L'Air du Temps

| LES SALLES D'EAU, ESPACE DE VIE ET DE RESSOURCEMENT

Par Barbara Poirette

Cette année encore, Idéo Bain s'est fait le théâtre d'expression de la pièce d'eau sous toutes ses formes, des appareils sanitaires à la robinetterie en passant par les meubles, les matériaux, les accessoires de décoration ou, particulièrement bien représentés cette année, les radiateurs sèche-serviettes, sans oublier les à coté avec les hammams, les spas et les saunas. La salle de bain ne se résume plus à nos débarbouillages. Détente et remise en forme s'y font une place, tout comme l'écologie qui stimule l'innovation.



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Fermée ou ouverte sur la chambre, le principal luxe de la salle de bain est indéniablement l'espace ! Dans une version aérienne, les meubles et les appareils sanitaires suspendus libèrent le sol de leur encombrement et facilitent le nettoyage. Autre mutation, les colonnes, les lavabos, mais aussi les vasques à encastrer cèdent du terrain devant le duo meubles et vasque à poser qui a la préférence du moment. Enfin, les salles d'eau sortent de la neutralité. Timide appropriation ou affirmation identitaire, la salle de bain fait désormais acte de style qu'il soit ethnique, nature, classique, baroque… avec une préférence marquée pour les meubles contemporains. Plus généralement, les revêtements antidérapants, mais également anti-salissure et anti-bactérien suscitent l'intérêt, tout comme les revêtement respectueux de l'environnement.
| Ci-dessus. Comme un baie ouverte sur les effets de lumière et d'eau, un panneau en cristal stratifié court le long de la partie frontale de la baignoire View de Teuco. En acrylique thermoformé transparent avec appui-tête souple, deux dossiers amovibles soutiennent nos paresses à l'heure du bain.

BAINS-DOUCHES


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La douche prend le pas sur la baignoire. Effet générationnel, conscience écologique… La fermeté du jet d'eau est jugé moins amollissante que la baignade et captent la préférence. Elles remplacent bien souvent la baignoire et profitent de l'espace laissé par cette dernière. Les receveurs céramique sont plus spacieux. De 70 x 80 cm, ils passent à 90 x 100 cm ou à 100 x 120 cm. Ils se font toujours plus plats tandis que leur bonde plus large augmente le débit d'évacuation de l'eau. Les douches à l'italienne (sans receveur) font progressivement tomber les réserves, mais la vigilance reste de mise sur les solutions d'étanchéité et leur maîtrise par l'installateur.
|1. Elancement sculptural aux courbes graciles, la colonne Fontana de ArtCeram accueille une vasque sur sa cambrure et s'achève en miroir.

Les parois de douche s'effacent visuellement par leur transparence et accentuent l'impression d'espace. Même sur le terrain du bien-être, elles savent se substituer au bain avec les colonnes d'hydromassage et plus encore avec les cabines multifonctions dont les parois sont notamment traitées contre les traces d'eau et de calcaire. Leur siège intégré permet de profiter confortablement du moment tandis qu'à l'instar des baignoires balnéo, elles laissent le choix du type de jet d'eau, avec ou sans massage, avec ou sans aromathérapie, avec ou sans musique… Toutefois, lorsque la place le permet, baignoire et douche se répartissent les rôles, la première s'offre aux moments de détente avec option balnéo tandis que la seconde s'emploie à la remise en forme.

ZOOM SUR… LA BAIGNOIRE SOUPLE


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Une innovation qui échappe à l'œil, la baignoire souple de Calix. Initialement conçue pour baigner des enfants atteints de la maladie des os de verre, ces baignoires à revêtement souple transportent leurs qualités thermiques, de confort, de sécurité et d'isolation vers le grand public et dans les formes et les couleurs les plus variées. Une innovation surprenante tant il est rare de trouver le premier contact avec une baignoire confortable. Au delà de leur souplesse, ces baignoires se prêtent aux mêmes options d'installations que leur coreligionnaires : la robinetterie peut être installée aux extrémités ou en latéral, elles peuvent être encastrées ou non et même équipées en balnéo… Fraîchement sorties des cartons, elles ne sont pas encore accompagnées d'un prix public, mais cela ne saurait tarder.
|2. Si leur souplesse échappe à l'objectif, le procédé d'origine américaine est passé depuis par les planches à dessin italiennes et suit des courbes pour le moins contemporaines.

