Voici le texte de la motion adoptée par le conseil municipal de Louviers, à la majorité. Il est téléchargeable ( cliquer en bas du texte )
MOTION CONTRE LA CREATION D’UN VILLAGE DES MARQUES A DOUAINS
RAPPORT
En décembre dernier, la Communauté d’Agglomération des portes de l’eau votait le principe de l’implantation à Douains d’un village des marques appartenant à la chaîne Mac Arthur Glen. Cette décision ne peut que susciter l’inquiétude parmi les commerçants du secteur et en particulier de Louviers distant d’une trentaine de kilomètres.
Il s’agit d’un projet de dimension considérable intéressant une superficie de l’ordre de 30 000 m² sur le site Normandie-parc qui est bordé par l’autoroute A13. Le groupe Mac Arthur Glen s’est spécialisé dans le secteur des magasins de déstockage de grandes marques à prix dégriffés. Ce complexe commercial prévoit dans un premier temps l’implantation de 100 boutiques pour en envisager 200 à terme. Les promoteurs du dossier annonçant la création de 1000 emplois alors que les organisations de petits commerçants, faisant le bilan de la même expérience conduite à Troyes par le même promoteur, ont pu constater la disparition de 140 commerces en deux ans.
Une telle perspective fait craindre légitimement l’évasion d’une part importante de la clientèle locale attirée par cette invitation à la pratique d’un véritable « tourisme commercial ». Il s’agit d’une lourde menace qui pèse sur l’attractivité et le dynamisme du centre ville, attractivité pour laquelle la collectivité ne ménage pas ses efforts. C’est en particulier pour cette raison que depuis quinze ans la municipalité s’est toujours opposée à la création de supermarchés. Le commerce de centre ville est un facteur essentiel de l’identité locale, du bien vivre et du lien social. C’est à ce titre que les risques encourus vont bien au delà du seul intérêt des commerçants et concernent l’intérêt général.
Desservi directement par l’autoroute A 13, ce village de marques, s’il voit le jour, sera le centre d’une zone de chalandise absolument considérable, il est question de trois millions de visiteurs par an, les flux automobiles générés atteindraient le million de véhicules. Si bien qu’à l’incohérence économique s’ajouterait l’incohérence environnementale.
Au vu de ces éléments, j’invite le Conseil municipal à s’opposer fermement à ce projet et à apporter son soutien au collectif de défense des commerçants, à saisir Madame la Préfète de l’Eure pour que soit désigné un représentant de la Communauté d’agglomération Seine-Eure qui siègera à la Commission départementale d’aménagement commercial (C.D.A.C.) qui devra statuer sur ce dossier.
LE CONSEIL, ayant entendu le rapporteur et après en avoir délibéré,
S’OPPOSE fermement au projet de village des marques à Douains,
APPORTE son soutien au collectif de défense des commerçants,
DEMANDE à Madame la Préfète de l’Eure que soit désigné un représentant de la communauté d’agglomération Seine-Eure qui siégera à la Commission départementale d’aménagement commercial qui devra statuer sur ce dossier
Le rideau se lève, le conseil commence.
Du grand classique, du pur folklore lovérien : déclarations amphigouriques et ampoulées, discours empesés, indignations feintes par l'opposition, qui multiplie outrances et contre-vérités, comptant qu'elles seront reprises telles quelles par la presse...
Jeu de rôles politicien, avec son inévitable théâtralité, mais rien de brutal ni d'anormal. Une joute politique lovérienne classique.
Sur un ton plutôt enjoué - avant le gong final, je me suis bien amusé, c'est vrai - je fais front aux attaques fusant sans relâche des trois oppositions, sans éprouver trop de difficulté pour démontrer l'incohérence de leurs critiques, le peu de crédibilité de leur propos et l'absence navrante de projet pour notre ville.
Si parfois j'éprouve la tentation de lâcher la vie politique, l'idée de laisser notre bonne ville en de pareilles mains me redonne le tonus d'un vainqueur !
Et je suis largement secondé par mon équipe, très en verve ce soir-là : Bruno Canivet, imperturbable, connait son dossier sur le bout des doigts, Ghislaine Baudet est aussi virtuose que convaincante et personne n'oubliera avec quelle maestria Véronique Jullien a remis à sa place le sentencieux Philippe Thouément, qui faisait bien pâle figure devant la généreuse indignation de l'élue «verte» !