois que j’étais en prison, à quelques jours près, je devais donc mourir.
Un matin de juin 1943, des avions anglais sont venus bombardés le barrage de la Gulden (rivière) en amont de Kassel, qui fut détruit. Toute la ville et les villages de la vallée furent inondés, il y avait des milliers de morts parmi les civils, des cadavres d’enfants, de femmes, d’hommes et d’animaux jonchaient les rues et les champs. Ensuite l’eau s’est retirée, il fallait donc beaucoup d’hommes pour dégager et remettre de l’ordre. J’ai eu la chance d’être choisi parmi ceux là pour dégager et refaire le lit de la rivière. Nous étions trente hommes, des français, des belges, des hollandais, des roumains, et polonais, des russes, des allemands.. On nous logea dans une vieille école dans un village, les fenêtres étaient murées et trente paillasses allongées par terre en forme de fer à cheval. Il y avait une estrade avec un fût métallique de 100 litres qui nous servait de WC, et tous les matins avant de partir au travail il fallait le vider. La rivière se trouvait Ó cinq kilomètres qu’il fallait faire à pied avec des sabots en bois et toile ce qui était un supplice à porter, moi je préférais marcher pieds nus.
Mon travail consistait à prendre la boue dans la rivière et par le truchement de passerelle en bois, il fallait vider la brouette sur les berges. Le soir du premier jour, j’avais les mains couvertes d’ampoules ; le lendemain, les ampoules crevées et les mains se trouvaient à vif.
C’était une souffrance terrible et on ne devait pas s’arrêter car nos gardiens S.S. nous tapaient dessus avec des cravaches à épines coupées dans de grosses branches de mûriers. Un jour que je me trouvais dans l’eau boueuse jusqu’aux genoux, en train de charger ma brouette, ma pelle a glissé et je suis tombé dans la vase. Au même instant que la pioche de mon camarade s’abattait, je pris le coup sur la tête côté droit. Je fut assommé et ramené sur la berge avec mon calot qui était ouvert en deux. On me nettoya la plaie avec l’eau de la rivière dix minutes après, je retournais à mon poste, le visage et mon treillis rouge de sang. Je du le garder pendant quatre jours. Mon treillis était le costume traditionnel de tous les bagnards, veste pantalon et calot, le tout avec rainure marron et blanche.
Tous les soirs à 17 heures, on rentraient au camp et à tour de rôle quatre hommes était désignés pour la peluche de patates. Une demi-heure, croyez moi ce n’est pas beaucoup pour trente hommes. La soupe était très simple, patates, choux et flocons d’avoine. Le cuisinier qui était un soldat allemand prenait plaisir à saler à outrance ce qui nous donnait terriblement soif toute la nuit. Ce qu’il faut savoir, c’est que c’était l’unique repas par jour, toutes les nuits je rêvais du jardin de mon père, ma soif me faisait paraître des salades tout fraîche avec des grosses gouttes de rosée.
J’avais vingt ans, une bonne santé et surtout du courage et de l’espoir ; c’est ce qui me sauva ainsi que évènement historique que fut le bombardement du barrage. Cet ouvrage fournissait de l’énergie électrique dans le bassin e la Ruhr et la région du Curettent, le coeur de la grosse industrie de guerre. Tous les avions armes ce bombardement a permis de raccourcir la guerre d’au moins un an.
Tous les jours en rentrant du travail, nous passions sous des armes pommiers, les fruits étaient encore verts et au risque de prendre des coups de cravaches, ont réussissaient à voler les pommes et dans la journée, quant on demandaient d’aller faire nos besoins, c’était pour voler des betteraves vertes, ce qui nous donnait la dysenterie. Au bout de quinze jours que je me trouvais dans ce camp, un officier S.S. nous réunit dans la cour et nous demanda si parmi nous il y avait deux hommes sachant conduire les camions. J’ai levé la main ainsi qu’un autre français, nous sommes partis avec l’officier dans un autre camp, nous avons fait une bonne toilette, un rasage et des habits civils, puis les cheveux coupés à ras, et nous nous sommes trouvés dans un commando de prisonniers de guerre transformé en civil (stalag) de Zigenheim à Kassel (Mitterrand). Le lendemain matin, un soldat allemand vint me chercher et m’emmena dans une laiterie pour travailler comme chauffeur de camion. Pour moi le bagne s’arrêta, c’était fin juin 1943 et une autre vie d’aventure commença, très tumultueuse et dangereuse.





CHAPITRE 18
Je me retrouvais dans un petit commando de prisonniers de guerre. Soixante hommes répartis en six baraques de dix, surnommé le camp des lapins, parce qu’on élevait des lapins.
Après les présentations avec mes nouveaux compagnons, je fis équipe avec l’un d’eux nommé Charlot SIDONIER, originaire de l’Yonne. Une amitié très profonde se créa entre nous, et qui durera certainement jusqu’à la fin de nos jours.
Le lendemain, je fus présenté à mon travail qui consistait à conduire un camion accompagné d’un soldat et d’un civil, et tous les jours nous allions chercher le lait dans les fermes à 50 km à la ronde. Mes accompagnateurs étaient relativement gentils avec moi et j’ai vite compris pourquoi le personnel de la laiterie était également très sympathique et les patrons (2 frères) plus particulièrement. Ainsi, une nouvelle phase de la guerre commença, la gastronomie aussi : il faut que vous sachiez qu’en sortant de la forteresse prison, je pesais environ 45 kilos. Après quelques mois de laiterie, je me suis refait une santé et un poids normal. Je me nourrissais uniquement de lait, beurre et fromage à gogo et de plus les échanges que je pouvais faire avec ces matières premières. Pensez donc! En 1943, les allemands manquaient de tout, la guerre battait son plein, en Russie il essuyait leur première défaite, en Afrique également. Les privations se faisaient sentir dans la population civile, les hommes plus ou moins valides étaient à l’armée, les femmes devaient travailler très dur pour subvenir aux besoins de l’état Nazi, mais manquaient de sentiments, de caresses et de douceur. Alors là nous autres prisonniers, avec un peu de liberté et dans la mesure de nos possibilités, nous avons collaboré à certaines de leurs exigences bienvenue mutuellement.