LES TOILETTES FONT SALON D'AISANCE


Autre évolution, les urinoirs gagnent le mur de nos petits coins, rendus appréciables par leur gestion des odeurs, comme par leur faible consommation d'eau chez Allia ou sans eau chez Laufen Bathrooms. Dans ce cas, une cartouche en matériau recyclable fait office de siphon et contient un liquide occlusif biodégradable ou une pierre odorante. Si la réduction de la consommation d'eau demeure au programme des réservoirs de nos toilettes unisexes, la lunette se laisse quant à elle gagner par l'hygiène à la japonaise. Au confluent du wc et du bidet, les systèmes de toilettes douche déploient un programme impressionnant. Si l'hygiène y gagne indéniablement, l'argument de l'écologie apparaît plus opportuniste qu'opportun ! Avancer une production quotidienne de cent vingt million de rouleaux de papier toilette en Europe (additionné des éléments nécessaires à leur fabrication : bois, énergie, produits de blanchiment, de coloration, parfum) et leur opposer : "l'eau claire pour sa toilette intime" relève du raccourcis poétique.

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|3. Sobre dans sa ligne, l'urinoir Lema de Laufen Bathrooms l'est aussi en eau. Egalement disponible dans une version sans eau avec pierre odorante. |4. Ex. fan des sixties… L'urinoir Kisses de Sopha dessiné Meike Van Schijndel reste réservé au décalage assumé. |5. Destiné à l'aménagement des toilettes publiques, l'urinoir Centaurus de Allia reste sobre dans sa consommation d'eau. |6. Variation sur le thème de l'hygiène intime, la gamme automatique des lunettes proposées par Aqualet s'organise en trois modèles et démarre avec le modèle 800. |7. Zoom sur le panneau de commande du modèle Aqualet 900. Dans la version 1000, le panneau est indépendant de la cuvette (sans fil).

Du plus simple appareil manuel à la plus perfectionnée des cuvettes équipées, les systèmes proposés par Aqualet ou Evolance reposent sur une douchette diffusant un jet d'eau claire plus ou moins puissant, fraîche ou chaude, permettant de rincer les zones intimes. Et d'inventorier les fonctions les plus couramment proposées : réglages de la pression du jet, de la température de l'eau, de la température du siège, fonctions massage, fonction adaptée à l'hygiène féminine, séchage avec réglage de la température, nettoyage automatique de la douchette avant et après chaque usage… gageons que la production de ces lunettes n'est également pas neutre pour l'environnement, production à laquelle s'ajoute l'entretient des mécanismes et de l'électronique comme leur traitement une fois la cuvette passée au rebut. Reste l'eau et l'énergie désormais consommées par une lunette qui était restée sobre jusqu'ici.

Si ces systèmes peuvent être installés dans les toilettes la nécessité de les relier à une alimentation électrique limite le nombre des salles de bain aptes à les accueillir dans le respect des règles de sécurité. Reste les appareils manuels qui ne nécessitent aucun branchement électrique. Dans ce cas, la douchette s'oriente manuellement tandis que son nettoyage est assuré par l'action de la chasse d'eau. En toute logique les options sont plus rudimentaires. Le rinçage se fait à l'eau froide pour le premier modèle tandis que le second, relié aux arrivées d'eaux froide et chaude et équipé d'un mitigeur, permet d'ajuster la température. En revanche pour le séchage, à chacun de faire selon son imagination. Comptez environ 150 € pour un appareil mécanique simple, et plus de 1000 € pour les cuvettes automatiques dont les prix sont conditionnés par le niveau d'équipement. Reste à prévoir un toilette de secours pour les envies pressantes !

