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​Ecriture


Par-chemin, un dispositif du faire pour dire, par Margit Molnar

Margit Molnar nous présente un dispositif d'atelier qui, "focalisé sur la structure linguistique, relève le défi de déjouer la parole pour laisse faire le geste..."

... "Dans les médiations le recours à l'écriture, la vision de l'écriture restent souvent clivés entre, d'une
part, sa fonction d'expression verbale (tous les dispositifs narratifs et littéraires), d'autre part, le
tracé comme signe graphique. Le potentiel thérapeutique de l'écriture réside-t-il uniquement dans
les mots, dans ce qu'on dit ? Dès lors que devient la dimension matérielle de l'écriture ? Comment
favoriser l'expression verbale écrite quand la parole se tait ? "

Lire la suite du texte dans la PJ ci-dessous.

Bibliographie
Molnar, M. (2016). Tourner la page : autour de la matérialité de l’objet de lecture :observations sémiotiques, perspectives pédagogiques. Thèse
 

L'atelier d'écriture, par Claude Renaux

"L'atelier d'écriture est un lieu d'expérience, une traversée partant d'un point déclencheur, les propositions d'écriture; mais la traversée n'est pas linéaire."

Claude Renaux nous présente les ateliers qu'elle anime depuis une dizaine d'années auprès de personnes hébergées en foyer d’urgence, le CAEPP centre d'accueil entraide pauvreté précarité, un centre d’hébergement d’urgence, de réinsertion et de stabilisation pour hommes. Les locaux ne sont pas extraordinaires, un préfabriqué installé sur l’ancien terrain de camping de Beauvais. J’ai lu d’un hébergé « le principal, c'est d'avoir un toit au-dessus de la tête ».

Claude Renaux
Animatrice d’atelier d’écriture - Formation terres d’encre - Ateliers d'écriture créative "Plumes de plume"
Mail : Claude Renaux
Site : Claude Sylvie Ulrik

Lire la suite de son article dans la PJ ci-dessous :

​Ecriture

​Atelier d'écriture en milieu carcéral

L'inconscient affleure au bout du stylo - nous offrant ainsi une voie d'accès thérapeutique dès lors que l'on tient l'acte d'écrire pour un symptôme.

En détention, les détenus qui s'inscrivent à mon atelier présentent - sans exception, des tableaux symptomatiques qui vont de ceux de l'apathie à ceux de l'épisode dépressif majeur et nous savons que l'écriture est la pratique culturelle privilégiée des dépressifs. Ils évoluent dans un milieu où la première règle est de se taire, la deuxième de se méfier de tout et de tous - de ceux dont le métier commence par « psy » en particulier. L'écriture est le moyen qu'ils ont trouvé pour répondre à l'urgence de la parole : elle permet de défragmenter le choc carcéral (l'immense majorité des autolyses ont lieu lors des trois premiers mois de détention), de lutter contre l'isolement de la cellule et l'angoisse qui en découle inévitablement. Ecrire, c'est aussi réfléchir et vouloir comprendre.

S'il est une chose commune à tous les lieux d'enfermement, partout et en tous temps, c'est bien l'écriture : graffiti sur les murs, correspondance avec la famille, récits de détention, jusqu'à la tragique lettre d'adieu. 

Pratique récurrente de la personne détenue, l'écriture donne le sentiment de pouvoir se passer d'un apprentissage, contrairement à d'autres pratiques artistiques : je sais écrire, même si je fais des fautes d'orthographe, de grammaire - crainte systématiquement verbalisée au cours de la participation à l'atelier d'écrit-thérapie. L'écriture est donc un atout considérable auprès d'une population très dévalorisée, en recherche de revalorisation narcissique permanente. C'est aussi une façon de se verticaliser alors que le détenu passe la plupart de son temps couché en cellule.

Chez le détenu mineur, elle met à profit le pic de création caractéristique de l'adolescence. 

Mais il y a plus : le patient-détenu sait parfaitement qu'il se découvre à l'instant même où il se met en écriture, et il a conscience que derrière les mots se trouve « autre chose ». Les relations transférentielles et contre-transférentielles qui se nouent au fil des séances et des années permettent que s'ouvre la "lecture", individuelle ou en groupe, et que les thématiques repérées deviennent de nouvelles propositions pour l'atelier. Pour venir en écriture, le détenu a dû surmonter son aversion de l'écrit : en effet, l'écriture le renvoie à une histoire personnelle douloureuse, faite d'échec scolaire, de dépositions aux services de police, de lettres aux juges, aux avocats et à la hiérarchie pénitentiaire. 

Les séances sont groupales et l'écriture est mise en commun, soit par le dispositif d'écriture que je veux ludique, soit par le retour oral sur le texte : « l'écrivant » apprend à jouer. Et jouer implique l'observance de règles, la nécessité du partenaire et le respect de l'arbitre. Le participant écoute l'autre lire son texte et lui demande en retour la même attitude. Ecrire seul, c'est s'adresser à soi et faire apparaître symboliquement le tiers ; l'écrit thérapie c'est souhaiter la présence physique du tiers, s'amarrer pacifiquement à lui, et c'est le début de l'altérité. Ainsi le détenu redevenu actif, apprend autre chose sur lui et les autres, parvient à se projeter dans le futur en manifestant le désir de laisser une empreinte, une trace : le récit de vie ou l'écrit de réparation. Ainsi il se donne non seulement la possibilité d'accéder à sa culpabilité, alors qu'il était coincé dans la victimisation et la revendication d'innocence, il donne du sens à sa peine et peut démontrer que l'enfermement n'a pas été le temps de la vacuité, mais celui de la prise de conscience et du changement.

Jean-Christophe Pinpin, écrit-thérapeute 
36, rue du Bastion 
09350 Daumazan sur Arize
Tél : 06-87-26-45-36
Mail : JC Pinpin  
Fiche auteur Editions Erés

Bibliographie
Pinpin, J.C. (2010). Un atelier d'écrit thérapie avec des mineurs incarcérés. Empan, 77, 1, 144-150. Ed. Erés.
Pinpin, J.C. (1997). Bagnard en écriture. In Les Temps Modernes, N° 595. Ed. Gallimard, Paris.


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