Les PG français recevaient des colis de leur famille, de la commune, de la Croix-Rouge, si bien qu’ils avaient du chocolat, du riz et bien d’autres denrées rares . Moi je n’ai jamais reçu le moindre paquet, ni courrier et pour cause ! personne ne savait où je me trouvais et quant on a vingt ans c’est dur de ne jamais entendre son nom à la distribution. Et cela pendant 28 mois, en écrivant ces quelques lignes j’en ressens encore un noeud dans ma gorge qui ne veut pas passer. Enfin, j’avais d’autres compensations par mon travail et mes nouvelles connaissances. Le « Troc », c’est là que j’ai commencé à comprendre et à faire la différence entre un optimiste et un pessimiste, une bouteille à moitié pleine et une bouteille à moitié vide. C’est aussi à partir de cette période que j’ai appris qu’une brouette vide doit se remplir. J’ai également découvert que mon sigle était une étoile à 7 branches, celle du po e qui voit la réalité en face. Ces quelques phrases et expressions que je me suis dictés mon énormément guidé dans l’avenir.
Vers la fin 1943, les autorités allemandes ont relâchées leur surveillance envers nous, une semi liberté en quelque sorte, on pouvait sortir librement le dimanche, mais il fallait être rentré pour 21 heures. J’avais beaucoup d’amis, souvent les gens qui travaillaient avec moi à la laiterie m’invitaient à passer le dimanche chez eux, en particulier dans la famille Maûster dont le père avait perdu un oeil d’un coup de baïonnette à Verdun à la guerre de 14/18 et termina celle-ci comme prisonnier dans une ferme en France et toujours bien traité. Pour cela il aimait bien les français, sa petite famille était aux petits soins pour moi. Au travail, tout se passait bien. Mes patrons m’estimaient beaucoup, ils voyaient en moi un garçon raisonnable et courageux. Il y avait un peu d’hypocrisie en moi car j’avais la bonne place qui servait à beaucoup de choses. Au camp, nous faisions des frites au beurre ; avec le beurre j’avais tout ce que je désirais. Bien sûr, il fallait le voler mais qu’importe puisque j’avais des ordres de payer les amendes de la circulation avec une demie livre de beurre, que le soldat qui m’accompagnait en faisait de même. Tous les samedis, vers quatorze heures, lorsque le travail était fini, le patron attendait que tout le monde soit parti, il me faisait entrer dans son bureau Zimmer 13 et me donnait du beurre et du fromage. Un jour, j’avais mes vêtements sales sous le bras et à l’intérieur plein de marchandises ainsi que dans mes poches et mes bottes en caoutchouc. Je traversais la grande cour qui menait à la rue, je m’entendis appeler par le patron, je ne savais plus quoi faire. J’ai cru qu’il m’avait vu, c’était un moment très dur à passer car c’était bien lui qui m’avait sorti du bagne et était très gentil avec moi. Les idées les plus saugrenues me passèrent par la tête, je ne voulais pas retourner en prison, enfin, je pris la décision de me retourner et allait le rejoindre dans son bureau. Il me pria de m’asseoir et commença à me faire des éloges. Joignant le geste à la parole, il me donna un paquet de victuailles en me priant de bien le cacher pour ne pas que les autres le voit. J’étais très gêné, ne sachant pas à le mettre, enfin j’ai pu m’en sortir. Un autre jour, je me trouvais dans le frigo de l’usine qui était énorme et il y avait quelques dizaines de tonnes de beurre, j’étais en train de remplir mes poches et dans la pénombre de la pièce, je sentis quelqu’un derrière moi sortir de ma poche un paquet de beurre, me dire doucement de sortir du frigo (c’était mon patron). On n’en a jamais reparlé, il connaissait mes besoins et ceux de mes camarades ce captivité. En contrepartie, un jour le grand collecteur d’égout de l’usine était complètement bouché, il n’était plus possible de faire quoique ce soit dans une laiterie ou l’hygiène est primordiale, il fallait faire vite. Le patron réunit tout le monde pour faire une tranchée de 5 mètres de profondeur pour atteindre le collecteur. Tous les allemands ont refusé, alors j’ai travaillé toute la nuit avec mes patrons, et le lendemain à l’ouverture tout fonctionnait normalement. A dater de ce jour, je suis devenu l’ami de mes patrons et leurs familles. Politiquement, ils étaient anti-nazi, je leur donnait des nouvelles de la guerre qu’ils ne pouvaient avoir. C’était une période très dur, il y eut des bombardements fréquents : par exemple, le 3 octobre 1943, Ó 21 H le soir, plus de dix mille morts en trente minutes, le 23 octobre 20 jours plus tard, un raid destructeur américain, plus de 500 avions pendant 55 minutes : 70 000 morts, la ville de Kassel avec ses constructions médiévales et ses colombages, 250 000 habitants était rasé, anéantie. Il y eu plus de 3000 prisonniers tués dont 1000 français. J’ai vu des scènes d’horreur indescriptibles, des femmes tenant dans les bras des bébés calcinés, des cadavres mutilés, des rues défoncées. J’ai vu de mes propres yeux un immeuble en feu, un homme accroché après la rampe de la fenêtre criant au secours, et nous, impuissant, nous l’avons vu lâcher prise et disparaître dans les flammes. Un autre soir, lors d’un bombardement, je courrais vers un pont de l’autoroute pour me mettre à l’abri. Des cris venant d’une maison, je n’écoutais que mon instinct, je montais à l’étage et découvrais dans les décombres un jeune homme de 13 ans environ, le visage ensanglanté, se cacher les yeux. Une bombe soufflante était tombée à proximité et ce garçon avait le visage criblé de d’éclats de verre et de bois ; il était aveugle, je l’ai pris sur mes épaules et l’ai emmené à l’abris, ensuite à l’hôpital militaire, et bien tenez-vous bien, c’est tout juste si les autorités ne m’ont pas puni pour avoir été dehors pendant le bombardement en tant que français.
