Etat statistique des nTLDs au samedi 27 mai (données publiées)
Les nTLDs ont cassé les 31 millions en mai et ont même affiché un pic à 31,5 millions, avant de retomber en fin de mois.
Le solde net positif de 118 000 noms n’est pas dû aux nTLDs du Top 5, qui ne gagnent que 6 000 noms. Le .XYZ reprend sa baisse tandis que les autres membres du « Top 5 » progressent lentement, entre 2 000 et 7 000 noms. Le solde du Top 5 ne s’établit qu’à 6 000 noms en mai. Ce sont donc les « challengers » qui ont contribué au solde net global à hauteur de 112 000 noms, ce qui trahit sans doute une vague de créations dans l’un de ceux-ci.
Prochain round nTLDs : enfin une date ?
Enfin la perspective d’une fumée blanche ? Un article (1) signale ce mois-ci qu’une date a été posée par l’ICANN à la tenue du 2e round, dans son projet d’Implementation Plan : il s’agirait de mai 2026. Selon l’auteur, cette date pourrait avoir été imposée par le Board lui-même, si l’on en croit cette phrase : « the Board’s desire to launch the next round by May 2026 ». Le document lui-même, comme son nom l’indique, n’est qu’un projet, aussi ne faut-il pas considérer que cette date est déjà gravée dans le marbre. Tout au plus fixe-t-elle un horizon psychologique au-delà duquel le Board considère aujourd’hui que les délais deviendraient inacceptables. Mais l’ICANN nous a habitués à des calendriers glissants…
Le jalon a au moins le mérite d’exister, et de structurer la « roadmap » de l’IRT (Implementation Review Team) formée de divers membres de la « communauté » en vue de cornaquer et d’éperonner l’équipe de l’ICANN pour que le projet reste sur les rails. Une autre de ses missions consistera à rédiger l’Applicant Guidebook en tenant compte des 98 recommandations approuvées par le Board, et de certaines des 38 autres questions restant encore à trancher.
L’horizon assez lointain – 3 ans – est induit par l’organisation du travail de l’IRT en 8 « modules » qui ne seront traités que successivement, au lieu de l’être en parallèle. Cette approche semble déplaire à de nombreux membres de l’IRT, dont beaucoup ont un intérêt financier à voir les choses avancer vite. Pour autant, l’investissement-temps que représentent les échanges autour de ces questions peut justifier l’approche de l’ICANN, qui préfère que les sujets ne soient pas « bâclés ». Mais le risque reste de voir l’IRT s’essouffler : entre la course de résistance et la course d’endurance, il aurait peut-être pu y avoir un plus juste milieu à trouver.
La complexité de certaines questions rend sans doute obligatoire cette approche step-by-step. Un autre article (2) rend compte des casse-têtes que sont certains points à traiter, notamment parmi les 38 restant à valider. Le processus d’allocation – par « rounds » ou en mode « first come – first served », l’évaluation des back-end registries, le contrôle des contenus sont des écueils sur lesquels pourraient achopper les discussions. Le contrôle des contenus par exemple pourrait être imposé aux futurs registres par l’ICANN : mais cela risquerait d’enfreindre les statuts de 2016 de l’organisation californienne, par lesquels celle-ci s’interdisait de se positionner comme « censeur » de l’Internet. Etc.
D’autres aspects sont encore des « irritants », même s’ils ne figurent sans doute plus dans la liste des sujets à traiter : les frais ICANN par exemple. Des représentants de délégataires de .Marque se sont ainsi récemment manifestés (3) pour demander une réduction de leurs frais annuels ICANN de 25 000 $ à 5 000$. Motif : les .Marque ont en général peu de noms et ne sont pas sources « d’abus ». Mais compte tenu du nombre de .Marque actuel, environ 500, cette réduction de 20 000$ par tête représenterait une perte de 10 millions de $ qui sont de la marge pure pour l’ICANN : autant dire que la question peinera à trouver son chemin jusqu’au Board.
Dernier « sujet » de l’actualité ICANN : la validation par le Board d’amendements aux actuels contrats liant l’ICANN aux registres de gTLDs et aux registrars qu’elle a accrédités (4). Ces amendements préparent la fin du « Whois » tel que nous l’avons connu et la migration vers le futur système d’accès aux données – RDAP pour Registration Data Access Protocol. Une migration qui devrait prendre environ 18 mois – et ce timing n’est peut-être pas anodin en regard de celui du futur round de nTLDs. On peut penser que celui-ci ne pourra pas avoir lieu tant que le RDAP ne sera pas vraiment en place, afin d’éviter d’avoir à gérer la « migration » de centaines (de milliers ?) de nouveaux nTLDs fraîchement créés.
(1) ICANN just put a date on the next new gTLD round
https://domainincite.com/28802-icann-just-put-a-date-on-the-next-new-gtld-round
(2) Progress made on next new gTLD round rules
https://domainincite.com/28776-progress-made-on-next-new-gtld-round-rules
(3) Brands ask for cheaper ICANN fees
https://domainincite.com/28780-brands-ask-for-cheaper-icann-fees-again
(4) ICANN signs Whois’ death warrant in new contract
https://domainincite.com/28761-icann-signs-whois-death-warrant-in-new-contracts
Les nTLDs ont cassé les 31 millions en mai et ont même affiché un pic à 31,5 millions, avant de retomber en fin de mois.