BAIN D'ÉCOLOGIE


Selon une étude Gifam/Sofres 2006, "93 % des Français de plus de vingt ans se déclarent concernés par les problèmes environnementaux". Parmi les sujets sensibles, la question de l’eau arrive en priorité. Plus des trois-quarts des ménages déclarent également faire attention à leur consommation d’eau, selon l'enquête Pratiques environnementales des ménages menée en janvier 2005 par l'INSEE. Si le mode déclaratif est toujours pétri de bonnes intentions, les résultats n'en expriment pas moins un changement d'état d'esprit : l'heure n'est plus à l'inconscience.

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|8. Conçue comme une architecture dans l’architecture, la cabine multifonctions Kosmic de Kos offre de grandes surfaces vitrées et peut être équipée avec idrocolore® system et hammam. |9. Hansgrohe met à nos ciels de douche sa nouvelle ligne Raindance Classique… Un goût de bon vieux temps adouci par un soupçon de modernité. |10. Receveur de douche ultra plat ou à l'italienne… Avec Water Concept, Ambiance Bain joue la carte du béton de synthèse complété d'une couche imperméable anti-bactérienne. |11. Douche détente, l'espace se compose dans la collection Trendy de Samo, Dimensions généreuses pour un style minimaliste qui joue de contrastes et de transparences.

Par nature gourmande en eau, la salle de bain fait de l'écologie un moteur d'innovation, avec notamment la sobriété en ligne de mire. Des progrès qui s'étendent à tous les domaines : de la robinetterie aux cabines de douche, en passant par les baignoires balnéo et les wc. L'objectif est de maîtriser notre consommation et pour les plus concernés, parvenir à ne dépenser que le nécessaire. D'autant que le gain est double : si la nature y gagne, nos factures aussi ! L'avenir risque de nous inciter d'avantage à transformer nos bonnes intentions en acte. Une tarification de l'eau à la sortie pourrait s'ajouter à la facture d'eau au titre du traitement de nos eaux usées (en volume).

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Pistes d'innovation, la réutilisation des eaux savonneuses après recyclage via des traitements successifs dont un traitement biologique par aérobie et une désinfection par lampe UV. Les six cents litres d'eau récupérée propre à 99 %, pourraient alimenter ensuite les toilettes, la machine à laver le linge ou trouver des usages domestiques tels que le nettoyage des sols, le lavage de la voiture… (hors contact alimentaire, qui exige l'usage d'eau potable). Reste à savoir si un système tel que celui-ci expérimenté depuis quatre ans en Allemagne par une filiale de Hansgrohe, aurait les faveurs des normes françaises. Sachant que la récupération des eaux de pluie, notamment pour alimenter des wc, n'est toujours pas autorisée au terme général de la réglementation française qui impose que l'eau des toilettes soit potable, aussi absurde que cela puisse paraître.
|12. Ciel de douche XXL, Raindance Rainmaker de Hansgrohe invite la chaude averse d'été dans la salle d'eau et alterne les plaisirs au nombre de ses fonctions, enveloppante, caressante, la douche peut aussi se faire massante et relaxante…

L'INNOVATION POUR GARDE-FOU


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La profession s'oriente de plus en plus vers une démarche économiquement responsable sur le plan des produits comme sur le plan industriel. Elle s'est engagée dans des démarches environnementales afin de proposer des produits aux normes ISO 14001 (qui implique notamment le traitement des déchets, le recyclage des eaux…). Un parti pris écologique adopté par Aquamass dont la baignoire Dip comprend désormais un modèle Eco Dip. Fort des propriétés de son matériau phare, le Plasticryl, Aquamass avance une coque de baignoire fabriquée entièrement sur la base de matières premières recyclées, dont les chutes issues de la production. Un geste fort sur le secteur du sanitaire, d'autant que le cercle vertueux introduit par les matériaux renouvelables se justifie d'un point de vue tant écologique qu'économique.
|13. Totem multifonction, la colonne de douche P546 de Teuco égraine les fonctions dédiées au bien être avec une pomme de tête pour une douche effet pluie, quatre buses de massage vertical et une barre de douche réglable en hauteur.