Vous avez pu constater au cours de mes récits, qu’il existait en moi quelque chose d’imprévisible, tel que bravoure, humanité, courage et dévouement. Non pas parce que je veux être plus fort ou plus malin que les autres, mais tout simplement que je me trouve là au bon moment. Tenez ! Demandez moi pourquoi en 1943, un jour de bombardement, je me trouvais dans un abri tranché avec des civils femmes, hommes et deux militaires qui gardaient l’entrée.
Un camarade et moi étions entre les deux soldats et regardions les bombes qui explosaient à quelque deux cents mètres de bous sous une pluie battante dans un chantier en cours de construction. Nous vîmes une femme avec un bébé dans les bras qui courait, tombait dans la boue ne sachant pus quoi faire, et tout cela sous nos yeux. Alors, j’élevais la voix envers les deux soldats en désignant cette pauvre femme qu’il fallait secourir. Ils se sont refusés en disant qu’il était interdit de sortir de l’abri pendant le bombardement. Alors, avec mon camarade, nous nous sommes regardés et compris ; nous avons bousculé les deux soldats et nous nous sommes précipités dehors dans la boue, à travers tous les obstacles du chantier, les bombes tombaient à droite et à gauche de nous, nous notre objectif était d’atteindre cette femme et son enfant, le reste on s’en foutait. Nous avons pris l’enfant dans les bras et la femme par la main et les avons emmener dans l’abri sain et sauf.
Quelques jours plus tard, je fus appelé au bureau de la laiterie et à ma grande surprise, je vis cette brave dame et son bébé qui avait appris qui j’étais et où je travaillais et venait me remercier avec un colis. Je lui ai demandé ou se trouvait son mari et avec une larme dans l’oeil me fit savoir qu’il était sur le front en Russie. J’ai pensé qu’il en avait certainement plus besoin que moi et lui ai rendu spontanément.
Mon patron lui a remis également un peu de beurre et du lait. Ce fut très émouvant, je n’ai jamais revu cette femme et l’enfant, je ne connais pas leur nom et c’est bien dommage.
Dites moi pourquoi (1950) lors d’inondations de la Seine et au moment précis où je passais, un enfant de dix ans tombait dans l’eau trouble de la crue, et que je réussis a rattraper et sauver de la noyade. Une autre fois, un homme se jetais dans le canal St Martin pour se suicider au moment ou je passais avec mon camion, je lui lancer une corde et sauvé.
Pourquoi un matin de 1960, je passais en voiture devant un immeuble qui commençait à brûler, la fumée sortait des fenêtres du troisième étage, un attroupement sur le trottoir et personne ne bougeait. Je demandais ce qui se passait, j’appris que le feu s’était déclaré dans un appartement du 3ème, occupé par une famille arable et qu’une petite fille de un an se trouvait enfermée pendant que sa mère était partie en course. N’écoutant que mon instinct, je dévalais les escaliers, défonçant la porte à l’intérieur, plein de fumée et petites flammes de linge qui était étendu sur le cuisinière. La petite fille était étendue dans son petit lit, complètement inanimée, les yeux retournés et la bave aux lèvres. Je la pris dans mes bras et la descendit au rez-de-chaussée, pris un peignoir d’une dame présente et pendant que d’autres éteignaient le feu, je ranimais la petite en lui faisant du bouche à bouche pendant un bon quart d’heure. Entre-temps, un docteur arriva et me prenant pour un collègue me pria de continuer. Enfin, je pris la mère qui était arrivée et la petite et nous partîmes dans ma voiture à toute allure jusqu’à chez les pompiers. Arrivés à la caserne, la petite et de nouveau tombée inanimée, les pompiers lui mirent le masque à oxygène, mais les bouteilles étaient vides. Ils sortirent d’autres bouteilles, mais trop tard, la petite était morte faute d’oxygène, tout ceci se passe au Raincy (93).
Toujours dans les années 1960, je me trouvais sur un gros chantier en construction à Nogent sur Oise dans le bureau de la direction où je venais vendre mes produits. Il y avait une dizaine de personnes, quand quelqu’un se précipita en disant que dans l’immeuble, à proximité au 3ème étages du gaz sortait d’un appartement occupé par une femme et un bébé et qu’il fallait aller voir, et bien croyez moi, là aussi personne ne bougeât, je me suis précipité sur les lieux, j’ai défoncé la porte, aéré. Je sortis sur le palier le bébé et fermais le gaz. La mère râlait à demie inconsciente, elle aussi les yeux retournés. Aidé d’un autre homme, je lui fis du bouche à bouche et la sauvais. C’est là que j’ai vu que c’était une désespérée, car elle sentait l’alcool à pleine bouche, elle s’était saoulé et avait ensuite ouvert le gaz pour en finir.
Alors, je vous laisse seul juge, suis-je un héros ? Un courageux ? Un dévoué ? Moi je dirais tout simplement que c’est le hasard qui s’acharne sur moi et qui n’est pas pour me déplaire. Vous en jugerez par la suite de ma vie.