Le solde net positif de 118 000 noms n’est pas dû aux nTLDs du Top 5, qui ne gagnent que 6 000 noms. Le .XYZ reprend sa baisse tandis que les autres membres du « Top 5 » progressent lentement, entre 2 000 et 7 000 noms. Le solde du Top 5 ne s’établit qu’à 6 000 noms en mai. Ce sont donc les « challengers » qui ont contribué au solde net global à hauteur de 112 000 noms, ce qui trahit sans doute une vague de créations dans l’un de ceux-ci.
Prochain round nTLDs : enfin une date ?
Enfin la perspective d’une fumée blanche ? Un article (1) signale ce mois-ci qu’une date a été posée par l’ICANN à la tenue du 2e round, dans son projet d’Implementation Plan : il s’agirait de mai 2026. Selon l’auteur, cette date pourrait avoir été imposée par le Board lui-même, si l’on en croit cette phrase : « the Board’s desire to launch the next round by May 2026 ». Le document lui-même, comme son nom l’indique, n’est qu’un projet, aussi ne faut-il pas considérer que cette date est déjà gravée dans le marbre. Tout au plus fixe-t-elle un horizon psychologique au-delà duquel le Board considère aujourd’hui que les délais deviendraient inacceptables. Mais l’ICANN nous a habitués à des calendriers glissants…
Le jalon a au moins le mérite d’exister, et de structurer la « roadmap » de l’IRT (Implementation Review Team) formée de divers membres de la « communauté » en vue de cornaquer et d’éperonner l’équipe de l’ICANN pour que le projet reste sur les rails. Une autre de ses missions consistera à rédiger l’Applicant Guidebook en tenant compte des 98 recommandations approuvées par le Board, et de certaines des 38 autres questions restant encore à trancher.
L’horizon assez lointain – 3 ans – est induit par l’organisation du travail de l’IRT en 8 « modules » qui ne seront traités que successivement, au lieu de l’être en parallèle. Cette approche semble déplaire à de nombreux membres de l’IRT, dont beaucoup ont un intérêt financier à voir les choses avancer vite. Pour autant, l’investissement-temps que représentent les échanges autour de ces questions peut justifier l’approche de l’ICANN, qui préfère que les sujets ne soient pas « bâclés ». Mais le risque reste de voir l’IRT s’essouffler : entre la course de résistance et la course d’endurance, il aurait peut-être pu y avoir un plus juste milieu à trouver.
La complexité de certaines questions rend sans doute obligatoire cette approche step-by-step. Un autre article (2) rend compte des casse-têtes que sont certains points à traiter, notamment parmi les 38 restant à valider. Le processus d’allocation – par « rounds » ou en mode « first come – first served », l’évaluation des back-end registries, le contrôle des contenus sont des écueils sur lesquels pourraient achopper les discussions. Le contrôle des contenus par exemple pourrait être imposé aux futurs registres par l’ICANN : mais cela risquerait d’enfreindre les statuts de 2016 de l’organisation californienne, par lesquels celle-ci s’interdisait de se positionner comme « censeur » de l’Internet. Etc.
D’autres aspects sont encore des « irritants », même s’ils ne figurent sans doute plus dans la liste des sujets à traiter : les frais ICANN par exemple. Des représentants de délégataires de .Marque se sont ainsi récemment manifestés (3) pour demander une réduction de leurs frais annuels ICANN de 25 000 $ à 5 000$. Motif : les .Marque ont en général peu de noms et ne sont pas sources « d’abus ». Mais compte tenu du nombre de .Marque actuel, environ 500, cette réduction de 20 000$ par tête représenterait une perte de 10 millions de $ qui sont de la marge pure pour l’ICANN : autant dire que la question peinera à trouver son chemin jusqu’au Board.
Dernier « sujet » de l’actualité ICANN : la validation par le Board d’amendements aux actuels contrats liant l’ICANN aux registres de gTLDs et aux registrars qu’elle a accrédités (4). Ces amendements préparent la fin du « Whois » tel que nous l’avons connu et la migration vers le futur système d’accès aux données – RDAP pour Registration Data Access Protocol. Une migration qui devrait prendre environ 18 mois – et ce timing n’est peut-être pas anodin en regard de celui du futur round de nTLDs. On peut penser que celui-ci ne pourra pas avoir lieu tant que le RDAP ne sera pas vraiment en place, afin d’éviter d’avoir à gérer la « migration » de centaines (de milliers ?) de nouveaux nTLDs fraîchement créés.
(1) ICANN just put a date on the next new gTLD round
https://domainincite.com/28802-icann-just-put-a-date-on-the-next-new-gtld-round
(2) Progress made on next new gTLD round rules
https://domainincite.com/28776-progress-made-on-next-new-gtld-round-rules
(3) Brands ask for cheaper ICANN fees
https://domainincite.com/28780-brands-ask-for-cheaper-icann-fees-again
(4) ICANN signs Whois’ death warrant in new contract
https://domainincite.com/28761-icann-signs-whois-death-warrant-in-new-contracts