| L'ATELIER DE MOULAGE DE LA RMN, MET L'ART A L'ŒUVRE
20/11/2007
Créée en 1794, deux ans après le musée du Louvre, l'Atelier de moulage poursuit sa vocation de diffusion culturelle. S'il continue de fournir aux musées et aux écoles des Beaux-Arts des copies fidèles des chefs-d'œuvre de la statuaire, sa mission c'est élargie au grand public à travers les boutiques de la Réunion des musées nationaux (Rmn) à laquelle il est rattaché depuis 1895. Visite guidée dans un temple où l'œuvre à le sens de l'art et le don d'ubiquité…
La tradition du moulage sur l'original n'a pratiquement pas évolué depuis la prise d'emprunte par la terre glaise. Même l'arrivée du silicone, il y a moins d'une centaine d'année, n'a pas modifié ce savoir-faire ancestral. "Le métier de mouleur statuaire compte parmi les plus vieux métiers du monde. Les tanagras grecs étaient reproduits pour être vendus sur les lieux de culte. De tous temps, les techniques de moulage ont permis de transmettre la connaissance du passé artistique. La Rome antique a propagé les chefs-d'œuvre de la sculpture grecque par des copies en bronze, la Renaissance a multiplié les sculptures antiques…" souligne Françoise Pfiffer, responsable des activités culturelle à la Rmn.
| Ci-dessus. Comparable à un puzzle en volume, le moule à pièces est fabriqué autour de l'original dont il prend l'emprunte en creux. Le moule est assemblé, le coulage opéré puis, pièce par pièce, le mouleur libère l'œuvre. Un soin de chaque instant, ici le temps règne en maître.
Aujourd'hui encore, l'Atelier de moulage perpétue sa tradition d'excellence. Le respect de l'œuvre et le soin apporté à sa reproduction fidèle priment sur toute autre considération. Ici, l'art consiste à reproduire la sculpture en effectuant des empreintes sur les œuvres originales. Point d'interprétation, la créativité des mouleurs statuaires se trouve dans la conception du moule et dans leur capacité à trouver les meilleures lignes de partage.
| Ci-dessus. Comparable à un puzzle en volume, le moule à pièces est fabriqué autour de l'original dont il prend l'emprunte en creux. Le moule est assemblé, le coulage opéré puis, pièce par pièce, le mouleur libère l'œuvre. Un soin de chaque instant, ici le temps règne en maître.
Aujourd'hui encore, l'Atelier de moulage perpétue sa tradition d'excellence. Le respect de l'œuvre et le soin apporté à sa reproduction fidèle priment sur toute autre considération. Ici, l'art consiste à reproduire la sculpture en effectuant des empreintes sur les œuvres originales. Point d'interprétation, la créativité des mouleurs statuaires se trouve dans la conception du moule et dans leur capacité à trouver les meilleures lignes de partage.
HISTOIRE DE L'ART
| Ci-contre. La Danaïde de Rodin. La réduction en résine patinée effet bronze proposée dans les boutiques de musées est une copie de l'original exposé au Musée du Dr Jean Faure (Aix les Bains). Mais sur demande, elle peut revêtir l'aspect du marbre d'un autre original exécuté par le sculpteur qui en a multiplié les exemplaires, en bronze ou en marbre.
Une diffusion culturelle renforcée par l'heureuse initiative de quelques musées et la commande de copies pour que les aveugles et les mal voyants puissent toucher et découvrir les œuvres. Avec le temps, la protection des œuvres complète le nombre des missions de l'Atelier qui réalise des copies de préservation. Comme cette sculpture de Marie rongée par l'air marin, récupérée par le Louvre et remplacée par une copie en résine chargée de marbre.
DEUX SIECLES DE SAVOIR-FAIRE
| Ci contre, César. La collection de moules conservée par l'Atelier retrace toute l'histoire de la sculpture, de l'Antiquité à nos jours. Elle illustre l'art de la préhistoire, les Antiquités orientales, égyptiennes, grecques et romaines, étrusques et gallo-romaine. Pour l'époque moderne du Moyen Age au XXe siècle, elle abrite les chefs-d'œuvre des écoles française, italiennes, anglo-saxonnes et d'Europe du Nord.
| Ci contre. Un buste original en plâtre confié à l'Atelier par un musée pour la réalisation de plusieurs copies. Le mouleur statuaire se charge de former le moule sur le buste. Il arrive également que l'Atelier soit sollicité pour des restaurations (plâtre, résine ou bronze) ou consulté à titre d'expert.
L'ART EN CREUX
| Ci-contre. Pour Françoise Pfiffer le plâtre touche à la perfection, "il restitue l'état de surface de l'œuvre originale, le grain du grès, le lisse du marbre, aucun détail ne lui échappe". En témoigne indirectement un code des lois, où l'exceptionnelle précision du plâtre permet à l'œil averti de déceler différentes écritures dans la formation des cunéiformes.
| Ci-contre. Expression de matières, extraits de couleurs, souffle de patine, le nuancier dévoile une partie des patines et finitions dont seront parés les moulages.
Le second atelier s'occupe de la couleur. "Cette étapes révèle les dernières petites imperfections, les irrégularités, c'est à la fois une étape de contrôle et de finition de la pièce". Dernière touche, la finition redonne à chaque pièce son aspect original marbre, plâtre patiné, bois polychrome, grès, bronze, terre vernissée… Dans cet atelier même l'odeur a de la matière. Les finitions simples et unies à l'œil, relèvent d'une savante addition de couleurs, de pigments, pour atteindre la profondeur voulue des teintes et l'expression parfaite de la matière qui sera renforcée par la patine.
QUELQUE PART DANS LE MONDE
|Ci-contre. Si l'atelier entretient des savoirs faire ancestraux, il continue de mener des essais de plâtre, des recherches techniques… Comme ce dos de la Diane de Gaby conservé en décoration, comme une cariatide moderne qui ornerait de sa silhouette incomplète la colonne de l'atelier.