CHAPITRE 19
Dans le chapitre précédent, je vous expliquais que la Gestapo m’avait sortie du bagne avec un autre français.
Nous nous sommes donc trouvés tous les deux à la laiterie et au commando dans la même baraque, dans l’ensemble du camp. Des bruits couraient qu’il disparaissait différentes choses tel du pain, des biscuits, du chocolat et de l’argent dans les placards et comme j’avais une moins sympathique que mon compagnon, pour cause ! Ma maigreur, mes cheveux ras et ma barbe non moins rase, les soupçons se portaient sur moi, alors quant on a un peu de psychologie, on le ressent de suite. J’ai donc mené ma propre enquête et découvert que c’était mon camarade de prison qui était le voleur.
Le soir même je réunissait tout le commando y compris le chef de camp dans la cour et obligeait le voleur à avouer ces forfaits, moyennant un peu de brutalité. Il n’a même pas essayer de se défendre un instant, mon honneur était sauf.
La sympathie et la confiance étaient revenues dans le camp.
Un jour, mon patron m’appela dans son bureau et très confidentiellement me mis au courant de ce qu’était mon collègue français, traître et voleur, car il avait les dossiers qui lui ont été remis à notre sortie de prison et il se mit à me raconter l’histoire : c’était un ancien prisonnier de guerre qui s’était évadé, en arrivant chez lui la nuit; il surprit sa femme avec un homme qui était de surcroît un officier allemand. Il le tua ainsi que sa femme, leur coupa la tête et les apporta à la commandatur militaire de la ville en expliquant les raisons. De plus, pour éviter d’être fusillé, il s’engagea dans la Wafen S.S. (Troupe d’élite allemande et hitlérienne). Il se trouva donc tout d’abord interné en France puis dans le bagne ou j’ai fait connaissance et quand il est sorti, en même tant que moi, c’était en attendant d’être incorporé dans l’armée.
Alors, pourquoi Monsieur Kreel me raconta tout cela ? Tout simplement parce que ce traite était venu me dénoncer, que je volais du beurre et que j’en donnais à tout le commando, et tout cela pour se venger de moi. Mais il avait frappé à la mauvaise porte, car le patron n’aimait pas du tout ce genre d’individu, et de plus qu’il s’était vendu à l’ennemi pour fuir la justice. Le soir même je réunissais de nouveau tout le commando et présentant le traître tel qu’il était, le lendemain et avait disparu, alors là, avec le recul du temps, je reconnais qu’il m’avait fallu beaucoup de courage pour avoir fait cette action.
Quelques mois plus tard je l’ai revu en tenue militaire S.S., qui gardait un groupe de prisonniers russes qui travaillaient à dégager des ruines de bombardement. J’avais avec moi mon gardien (soldat). J’ai arrêté le camion et sans aucune retenue, je l’ai interpellé en l’insultant de salaud, fumier, traître, devant tous et criant à tue-tête que c’était un français. Il est devenu tout blanc et c’est retourné sans rien dire, mon gardien m’a approuvé.
Voilà comment j’étais à vingt ans, et de quelle trempe j’étais forgé. Une autre fois, un dimanche avec deux camarades Charlot et Raoul, nous avions une permission de sortir au terminus des tramways que l’on s’apprêtait à prendre. Un petit groupe de jeunes soldats allemands nous interpelle parce que nous avions une cigarette à la bouche et nous insultent. Et bien vous me croirez si vous le voulez, je suis revenu sur mes pas et ai demandé lequel d’entre eux voulait quelque chose et comme personne n’a répondu, j’ai giflé celui qui était en face de moi en lui disant qu’un prisonnier ça se respecte, personne n’a bougé ni rien dit.
Ce qui est extraordinaire c’est la suite :
Je vous racontais ultérieurement qu’avec le troc des produits de la laiterie, je rencontrais et connaissait pas mal de monde et parmi eux une famille allemande qui était très gentille avec moi. la mère, une brave femme d’environ cinquante ans, deux jeunes filles de dix et quinze ans, son mari était au front et son fils aîné soldat quelque part en Europe, alors je lui donnais du beurre et du lait. En contrepartie, elle me lavait et repassait mon linge. Un jour elle me fit savoir que son fils venait pour la première fois en permission et qu’elle voulait faire une petite fête en son honneur, mais qu’il lui fallait du beurre pour faire un bon gâteau. Il était entendu que je lui apporterais tel jour. Quelle n’a pas été ma surprise en entrant chez elle, je me suis trouvé nez à nez devant le jeune soldat que j’avais giflé. Il y eut un moment de silence puis nous nous sommes mis à rire aux éclats, lui parce qu’il avait été surpris de me voir et que sa mère lui avait beaucoup parlé de moi en bons termes. On s’est promis de se revoir mais les évènements en ont voulu autrement.
