EXPOSITION ORNEMENTA, PARIS ISTANBUL

A l’heure où le dépouillement et l’épure forme l’expression dominante sur le marché de la décoration, il apparaît un courant parallèle et contradictoire donnant toute sa place à l’ornement jusqu’à lui procurer corps et sens. Comme un pont jeté entre deux rives, l’ornement provoque l’échange, une conversation de formes entre les créateurs parisiens et turcs, chacun porteur d’un héritage culturel riche sur le sujet ornemental. L’occasion est donnée de voir la vitalité créative à l’œuvre, de constater les influences et les interprétations des deux cultures tout à la fois particulières et proches, des regards croisés sur un sujet commun interprété par des designers bien campés dans leur époque. Résidente aux Ateliers de Paris, mais aussi bercée à cette double culture, Arzu Firuz, créatrice turque installée à Paris, est à l’origine de ce projet dont elle signe la scénographie avec Paul Huber. L’exposition propose un grand nombre de pièces, créées spécialement pour cette occasion et réparties en quatre pôles : textures, apparat, citation et légèreté. L’exposition fera également l’objet d’une parution présentant les œuvres de chaque participant et accompagné d’un texte de Christine Buci-Glucksmann sur l’ornement. Aperçu…
| Ci-dessus. Conçus à partir d’éléments architecturaux d’Istanbul, les huit symboles de l’Alphabet d’Istanbul sont emblématiques des formes à la fois simples et complexes de la ville. Le matériau choisi par Erdem Akan est un nouveau béton qui est un élément urbain important.

ORNEMENTA, PARIS ISTANBUL
Du 1er décembre au 31 janvier 2010
Ateliers de Paris - 30 rue du faubourg Saint Antoine 75012 Paris
Tel : +33 (0) 1 44 73 83 57
www.ateliersdeparis.com - www.saisondelaturquie.fr

La collection Hadji a été inspirée par un objet quotidien, la cape de prière islamique (la taqiyah), une calotte ronde en forme de demi-sphère. Cinq modèles différents du Moyen Orient ont servi de base à la fabrication de bols produits en prototypage rapide. Les bols hommages combinent la tradition et la religion à des techniques industrielles modernes.
www.maybedesign.at

Le Banc Grand Bazaar extrapole le mythe du tapis volant mais aussi de l’usage du tapis comme élément d’assise dans la culture orientale. Les motifs du banc sont inspirés de tapis d’Anatolie.
www.maybedesign.at

Les œuvres de Koray Ozgen intitulées Seraphim font référence aux Anges de Sainte Sophie à travers des éléments visuels ornant les carafes ainsi que le paravent.
www.ozgen.fr

Les œuvres Classics et Compass Rose résultent de l’intérêt d’Ela Cindoruk pour l’ornementation dans l’espace public et privé. Les moulures murales en polystyrène sont des produits de série qui remplacent les reliefs en stuc, mais afin d’aller un peu plus loin, Ela Cindoruk suggère un nouvel usage ornemental en les recontextualisant sur le corps à travers des bijoux en moulures murales.
www.elacindoruknazanpak.com

Avec sa nouvelle collection Dondola, une série de bancs courts ou longs, de chaises longues ou à bascule dessinés pour Megaron, Defne Koz met en forme l’acier inoxydable en utilisant de nouvelles technologies de soudage pour offrir un volume homogène, sans lignes de ruptures ni de lignes de soudures apparentes et en privilégiant des courbes harmonieuses.
www.defnekoz.com

Dans ses créations, Arzu Firuz crée des allers-retours entre l’artisanat et la production de masse, le vrai et le faux, l’orient et l’occident. Elle combine son style graphique très caractéristique avec des matériaux du quotidien produits en masse. La collection de tapis en revêtement de sol vinyle découpé réalisée avec la coopération de Tarkett est emblématique de cette approche.
www.arzu-firuz.com

Mousson évoque aussi bien la rudesse des pluies exotiques que leur extrême poésie ou leur brièveté. Les deux mille perles nécessaires à cette création sont ornementées de découpe et embossage, ainsi que de chaînes bijoux et l’accumulation de ces ornementations forment l’objet en lui même et sa compréhension.
www.valerie-boy.com

Sophie Dalla Rosa utilise toutes les possibilités de la maille pour donner naissance à des objets sculpturaux aux formes énigmatiques. Pour l’exposition, elle s’inspire des dentelles turques, les oyas, ces ouvrages traditionnels d’aiguilles aux motifs floraux très colorés ornant les foulards féminins, qu’elle réinterprète et redimensionne. La mèche de laine est ici crochetée et teintée tel un mur végétal. Les modules obtenus s’imbriquent pour dessiner une maille architecturale, une jalousie, porte du paradis.