Una volta di più u Sporting hè culpitu da a LFP. S'aspetta tante sanzione ch'è no ùn sapemu mancu più induve ne semu (affari di Monaco, di Nizza...), è Furiani hè suspesu per ùn si sà ancu quantu partite.
In Corsica, u sìntimu chì a Lega vole falla finita cù i Corsi hè crisciutu torna appena. À trè settimane d'una finale d'una cuppa "naziunale" (solu a quinta in a storia di u Sporting), a situazione di u club bastiacciu hè dunque digià bella cumplicata.
Hè forse u mumentu di dumandà u so parè à Didie Rey. U so sguardu d'universitariu è di spezialistu di u ballò corsu ùn pò ch'è aiutacci à vedeci più chjaru. È per ellu l'affari sò chjari, u Sporting hè in una situazione periculosa.
Avemu fattu l'intervista in lingua francese è fattu a scelta d'ùn traducela micca. Chì i lettori ci scusinu.
In Corsica, u sìntimu chì a Lega vole falla finita cù i Corsi hè crisciutu torna appena. À trè settimane d'una finale d'una cuppa "naziunale" (solu a quinta in a storia di u Sporting), a situazione di u club bastiacciu hè dunque digià bella cumplicata.
Hè forse u mumentu di dumandà u so parè à Didie Rey. U so sguardu d'universitariu è di spezialistu di u ballò corsu ùn pò ch'è aiutacci à vedeci più chjaru. È per ellu l'affari sò chjari, u Sporting hè in una situazione periculosa.
Avemu fattu l'intervista in lingua francese è fattu a scelta d'ùn traducela micca. Chì i lettori ci scusinu.
Qu'est ce que le « victimisme » des clubs corses ?
Il faut replacer le victimisme corse dans le contexte plus général du victimisme méditerranéen vis-à-vis des clubs du ’’nord’’, la Juventus pour le Napoli, Saint-Étienne puis Paris – selon les époques – pour Marseille, c’est-à-dire l’expression d’un sentiment diffus d’infériorité toujours ressenti jamais reconnu, qui porte à voir un ’’complot’’ des instances nationales et des arbitres contre les clubs du ’’sud’’ censés perturber le bel agencement du football national ; le tout pour des raisons historiques, politiques et économiques. Dans le cas du Sporting, le victimisme nait lors de l’intégration en CFA, en 1959, les Corses sont alors dénoncés pour leurs pratiques partisanes et leur jeu réputé dur en se basant sur des critères culturels qui, jusque là, servaient à magnifier l’attachement des insulaires à la France. Ne l’oublions pas, ce qui choque les Corses en ces années 1960-1970, c’est justement de n’être pas considérés comme des Français à part entière, mais de se voir au contraire renvoyés à une altérité qu’ils n’imaginaient pas. Ils sont alors dénoncés pour ce qu’ils font et, par conséquent, pour ce qu’ils sont. Sur le fond, rien n’a vraiment changé puisque c’est bien ce sentiment de n’être pas traité sur un pied d’égalité, parce que Corse, qui alimente le victimisme actuel. L’intermède nationaliste des années 1990 n’a rien modifié de ce côté-là. C’est l’un des paradoxes actuels lorsque l’on connaît le profil identitaire de certains clubs de supporters.
Le football corse s'est construit sur ce victimisme. En fin de compte, on peut se demander si on en en a pas besoin, s'il nous renforce ?
Effectivement, le victimisme est devenu une composante essentielle de l’identité footballistique insulaire et sert d’élément de cohésion artificielle dans les situations difficiles.
Mais il a son revers : d’une part, outre le caractère factice de l’unité, il affaiblit le SCB dans la durée, périodiquement confronté à des situations critiques et s’avérant incapable d’y faire face ; ce qui à terme, remet en question toute pérennité sportive. D’autre part le victimisme retarde, voire empêche, la prise de conscience des mutations inéluctables du football. C’est aussi parce que le Sporting n’a pas su et/ou n’a pas pu s’adapter à l’environnement du nouveau football des années 1980 que la catastrophe de Furiani a été rendue possible. De dérogations en dérogations au prétexte que les instances nationales demandaient plus aux clubs insulaires, les infrastructures atteignirent un point de non-retour.
Mais il a son revers : d’une part, outre le caractère factice de l’unité, il affaiblit le SCB dans la durée, périodiquement confronté à des situations critiques et s’avérant incapable d’y faire face ; ce qui à terme, remet en question toute pérennité sportive. D’autre part le victimisme retarde, voire empêche, la prise de conscience des mutations inéluctables du football. C’est aussi parce que le Sporting n’a pas su et/ou n’a pas pu s’adapter à l’environnement du nouveau football des années 1980 que la catastrophe de Furiani a été rendue possible. De dérogations en dérogations au prétexte que les instances nationales demandaient plus aux clubs insulaires, les infrastructures atteignirent un point de non-retour.