Au commando, la vie s’organisait normalement, avec les moyens du bord. Une certaine discipline y régnait, il le fallait, chaque baraque avait un chef responsable qui était nommé à tour de rôle. C’était à lui de couper le pain tous les jours, à parts égales, et les morceaux étaient distribués par le chef. Ce jeu enfantin permettait de ne pas avoir de privilège ni de jalousie. Le chef vérifiait tous les matins que la chambre était propre et les lits faits au carré. Et pas de triche, celui qui tirait sa couette simplement parce qu’il était en retard était sûr de trouver le lit dans la cour en rentrant le soir, quelque soit le temps. Le dimanche deux hommes étaient désignés pour le grand nettoyage de la semaine. Cela consistait à vider entièrement la baraque et la lavée à grande eau. Ensuite, faire un grand feu dehors pour chauffer de l’eau et le bain était obligatoire, celui qui ne voulait pas le prendre était lavé de force avec une brosse à chiendent, la barbe était interdite et le rasage systématique. Cette discipline était décrétée par nous-même, c’était à ce prix que la bonne santé, la propreté, la respectabilité et la dignité avaient une certaine valeur au regard des soldats allemands qui nous gardaient. En ce qui concernait les distractions, c’était assez varié, il y avait une grande baraque qui était réservée au ping-pong, au théâtre, à différents jeux. Nous avions une troupe d’amateurs qui avaient chacun un rôle. Moi, j’étais un danseur mondain, ma compagne était un copain travesti, Charlot jouait de la trompette, d’autres étaient comédiens. Je racontais également des histoires drôles, nous avions également une très bonne équipe de foot. On organisait des rencontres avec des allemands. Bien sûr, en lisant ces quelques lignes vous êtes en droit de penser qu’on ne s’emmerdaient pas. Seulement, il faut bien se rendre compte, quant on est prisonnier et que l’on se trouve dans un pays ennemi avec bien des contraintes et très loin des siens, qu’il faut essayer de distraire le cerveau par tous les moyens.
En février 1944, nous eûmes la surprise de voir notre commando s’agrandir du double avec l’arrivée de soldats italiens, prisonniers eux aussi. C’était l’armée du général Badoglio qui avait refusé de se battre au coté des fascistes de Mussolini et qui était rentrée en dissidence. Alors, les allemands les ont fait prisonniers, c’était pour moi la première fois que je voyais des soldats italiens, j’étais assez content. J’ai tout de suite familiarisé avec eux, si aujourd’hui je parle correctement la langue italienne c’est grâce à cette période, car auparavant, à la maison on parlait le dialecte de Léno (Italie).
Il y avait parmi eux des joueurs de foot de Turin (Prof) et le fils du directeur de la Fiat (automobile). Avec eux, j’ai également fait les cent coups ; je ne vous en citerais qu’un seul, mais le meilleur :
Avec la faveur de mon travail, je pouvais savoir et repérer des clapiers et des poulaillers. Un jour que je me trouvais dans la baraque des italiens, ceux-ci me firent savoir qu’ils avaient une envie folle de manger du poulet. Moi qui savait où il y en avait, je leur proposais de mettre au point une expédition « Volaille ». Et un soir, à quatre hommes, nous fîmes les barbelés, il y avait 5 km à faire jusqu’à une grosse ferme et nous avons piqué dix poulets. Dans la nuit nous avons eu le temps de les plumer, les vider, de brûler les plumes et nous avons planqué le reste entre le plafond et le toit.
Nous avons bien fait, car le lendemain, vers midi, nous avons subit une descente de police et le commando fut fouillé à fond. Ils n’ont rien trouvé, mais nous étions fortement soupçonné. Pendant plusieurs jours, les flics venaient à l’improviste. Il y eut plusieurs pots au feu de poule dans différente baraque et mes italiens ont pu assouvir leur envie.
Puisque nous sommes dans la gastronomie, je vais vous raconter notre nouvel an 1943/44, qui fut très copieux et bien arrosé. Il y avait des prisonniers français qui travaillaient et étaient logés à l’intérieur de l’intendance militaire allemande et avaient accès à différents produits, du vin de Bordeaux en autres, mais manquaient de beurre. Comme le mot impossible n’est pas français, nous avons fait un réveillon de roi. A minuit, la veille, nous avions rendez-vous contre le mur de l’intendance, nous avec du beurre et de l’autre côté des bouteilles de vins et des sentinelles qui faisaient les cent pas. A chaque petit signal, il y avait des bouteilles et des demis livre de beurre qui se croisaient en l’air, au-dessus du mur. Cette mission fut réussie à 100%. Côté viande, toujours avec mon troc, avec cinq bouteilles, un fermier m’a donné une oie de plus de 10 kilos (énorme) ; un gâteau de riz au chocolat clôturait notre réveillon.
Le lendemain matin à huit heures, nous avons eu la surprise de voir le commandant de camp venir nous souhaiter une bonne nouvelle année, et quelle n’a pas été sa surprise de voir des bouteilles vides et des os de volaille sur la table ! il n’a jamais rien compris, il est simplement ressortit, avec le sourire, en murmurant : « alzo die Fransase vil vilon ». Il faut que je vous dise que ce chef de camp était relativement souple avec nous, nous l’appelions le manchot. Il avait perdu la main droite à la guerre et avait une prothèse. Il devait avoir une cinquantaine d’années et était père de famille. Ces sentiments envers nous n’étaient pas mauvais et il nous le faisait sentir en différentes occasions, où il fermait les yeux.
Par exemple, on avait droit par baraque, à un seau de charbon par jour et deux kilos de pommes de terre. Notre cheminée fumait toujours et la poubelle était toujours pleine d’épluchures. Alors, nous l’avons souvent vu devant notre baraque, les mains sur les hanches, à réfléchir, mais il n’a jamais fait le rapprochement entre nous et notre voisin qui était une batterie défense aérienne (D.C.A.). Ils avaient un gros tas de charbon et des sacs de patates, et tous les soirs par un passage secret, nous leur rendions visite. Les journées et les mois s’écoulaient tant bien que mal, beaucoup de patiente, de tristesse et un peu de bonheur ; il fallait vivre.
Pour pimenter notre existence, certains d’entre nous avaient une petite amie, c’était le côté sentimental et humain.
