Le Buzz-Déco

FENÊTRE SUR LE WALLPAPERLAB

Par Barbara Poirette

Rendez-vous désormais récurrent de l’inspiration en marche et en motifs, le WallpaperLab produira cette année encore aux yeux du grand public la vision du papier peint de six créateurs, sur le thème de l’illusion. À voir du 7 mai au 15 août 2010, dans l’enceinte du musée des Arts décoratifs.



FENÊTRE SUR LE WALLPAPERLAB
Bouillonnement créatif appliqué, le musée des Arts décoratifs et l’A3P (Association pour la promotion du papier peint) offrent chaque année à travers le WallpaperLab une occasion d’expression nouvelle au papier peint. Dessine moi un papier peint ! Au confluent de la création et de l’industrie, l’idée directrice demeure de soumettre le papier peint à l’innovation et d’imaginer, voir d’inventer le papier peint de demain. Un exercice auquel avait parfaitement réussit le duo d’Ich&Kar dont le projet Phospho Wall présenté en 2008 a rejoint le catalogue de l’éditeur de papier peint Rasch. Cette année, six designers se sont à leur tour penchés sur la question, avec pour sujet de réflexion : l’illusion. Anamorphée, Camping Design, Éric Valero (lauréat pour le prix de l’A3P), Florence Manlik, Jean-Louis Fréchin (lauréat pour le prix des Arts décoratifs), Laurent Massaloux, six designers, six projets et surtout six univers totalement différents qui se laisseront découvrir du 7 mai au 15 août 2010 dans les collections modernes et contemporaines du musée des Arts décoratifs. De l’axe technophile de Jean-Louis Fréchin, au dessin naturaliste de Éric Valero, en passant par de nouveaux jeux d’optique en trompe l’œil ou graphisme chacun s’est emparé de l’illusion pour la servir et l’illustrer à sa manière, avec une belle éloquence et parfois une pointe d’interactivité. Avant-goût d’un nouveau propos décoratif ! 

LE WALLPAPERLAB
Musée des Arts décoratifs
107 rue de Rivoli, 75001 Paris
ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h et jusqu'à 21h le jeudi.
www.lesartsdecoratifs.fr

JEAN-LOUIS FRÉCHIN

Jean-Louis Fréchin poursuit sa réflexion sur les interactions entre design et technologie de l’information à travers la FabLabWall… Une réflexion stratégique posée sur les évolutions de la conception, de la fabrication et de la distribution du papier peint mène à la conception du premier papier peint de réalité augmentée. Illusion… le motif fait double jeu et le papier peint se prête à lire entre les lignes et à voir au delà du motif. Les informations numériques qu’il contient, image ou texte, sont ainsi révélées par l’intermédiaire d’un ordinateur ou d’un I-Phone.


ÉRIC VALERO

Créateur de papier peint et de textiles, Éric Valero dévoile à l’occasion du WallpaperLab ses talents de dessinateur à travers deux thèmes naturalistes dont l’exécution à la mine de plomb élève le sujet comme l’illusion en trompe l’œil poétique. De la légèreté ennuagée de L’air du temps, à Des ronds dans l’eau, Éric Valero porte le regard vers une escapade de rêverie.


ANAMORPHÉE

Faux semblant, jeux d’optiques ou trompe l’œil, Anamorphée chahute nos regards avec un projet contemporain et graphique, basé sur un motif de plumetis. Et voici que rompant la régularité ordonnée des petits point quelques découpages circulaires semblent vouloir se faire attraper à leurs faux reliefs.


CAMPING DESIGN

Le studio de design graphique fondé par David Valy et Annelise Cochet, rafraichit le mur à son thème enneigé, fait de plans lointains et proches et animés des couleurs des skieurs. Un paysage léger, entre panoramique et motif alpin, non sans rappeler ces petits paysages imprimés que nous peuplions dans notre enfance de personnages et d’animaux en décalcomanie.


FLORENCE MANLIK

Avec une précision de gravure et une régularité de métronome, Florence Manlik forme et distribue son sujet animalier dans une optique de méditation. En Animaux philosophiques, le papier peint bat au rythme visuel du sujet dans son médaillon, dont le bec balançant de droite à gauche semble vouloir hypnotiser celui qui le regarde, par son mouvement.


LAURENT MASSALOUX

Effet de pixellisation, Laurent Massaloux offre une lecture à distances multiples du motif. Le motif se laisse différemment apprécier selon la distance. De loin, c’est une surface végétale composée de feuille qui se révèle à l’œil, tandis qu’à l’approche le motif semble s’effacer pour distinguer clairement un motif géométrique hexagonal. Plus près encore c(‘est une fine rosée de goutte d’eau qui se laisse voir. L’image nait de l’image, par imbrication.


13 Avril 2010