| PRISUNIC ET LE DESIGN
28/09/2008
Auteur Anne Bony, aux éditions Alternatives
Pour son troisième catalogue, Prisunic invite Gae Aulenti, italienne déjà très reconnue dans l'univers du meuble et de l'aménagement intérieur. Elle dessine pour l'enseigne un mobilier de salle à manger. "Précédé par sa réputation, son esprit avant-gardiste et sa recherche d'esthétisme, l'enseigne attire de belles signatures qui apprécient de travailler pour elle". Quatrième designer invité, Marc Held s'illustre avec un extraordinaire système de lit en coque de polyester moulé prolongé d'un chevet intégrant la lumière. Une pièce de mobilier qui séduira notamment Karl Lagerfeld. "A son tour, Jean-Pierre Garrault va imaginer un système de modules en mousse, avec lesquels chacun pouvait aménager son intérieur selon son souhait, avec un revêtement vinyle tout à fait d'époque de même que les couleurs d'ailleurs".
D'autres créateurs de talent suivront, auxquels il faut ajouter les designers du bureau de conception intégré de Prisunic et parmi eux Michel Amont et son système de mobilier en tube et toile ou encore Jeannine Roszé et ses fauteuils et ses banquettes en mousse. "La qualité était remarquable et le travail toujours inscrit dans les contingences de prix et de fonctionnalité".
"Le directeur de Prisunic, Jacques Gueden était une personnalité exceptionnelle. Ce haut diplômé en étude commerciale avait le sens de l'art. Une dimension artistique qu'il a su apporter et encourager au sein de Prisunic". Et d'art, il en est justement question dans la collection maison. La démocratisation de l'expression contemporaine allait jusqu'à proposer une suite de gravures. "L'art à prix Prisunic ! Douze lithographies et pointes sèches de grands artistes contemporains : Alechinsky, Matta, Messagier, Lam, Reinhoud ou encore Bram van Velde, signées, numérotées et tirées à trois cent exemplaires étaient vendues au prix unique de 100 francs. Et chaque gravure était accompagnée d'une notice biographique rédigée par François Mathey, alors conservateur du musée des Arts décoratifs".
Prisunic visait la diffusion massive d'un mobilier contemporain de grande qualité, "dans les faits, je pense que les mentalités n'étaient pas totalement prêtes à franchir ce cap en nombre". Francis Bruguière a mené cette bataille pour le meuble contemporain avec Michel Cultru et Yves Cambier. "Pour que cette aventure se réalise pleinement, il aurait fallu appuyer le développement d'une logistique appropriée. Or la direction n'était pas disposée à faire de l'enseigne un Habitat ou un Ikea français. Et c'est dommage. Avec le recul des années, nous réalisons combien l'enseigne était novatrice. Prisunic était précurseur sur l'hexagone et les meubles ont connu un succès populaire" poursuit Anne Bony.
L'équipe finit par quitter Prisunic en 1973 pour développer Habitat en France. L'enseigne anglaise ouvrira sa première boutique à Paris dans le quartier Montparnasse en 76. Puis Ikea s'installera en périphérie des agglomérations. "Prisunic a certainement préparé le terrain, attirant l'attention du public sur des formes et des matériaux différents, et son rôle dans la démocratisation du meuble contemporain est certain". Le développement des supers marchés crée un climat concurrentiel agressif qui ira croissant. Le recul des magasins de centre ville précipitera le recentrage de l'enseigne sur son cœur d'activité et l'abandon du catalogue de meuble. L'aventure touche à sa fin en 1977.
A nouveau réunit pour l'exposition Prisunic et le Design, une aventure unique, qui se tient jusqu'au mois de novembre à la Galerie VIA, Francis Bruguière, Michel Cultru et Yves Cambier n'ont rien perdu de leur enthousiasme. La passion, l'envie et l'énergie sont restées intactes. Quant à Anne Bony, elle retrace cette épopée fantastique et dresse le portrait des multiples facettes du design selon Prisunic dans un ouvrage transgénérationnel fait de rencontres et de styles audacieux ; un ouvrage qui saura toucher tous ceux qui ont connu cette période riche en créativité, d'audace et d'inventivité, mais aussi les plus jeunes qui voyageront d'étonnements en stupéfactions, avant peut être de courir les brocantes design.
Auteur : Anne Bony
L'équipe finit par quitter Prisunic en 1973 pour développer Habitat en France. L'enseigne anglaise ouvrira sa première boutique à Paris dans le quartier Montparnasse en 76. Puis Ikea s'installera en périphérie des agglomérations. "Prisunic a certainement préparé le terrain, attirant l'attention du public sur des formes et des matériaux différents, et son rôle dans la démocratisation du meuble contemporain est certain". Le développement des supers marchés crée un climat concurrentiel agressif qui ira croissant. Le recul des magasins de centre ville précipitera le recentrage de l'enseigne sur son cœur d'activité et l'abandon du catalogue de meuble. L'aventure touche à sa fin en 1977.
A nouveau réunit pour l'exposition Prisunic et le Design, une aventure unique, qui se tient jusqu'au mois de novembre à la Galerie VIA, Francis Bruguière, Michel Cultru et Yves Cambier n'ont rien perdu de leur enthousiasme. La passion, l'envie et l'énergie sont restées intactes. Quant à Anne Bony, elle retrace cette épopée fantastique et dresse le portrait des multiples facettes du design selon Prisunic dans un ouvrage transgénérationnel fait de rencontres et de styles audacieux ; un ouvrage qui saura toucher tous ceux qui ont connu cette période riche en créativité, d'audace et d'inventivité, mais aussi les plus jeunes qui voyageront d'étonnements en stupéfactions, avant peut être de courir les brocantes design.
Auteur : Anne Bony
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128 pages
Prix public : 25 €
Éditeur : Alternatives
Parution : septembre 2008
ISBN : 978-2862275796
Prix public : 25 €
Éditeur : Alternatives
Parution : septembre 2008
ISBN : 978-2862275796