Moi, j’ai fait la connaissance d’une jeune allemande de dix huit ans, d’une fraîcheur et d’une beauté exceptionnel, elle s’appelait Eléonore Washeim, originaire du Rhin, évacuée sur Kassem pour cause de bombardements intensifs sur son pays (Wornis). Son père se trouvait dans un camp de concentration pour actes antinazi. Il était ingénieur dans l’industrie chimique, je n’ai jamais fait sa connaissance et je le regrette bien. Eléonore était la soeur du jeune que j’avais sauvé d’un bombardement et qui était blessé aux yeux, je vous en ai parlé dans les pages précédentes.
J’étais reçu chez elle et sa famille était gentille avec moi, dans mon cas j’avais l’impression de retrouver une autre famille. Nous étions en 1944, les armées françaises et alliées venaient de débarquer en Normandie ; alors l’espoir de liberté grandissait de jour en jour.
Il a fallut néanmoins attendre encore un an, le 8 mai 1945, jour de l’armistice pour revenir en 1944, il faut reconnaître que les autorités allemandes, contrairement à ce que l’on pourrait croire, avaient relâché leur surveillance envers nous.
On avait la possibilité de sortir du camp plus facilement et de faire d’autres connaissances. Le marché noir devenait de plus en plus intense, notre commando était une espèce de plaque tournante, même les allemands venaient nous voir. Avec mes produits laitiers, je pouvais avoir une matière première qui était le tabac (belge) ; avec celui ci, des chaussures qui se transformaient en linge. Un jour, j’ai obtenu un accordéon que j’ai donné à un copain de baraque (le ch’timi). J’avais un correspondant en ville, un polonais. C’était un type extraordinaire, il avait le don du troc et la bosse du commerce. Malheureusement, il a poussé le bouchon un peu trop loin ; il ‘est fait prendre par la police peu de temps avant la libération. Il fut fusillé, paix à son âme, mais survivant, nous le garderons éternellement dans notre mémoire. Ainsi, voyez-vous, vers la fin de la guerre, nous étions devenus un êtres hors du commun, il ne fallait reculer devant rien, prendre des risques, braver le danger, un certain égoïsme commençait à prendre le dessus.
On voyait fuir ce socialisme que l’homme avait tant désiré, une certaine anarchie s’instaurait, chacun essayait de tirer la couverture à soi-même, il était grand temps que la guerre se termine, le peuple allemand sentait la défaite arrivée à grand pas, le nazisme agonisait; les insignes et la croix gammée disparaissaient des boutonnières. Pour un grand nombre, c’était la libération, et pour autres la ruine d’un régime ou et dégueulasse.
Je voudrais revenir et m’extrapoler de dix huit mois pour vous parler de la période des grands bombardements.
Tout d’abord, il faut savoir que la ville de Kassel (240 000 habitants) était du style médiéval, d’une très grande beauté, avec des constructions en colombage et des boiseries sculptées.
Le 3 octobre 1943, les bombardiers américains ont pilonné les banlieues industrielles et civiles (environ 10 000 morts) le 23 octobre 1943, rebelotte et 70 000 morts. La ville complètement détruite et brûler en 55 minutes, je me suis trouvé enfermé dans une cave, sous les décombres d’un immeuble pendant douze heures. Nous faisions tourner une génératrice à la manivelle pour avoir de la lumière, il y avait des femmes et des enfants. A un moment, j’ai entendu parler français à l’autre extrémité, j’ai appelé, quelle n’a pas été ma surprise de voir un camarade d’école de Blénod les Pont à Mousson. Il s’appelait Jean Jurasek et travaillait dans une usine de tanks chez Henchel ou il se trouvait très mal.
Alors, avec mon imagination toujours débordante, j’ai pu le convaincre de se faire porter disparu et de me suivre à la laiterie. Lui aussi savait conduire, de plus il était mécano. Je l’ai présenté à mon patron, tout se passa comme sur des roulettes. Il fut de plus autorisé à loger dans le commando, nous étions souvent réquisitionnés en dehors de notre travail pour dégager les débris et les cadavres. C’était très pénible, je ne voudrais pas m’éloigner sur ces sujets car i cela n’a pas de noms, c’est très humiliant pour l’Humanité : on ne sait plus où se trouve le côté fauve ou humain. Personnellement j’en ai beaucoup souffert, mes sentiments que vous connaissez très bien m’ont complètement bouleversés. Je me posais la question à savoir qui est gentil ou méchant, comment peut-on vivre dans ce monde de cruauté en plein milieu du 20ème siècle. Je peux vous citer un exemple de méchanceté : il y avait à la laiterie un chef d’équipe qui était un peu dur avec moi et qui avait son logement au dessus de l’usine. Un jour, il du déménager sa famille, femme et enfants à la campagne pour plus de sécurité. C’est moi qu’il prit comme chauffeur avec un camion, il y avait au sol sa cuisinière émaillée blanche. Il m’a prié de reculer le camion pour la charger. Pour me venger de toutes ces vacheries, j’ai donné un bon coup d’accélérateur et j’ai complètement écrasé la cuisinière. J’ai cru qu’il devenait fou, il voulait m’envoyer en forteresse d’où je venais. Alors, je lui ai dis que si moi je devais retourner en prison, lui irait à l’hôpital et qu’il n’en sortirait pas avant moi. Il est devenu tout blanc et est parti. N’est ce pas une forme de méchanceté de ma part, j’aurais certainement pu me venger autrement, en écrivant ces quelques lignes. En temps de paix que nous sommes, je trouve tout cela enfantin et absurde.
Revenons un peu à la vie quotidienne : commando-boulot-bombardement-amusement. Puis il y avait la peur. A mon avis, toute personne normalement constituée à son côté peur. Un jour, accompagné de mon gardien, nous allions ramasser le lait dans une ferme à une vingtaine de kilomètres. Nous avons été pris sous un bombardement anglais, il y avait non loin de lÓ, un pont d’autoroute. Nous nous sommes réfugiés dessous. Ce jour là, nous avons tout pris, il y avait des bombes qui tombaient partout, des bidons de lait se renversaient, le camion était plein de terre, nous également.
