Meuble Paris fait cette année encore la démonstration de la variété des styles. Entre maisons historiques et sang neuf, exagération et sobriété, exploration et savoir-faire, le salon offre un voyage de styles, de générations, de cultures, à travers un panel représentatif de l'art de vivre d'aujourd'hui. Le rendez-vous international du meuble fait la part belle à la qualité, à la diversité et à la créativité. Tous les univers se dévoilent et se mettent en scène dans l'expression classique qu'elle soit grandiloquente, revisité, de charme, venue de nos jardins ou d'horizons lointains, comme dans l'expression contemporaine avec des lignes novatrices, épurées, tournées vers notre bien être ou dédiées à l'univers des enfants. Mais Meuble Paris n'est que l'une des expressions de la décoration dans l'univers multiple de Maison&Objet.
LE GOÛT A SES RAISONS
"Lorsque nous avons accueilli des lignes plus modernes sur Maison&Objet, tout le monde nous affirmait que les Français ne se mettraient jamais au contemporain. Depuis des années nous étions sous l'hégémonie du classique et de l'avis général ce n'était pas près de changer" se souvient Véronique Thouvenin. Sur ce point aussi, les français ont fait leur révolution et fait tomber quelques certitudes. Le goût est ainsi fait, qui passe de lassitude en étonnement mais aussi parfois en redécouverte. Des formes issues de la stylistique classique, aux proportions revisitées, aux décors allégés, ont progressivement amené les gens à plus de modernité. Les lignes tendues, épurées, l'audace contemporaine, l'innovation se sont affirmées par la suite avec Now! Design à vivre. "Dès le départ nous voulions faire de Maison&Objet un salon transversal. Le sens de la consommation allait à des boutiques généralistes, orientées sur le style de vie, mixant différentes natures et usages de produit" souligne Véronique Thouvenin. Une démarche qui permet au salon d'accueillir nos nouveaux mode de vie comme dernièrement avec Outdoor-Indoor.
L'histoire se répète. Les styles s'entrecroisent, les époques se télescopent, la diversité stimule la créativité. "Par goût du mélange, nous assistons à des cohabitations de styles, improbables il y a encore quelques années". Le courrant classique explore de nouveaux formats, de nouvelles finitions, emploie de nouveaux matériaux tels que l'altuglas, "cette vague de détournement et de décalage sur laquelle surfe actuellement la tendance, nous ramène à un vocabulaire de forme classique. A l'inverse, la recherche de valeurs sures à laquelle nous assistons dans le design, à travers les ventes aux enchères où les galeries, montre que les pièces iconiques du design sont considérées avec autant d'égards qu'une commode Louis XV autrefois. Dans l'inconscient collectif, le design est désormais inscrit au patrimoine français" développe Véronique Thouvenin.
L'histoire se répète. Les styles s'entrecroisent, les époques se télescopent, la diversité stimule la créativité. "Par goût du mélange, nous assistons à des cohabitations de styles, improbables il y a encore quelques années". Le courrant classique explore de nouveaux formats, de nouvelles finitions, emploie de nouveaux matériaux tels que l'altuglas, "cette vague de détournement et de décalage sur laquelle surfe actuellement la tendance, nous ramène à un vocabulaire de forme classique. A l'inverse, la recherche de valeurs sures à laquelle nous assistons dans le design, à travers les ventes aux enchères où les galeries, montre que les pièces iconiques du design sont considérées avec autant d'égards qu'une commode Louis XV autrefois. Dans l'inconscient collectif, le design est désormais inscrit au patrimoine français" développe Véronique Thouvenin.
L'OBSERVATOIRE DES TENDANCES
Les tendances de la saison s'illustrent naturellement dans les allées du salon où les exposants se mettent en scène. Et si chacun conserve sa personnalité stylistique, les notes majeures de la saison se dessinent, qu'il s'agisse de couleurs dominantes, de matières, de lignes ou d'inspirations. Mais comme les goûts et les couleurs, les allées de Maison&Objet échappent à l'uniformité et ce n'est pas la tendance mais bel et bien les tendances qui s'expriment ici, du jardin d'hiver zen au boudoir libertin, de la résine au bois brut, de la France au Japon…
La tendance s'illustre également à travers l'Observatoire dans une démarche cette fois-ci plus prospective. Les membres de l'Observatoire confrontent leurs ressentis sur les modes de vie émergeants et explorent tous les terrains d'expression. "Qu'il s'agisse d'art contemporain, de restauration, de voyages ou de manière de voyager, de musique, de film, de publicité… y compris à l'étranger, chacun de nous s'exprime sur ce qui a retenu son attention. A la croisé de nos impressions et de nos intuitions, un thème fédérateur se détache et constitue la piste de réflexion de la saison". L'Observatoire détecte les signes avant-coureurs. "Nous parlons d'inspiration, d'une projection très en amont de la tendance. Il ne s'agit pas de poser un effet de mode mais de traduire un mouvement de fond. Une proposition germinative dont chacun peu se nourrir, piocher, réagir par rapport à son univers stylistique ou à la fréquentation de son point de vente" poursuit Véronique Thouvenin. Emotions, Secrets, Spirituel, Luxes, Paradise, Exotic, Célébration, Us(e)… La proposition, mise en scène durant le salon, par les cabinets de tendance Elizabeth Leriche, François Bernard et Vincent Grégoire pour l'agence Nelly Rodi, est formalisée dans les pages du cahier de tendances à travers les harmonies de couleur, les matières, les sensations, les motifs, les formes, les finitions… complétés d'interviews afin d'appréhender la nature et l'origine du mouvement. "C'est intéressant de comprendre pourquoi cela ce passe maintenant, d'autant que la maison est un très bon révélateur de l'état de la société : replis, ouverture, réassurance, exotisme, réenchantement…"