Par sa consommation inférieure (60 à 80 litres contre 150 à 200 litres environ), la douche bénéficie d’une image plus écologique que le bain. Mais si les ventes de receveurs de douche dépassent désormais celles des baignoires, les plus fortes hausses concernent les cabines et les colonnes hydro. Plus en phase avec le bien être qu'avec une approche économe de l'eau, ces deux équipements désavouent en partie les déclarations. Encore marginale, la cabine multifonctions à recyclage apparaît comme un compromis idéal. A confort égal, son fonctionnement permet d'économiser plusieurs dizaines de litres. L'eau contenue dans le receveur de la douche (une quarantaine de litres) est nettoyée et circule en circuit fermé au moyen d'une pompe filtrante.

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Les mitigeurs limitent également nos débordements. Mécaniquement, leur commande unique permet de régler en un seul geste le débit et la température et de réduire la consommation de 10 à 20 % et jusqu’à 40 % pour les versions thermostatiques fournissant l’eau à température préréglée. Pour réduire le débit, mais maintenir le confort d'utilisation, les fabricants rivalisent d'inventivité et d'innovation. Les uns réduisent la pression (Swadling), les autres développent un joint hydrogonflant qui s’adapte automatiquement à la pression et au débit d’eau (Hansgrohe) en passant par ceux qui mettent en place une butée éco pour bloquer le débit à 50 % (Grohe). Selon les usages, l'ultime étape va aux mitigeurs électroniques temporisés. Equipés de capteurs, ils s’ouvrent et se ferment automatiquement sur présentation ou retrait des mains, grâce à des cellules photoélectriques.
|14. La chromothérapie appliquée à la douche par Cristina Rubinetterie… La centaine de leds de quatre couleurs disposée sur les bords de cette pomme de douche Sandwich Colours créent une colonne d'eau lumineuse de 40 cm de diamètre.

Avec ses sept à douze litres par chasse, les toilettes restent le plus important poste de consommation d’eau. Le réservoir double chasse est en passe de devenir la norme auprès des particuliers soucieux de faire des économies. Ce mécanisme double commande à débit préréglé conforme à la norme NF (trois et six litres) permet de réduire de 30 à 45 % les dépenses par rapport à un réservoir classique de neuf litres.

LES TENDANCES EN 2008 POUR NOS SALLES D'EAU


  • Les receveurs de douche ultraplats.
  • La douche dite à l'italienne, sans seuil ni receveur avec seulement un léger effet de pente pour une bonne évacuation de l'eau vers le siphon, avec une solution sécurisante d'étanchéité.
  • Le pommeau de douche plafonnier, effet pluie.
  • La bonde d'écoulement extra large (9 cm de diamètre), indispensable avec les receveurs extraplats et les douches à l'italienne.
  • Les sols anti-dérapant.
  • Les parois en verre, complètement transparentes et pratiquement invisibles.

Pour en savoir plus…

Allia - www.allia.fr
Ambiance Bain - www.ambiancebain.com
Aqualet - www.aqualet.fr
Aquamass - www.aquamass.com
ArtCeram - www.artceram.it
Cristina Rubinetterie - www.cristinarubinetterie.com
Evolance - www.evolance.fr
Hansgrohe - www.hansgrohe.fr
Kos - www.kositalia.com
Laufen Bathroom - www.laufen.com/fr
Samo - www.samo.it
Sopha - www.sopha.fr
Teuco - www.teuco.fr

A visiter aussi…

Le site Internet de l'AFISB - Association Française des Industries de la Salle de Bains - www.salledebains.fr
Le site de la fondation Nicolas Hulot pour connaître les bons gestes à adopter dans la salle de bain - www.fondation-nicolas-hulot.org
Le site de l'Ademe pour en savoir plus sur la gestion des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) - www2.ademe.fr

20 Février 2008