Sous ce pont qui faisait caisse de résonance, c’était épouvantable. J’ai cru à ma dernière heure. Mon gardien, homme de cinquante ans environ, mangeait les cigarettes sans les allumer, il tremblait de partout et ne faisait qu’appeler ces enfants et sa femme. Il se cramponnait à mon bras. Quant le silence est revenu (et oui), nous nous sommes embrassés, nous avons compris pourquoi ce pilonnage d’une demi-heure. Le pont était au trois quart démoli et à proximité, il y avait un train, charger de canons à grande portée, lui aussi avait sauté. C’est ÞÓ la peur.
Un autre jour, j’étais avec mon ami Jean Jurasek derrière la laiterie. Les sirènes se sont mises à hurler l’alerte, en même temps les bombes tombaient. J’ai entendu un sifflement strident, par instinct j’ai poussé Jean sur le côté. A sa place, un éclat de 50 cm se planta en terre. Sa réaction fut brutale, il se mit à vomir tout ce qu’il avait dans le ventre. Ca aussi c’est la peur.
La peur se présente en différentes formes, j’ai vu des copains se mettre à trembler comme des feuilles sans pouvoir se contrôler, d’autres se figer, paralysées et pâlir, d’autres courir sans savoir où aller. Le plus terrible que j’ai vu, c’est un prisonnier français d’un commando voisin, ses cheveux ont pris quatre couleurs, comme un cochon dinde. Il s’était trouvé dans une cave où il travaillait, une bombe de 1000 kilos est tombée, tout le monde a été tué sauf lui, par miracle. Il lui a fallut huit jours pour reprendre ses esprits, voyez-vous, la peur c’est comme le rire (c’est le propre de l’homme).
En ce qui me concernait, je ne peux pas dire que je n’avais pas peur, ce que je ressentais est assez difficile à expliquer, d’abord parce que je suis curieux de nature, ensuite je voulais goûter à tout, pour moi cette fameuse peur se transforme en une espèce de test qui me donne la chair de poule. Avec un ami du camp, nous avions décidé de ne plus se mettre à l’abri, mais d’assister aux bombardements. Bien sûr, c’était de la folie, mais cela nous a souvent sauvé la vie. On voyait les bombes tombées sur la ville et ailleurs, on allait sur une colline, et croyez-moi, c’est un spectacle hallucinant. Il y a de tout dans le ciel, les avions éclairés par les projecteurs ; au sol, des explosions de toutes sortes, enfin un feu d’artifice meurtrier, une beauté d’horreur. Nous étions dans un pays ennemi, mais toute notre tristesse était profonde, car pendant ce temps là, des êtres humains mouraient par milliers.
À l’intérieur dans l’industrie chimique, je n’ai jamais fait sa connaissance et je le regrette bien. Eléonore était la soeur du jeune que j’avais sauvé d’un bombardement et qui était blessé aux yeux, je vous en ai parlé dans les pages précédentes.
J’étais reçu chez elle et sa famille était gentille avec moi, dans mon cas j’avais l’impression de retrouver une autre famille. Nous étions en 1944, les armées françaises

CHAPITRE 21

Octobre 1944, vers 14 heures, le patron de la laiterie nous fais venir dans son bureau, l’air relativement triste, se mis à nous expliquer qu’il n’avait plus autorité sur nous, que l’office des étrangers prisonnier faisait ce qu’il voulait enfin tout cela pour nous faire savoir que nous quittions la laiterie pour aller travailler autre part, mais que nous resterions au commando.
Le lendemain matin, j’ai eu la visite d’un officier allemand qui m’a prié de le suivre pour me présenter mes nouveaux employeurs qui étaient simplement la préfecture militaire, mon travail consistait à être toujours chauffeur mais sur une voiture de tourisme, j’étais mis à la disposition personnel du préfet militaire (Mr Gauschtapjürer, Mr Kristofen), mon camarade Furasek était à l’atelier pour l’entretien des voitures.
Je me posais un tas de question, à savoir « ce que je foutais là », pendant une huitaine de jours je tournais en rond avec différents personnage et un jour que j’avais conduit le préfet dans sa famille à une cinquantaine de Kur, au retour, il faisait très nuit, nous étions quatre dans la voiture, nous subîmes un bombardement, les avions lâchaient des fusées éclairantes, je me suis penché pour mieux voir à travers le pare-brise sans m’arrêter, tout à coup, un choc terrible, je venais de percuter une autre voiture dont le chauffeur roulait comme moi en regardant les fusées, il faut dire que nous roulions tout phare éteint, la voiture était complètement morte, (plus tard, j’ai pu récupérer le rétroviseur intérieur et ma montre que je possède toujours à l’heure actuel).
Je me souviens que des gens mon sorti de la voiture et mon adossé à un arbre, j’ai demandé une cigarette et ça à été le noir, je me suis réveillé à l’hôpital de Kassel, moi j’avais un choc à la tête les lèvres supérieur et inférieur fendues d’ou mes cicatrices, le préfet une jambe cassé l’autre était une prothèse il avait déjà perdu une jambe au front, son garde du corps, était très gravement blessé et sa secrétaire aussi c’est donc sur mon lit d’hôpital que la vérité c’est présenté, avec la visite de 2 camarades de camp, Raoul, originaire de Seclui (Nord) et David de Laval (Mayenne), David en particulier était un gars extraordinaire, responsable d’un mouvement de résistance, je ne vous ai pas encore parlé de cette période qui à été pour moi très forte.