ORIENTATION ECO-DESIGN
En plus de se faire vitrine des multiples facettes de la décoration et de nos aspirations naissantes, Maison&Objet se fait révélateur de mutations profondes. Le développement durable mâtiné d'écologie et d'équité trouvait un échos stylistique en septembre dernier à travers le thème Us(e), portant l'idée sur les sentiers d'un développement désirable. "Il y a une prise de conscience globale tant dans le respect de l'écologie que vis-à-vis des individus et de leur conditions de travail". Une inclinaison qui se constate dans les allées de Meuble Paris à travers quelques marques, qu'il s'agisse de Linium (chêne issus de forets certifiées), d'Ethnicraft (teck issus de bois recyclé et de plantations gérées), de la gamme d'EcoCanapé développée par Jacques Leleu (NF Environnement), la variation indoor-outdoor de Sempre sur les matériaux naturels (teck recyclé, rotin et pierre) ou encore l'important travail accompli par Sopyram Naticco sur l'éco-formulation de ses patines et de ses colles (réduction des solvants au minimum) et sur la sélection de ses bois (issus de forets certifiée, origine Europe) tout en préservant la continuité des savoirs faire du siège. Le salon accueille également la seconde édition de l'opération EcoDesign Bois de Bourgogne, soutenu par le Via et l'Ademe, dix créations de meubles écologiques, fruit du travail conjoint de designers français et des savoir-faire bourguignons de la filière bois, exposées dans le cadre d'un stand éco-conçu. (Ci-dessus, détail de la chaise Peacock imaginée par Ariane Epstein et jean-Sébastien Lagrange, associés à Eurosit dans le cadre de l'opération EcoDesign Bois de Bourgogne).
LA PLACE DU VIA
Les Tremplins ou la mise en lumière de nouveaux créateurs - qui cette années récompensait le duo des 16&12 et les détours romanesques qu'ils font prendre à la céramique, Marc Neuhoff et la poésie rugueuse de ses mobiliers de bois brut, Pawel Grobelny et sa déclinaison stylistique et dimensionnelles sur le thème de la fraise (ci-contre) ou encore les explorations de formes de Arnaud Lapierre - sont certes complétés par l'espace Ecoles… mais à l'incubation et à la révélation de nouveaux talents, manquait à Meuble Paris une dimension prospective. Un rôle taillé sur-mesure pour le Via chargé de la valorisation de l’innovation dans l’ameublement. Une Carte Blanche attribuée cette année au designer Jean-Louis Fréchin ; des Aides à Projet qui pour la première fois cette année intègrent le destin des objets et leur impact sur l'environnement comme un critère à part entière dans la sélection ; une première collaboration avec les Compagnons du Devoir… Au-delà d'être actif, le Via identifie également les évolutions du secteur. Des perspectives notamment formalisées à travers Domovision.
"Domovision illustre très bien le travail prospectif entrepris par le Via. L'édition de cette année, traite de l'évolution des morphologies et les changements que cela entraîne sur le mobilier". Initiée par l'industrie de l'habillement qui souhaitait réétalonner ses tailles sur la base des mensurations actuelles, l'analyse appliquée au meuble aboutit à des conclusions et des pistes de développement concernant les sièges et la literie. Le matelas de 140 x 190 cm est appelé à disparaître, tandis que les sièges et les canapés devraient progressivement offrir des assises plus larges et des mousses plus fermes. Il en va de même pour les chaises, les tables, les bureaux, les cuisines, les plans de travail, l'électroménager qui seront progressivement rehaussés. Nous sommes plus grands et plus lourds et l'évolution se fait nécessaire. "Le Via a une action systématique envers les jeunes designers comme vis-à-vis des écoles… Il y a des synergies à trouver. Cela signifie aussi que nous allons pouvoir aller plus loin, élargir le champ de recherche, voir au-delà la France" conclut Véronique Thouvenin.
www.maison-objet.com
"Domovision illustre très bien le travail prospectif entrepris par le Via. L'édition de cette année, traite de l'évolution des morphologies et les changements que cela entraîne sur le mobilier". Initiée par l'industrie de l'habillement qui souhaitait réétalonner ses tailles sur la base des mensurations actuelles, l'analyse appliquée au meuble aboutit à des conclusions et des pistes de développement concernant les sièges et la literie. Le matelas de 140 x 190 cm est appelé à disparaître, tandis que les sièges et les canapés devraient progressivement offrir des assises plus larges et des mousses plus fermes. Il en va de même pour les chaises, les tables, les bureaux, les cuisines, les plans de travail, l'électroménager qui seront progressivement rehaussés. Nous sommes plus grands et plus lourds et l'évolution se fait nécessaire. "Le Via a une action systématique envers les jeunes designers comme vis-à-vis des écoles… Il y a des synergies à trouver. Cela signifie aussi que nous allons pouvoir aller plus loin, élargir le champ de recherche, voir au-delà la France" conclut Véronique Thouvenin.
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