En 45 ans, le SC Bastia a été sanctionné à 19 reprises à des suspensions de terrain. C'est peut-être le club le plus sanctionné d'Europe. Le Sporting est-il réellement persécuté ?
Je ne sais pas si le SCB est le club le plus sanctionné d’Europe, il faudrait avoir les chiffres concernant les autres pays sur le long terme. Concernant la persécution, ou le mythe du complot, c’est l’un des éléments constitutifs du victimisme. Le SCB n’est pas persécuté, cela ne veut pas dire que des décisions iniques ne l’ont pas frappé ; ce fut le cas dans le passé et encore parfois à l’heure actuelle. Aujourd’hui, le football a considérablement évolué, on peut le regretter ou s’en féliciter, mais c’est un fait indéniable. Il est évident que dans ce football-spectacle – ou football-business si vous préférez –, seuls comptent les ’’grands’’ clubs, c’est-à-dire, avant tout, ceux des régions riches et des grandes métropoles, il suffit de voir qui occupe à l’heure actuelle les 5 premières places du championnat de France. Le Sporting est le club pauvre d’une région périphérique, il n’entre donc pas dans la ’’bonne’’ catégorie, comme d’autres du reste. La manière dont ont été traités Rouen et Luzenac est là pour rappeler que l’on ne veut plus d’un certain football considéré comme archaïque. Le fait d’être Corse peut, dans certaines situations, être une circonstance aggravante, car la vision et la perception nationales des insulaires et de la Corse est détestable, mais ce n’est pas la raison essentielle.
Ritrattu : www.om4ever.com
Lorsqu'on se penche sur l'histoire on a l'impression que c'est la même depuis 50 ans. Ici on a l'impression d'être trop sanctionnés. De l'autre côté de la Méditerranée on dit que nous sommes paranoïaques. Comment peut-on s'en sortir ?
C’est effectivement le cas, chacun joue sa partition et la musique est bien réglée. Pour s’en sortir, il conviendrait de devenir sportivement incontournable et irréprochable dans les tribunes ; cela ne veut pas dire incolore et inodore mais, plus simplement, de savoir si l’essentiel demeure l’avenir du Sporting – et, d’une certaine façon, du football corse –, ou, au contraire, l’illusion d’une pseudo identité instrumentalisée et mise en scène à travers une mythique souvent puisée sur les réseaux sociaux. Il y a, de la part, des supporters, une vraie réflexion à mener sur eux-mêmes et sur leurs responsabilités dans l’avenir du SCB. L’OM a été confronté, dans le passé, au même genre de réputation et de problèmes, c’est en devenant autre chose qu’il n’est plus confronté à pareilles situations. Dira-t-on pour autant que Marseille a perdu son âme ? Cela mérite réflexion. Il conviendrait également que les instances du football insulaire mènent, enfin, une réflexion de fonds sur l’avenir du professionnalisme en Corse car, compte tenu des mutations indiquées précédemment, cela relève de l’urgence.
Vous pensez que le Sporting se trouve dans une position délicate ?
Actuellement la situation du Sporting est périlleuse, pour des raisons conjoncturelles et structurelles :
Conjoncturellement, le redressement sportif risque d’être compromis par ces suspensions de stade à répétition et peuvent influer sur le déroulement de la finale de la Coupe de la Ligue ; souvenons-nous de 2002. Des mois, des années, de travail peuvent être anéantis en peu de temps.
Structurellement, le club arrive à un tournant, celui de l’enracinement dans l’élite ou celui du retour vers la Ligue 2. Des cas similaires se sont déjà posés dans le passé avec les résultats que l’on sait (1986, 2005 et, dans une moindre mesure, 2011). Le premier passage en Ligue 1 a duré près de 20 ans (1968-1986), le second à peine la moitié (1994-2005) et, aujourd’hui, le problème se pose dès la troisième année. Il convient de réfléchir et de travailler là-dessus, il n’y a pas de fatalité. D’où, à mon avis, l’urgence « d’États Généraux » du football professionnel en Corse.
Conjoncturellement, le redressement sportif risque d’être compromis par ces suspensions de stade à répétition et peuvent influer sur le déroulement de la finale de la Coupe de la Ligue ; souvenons-nous de 2002. Des mois, des années, de travail peuvent être anéantis en peu de temps.
Structurellement, le club arrive à un tournant, celui de l’enracinement dans l’élite ou celui du retour vers la Ligue 2. Des cas similaires se sont déjà posés dans le passé avec les résultats que l’on sait (1986, 2005 et, dans une moindre mesure, 2011). Le premier passage en Ligue 1 a duré près de 20 ans (1968-1986), le second à peine la moitié (1994-2005) et, aujourd’hui, le problème se pose dès la troisième année. Il convient de réfléchir et de travailler là-dessus, il n’y a pas de fatalité. D’où, à mon avis, l’urgence « d’États Généraux » du football professionnel en Corse.
Per quelli chì ùn l'anu ancu fatta, leghjite La Corse et son football, 1905-2000, esciutu ind'è Albiana.