Effectivement, un jour David m’a pris à part et m’a confié qu’il était engagé dans un mouvement dirigé par des officiers supérieur allemand, et que si je voulais y rentrer, je serais fort apprécié, ce que je fis sans hésiter.
Voilà pourquoi je me suis retrouvé comme chauffeur chez le préfet, car lui même en faisait partit, il était entendu également que je devais rester muet en toute circonstance et que les ordres m’arriveraient en leurs temps. je peux actuellement donner les noms des personnages dans le mouvement je recopie textuellement le certificat qui m’a été remis à la libération qui fait foi de mes déclarations.
Je soussigné Georges Dumont, né à Lille (Nord) le 8 mars 1909, demeurant à Lille, 25 rue Louis Faure, certifie avoir constitué à Kassel (Province de Kurhessen, Allemagne), un mouvement de résistance avec le concours de camarade Français, Prisonnier de guerre et transformer civil, travailleurs déportés, et déportés politique.
En relation avec des autorités de police et militaire allemandes, par suite de dénonciation d’un français Duquesnay Joseph, prisonnier originaire de Saint Lo et sous la torture.
Tous les dirigeants de ce mouvement soit au total 19 personnes, dont Floriment Quèze, Prisonnier transformé d’Yport (seine inf.) Hdaptman Martini dmu Poliseï Pratsiduim de Kassel, Herbert Fraedrich, Oberlentnaut Allemand à Kassel, et moi-même ont été arrêtés le 28 janvier 1945, par la Gestapo en envoyés en camp de concentration à Buchenwald, en fait de ces arrestations le mouvement n’a pas pu avoir son plein effet comme il était prévu lors de l’approche des troupes alliers.
Je certifie que monsieur GUISTINATI Emile, Gelsomino avait donné son adhésion à e mouvement et avait participé à diverses actions de sabotages dans le poste qu’il occupait.
Fait à Kassel le 18 mai 1945
G. Dumont.
Signature.

L’égalisation de la signature de G. Dumont par la mairie et le Maire de Lille.

P.S. mouvement en relation avec l’organisation sur l’attentat d’Hitler.

Un jour que je me trouvais devant la maison du Préfet sur les hauteurs de Kassel, une magnifique villa, j’étais assis dans la voiture et attendais tout à coup, les sirènes se mirent à hurler, les avions étaient déjà au dessus de nous les bombes tombaient, je sorti de la voiture et je me réfugiais sous un gros camion qui c’était arrêté cela dura un quart d’heure, c’était des bombes soufflante il en tombait partout, quand le silence revenu, je suis sorti de mon abris, pour voir un désastre hallucinant, le camion n’avait plus de cabine le moteur était à une dizaine de mètre ma voiture était écrasé par un rocher énorme qui était tombé dessus mon pardessus qui était resté dedans était déchiqueté, les villas environnante avaient disparu, je m’en suis tiré indemne, le préfet aussi, je vis apparaître un peloton de prisonnier français qui eux s’étaient réfugié dans la forêt toute proche parmi eux, je reconnu un gars de chez nous (Pont à Mousson) qui de plus, avant guerre était copain avec mon grand frère Torino, il s’appelait « Pernossi » d’origine Italienne lui aussi, l’hiver 44-45 était très rude il y avait beaucoup de neige, un soir que l’ont revenaient d’une réunion à Bad Wilduugen (station thermale), nous traversions la ville de Erfur, à la sortie de cette ville il y avait tellement de neige que je n’avais pas pu tourner à gauche et nous nous sommes envolé tout droit à un contre bas de la route, la voiture était enfouis dans la neige, ont ne pouvaient plus ouvrir les portières, j’ai du sortir en baissant la vitre et aller chercher du secours ce qi ne fut pas facile, une fois sortie de se guêpier j’ai pu repartir sans grand mal, mais
1/ les journaliers en 1895 sont aujourd’hui les intérims, ont parle de flexibilité mais ça c’est un langage de seigneurs, c’est le retour au moyen âge.
Alors pour les journaliers ils travaillaient une journée de 16 H payé 8 H. Dans les campagnes comme dans les villes il fallait tout faire la semaine en 2 jours ou alors le travail de 2 hommes pour un.
les journaliers + la flexibilité = haute société
« ha, ha même »

1/ les chemises noires étaient ni plus ni moins que les milices civiles à Mussolini, recrutées dans les prisons de droit commun
qui pour une soit disant liberté matraquaient leurs frères.
2/ l’huile de ricin était une purge qui devait métamorphoser le rouge en noir.
3/ « La morue sèche » est un poisson de 50 cm à 70 cm environ, séchée et salée et une lanière de corde attachée par la queue pour mieux la tenir aux poignets c’était une arme redoutable utilisée par les chemises noires.
Le franchissement des Alpes fût fait à pied 150 km de Turin à Briançon par le col Agnel 2868 m d’altitude Italie/France.
22 ans après par hasard, je me mariais avec une fille de cette ville et devint propriétaire d’une maison ou peut être mon père si est reposé au passage.
59 ans plus tard mon fils Philippe en août 1983 fit le trajet en sens inverse Briançon Turin l’honneur était sauvé et la mémoire de mon père est restée intacte.
Ma mère passait environ 30 heures par semaine au lavoir de la rue, il n’y avait pas encore de machine à laver, et c’est dans ce lieu qu’elle apprit à parler le français, de plus dans ce milieu cosmopolite car dans notre cité ouvrière il y avait des français des polonais des italiens des portugais et autres encore, tout ce brave monde essayait de se comprendre le français qui était notre langue d’accueil.
Je suis né en Italie (Léno) en 1923,



Les Garibaldiens

Lundi 8 Mai 2006
PG


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