L'ÉLECTRICITÉ AU DOIGT ET À L’ŒIL
08/11/2009
Jour, nuit, de l’obscurité à la lumière, une action mécanique et binaire hélas souvent confiée à un accessoire d’une banalité accablante. Et pourtant à leur multiplication sur nos murs, les interrupteurs nous rappellent qu’au-delà de la fonction ils peuvent être beaux à regarder et se fondre dans notre décor avec harmonie.
| Ci-contre. Autre rémanence du passé avec la collection d’interrupteurs et de prises vendue chez Merci.
Tout à la fois incarnation de notre rétrostalgie galopante et de notre intérêt pour l’héritage industriel des trente glorieuses, les vieux interrupteurs et leurs attributs réhabilités ou allégés font ressurgir une électricité à mémoire de forme. Un patrimoine parcouru de fils torsadés, ponctué de douilles de porcelaines, réchauffé à l’incandescente des lampes au tungstène, qui d’intérieur Haussmannien en loft entretient le souvenir d’une modernité d’hier. Une rémanence industrielle qui s’invite dans les enseignes de décoration telles que FR66 ou Merci et se cultive de longue date au Bazar d’électricité.
PAROXYSME DE LA PERSONNALISATION
| Ci-contre. Dans la collection Epure la forme se dessine minimale et essentielle, taillée à la noblesse de l’acier miroir, tandis que la fibre optique gagne les leviers, signalant la présence de l’objet lumière (Art d’Arnould).
A l’équilibre de la discrétion, la sobriété de la géométrie fait son œuvre et exalte la matière. Penchant rétro à un levier inspiré des années 30 sur fond d’Altuglass chez Paris Gang, variation au caractère multiple du métal et invitation subtile de la domotique dans la collection Art d’Arnould, effet graphique saisissant et tactile chez Lithoss… La pureté, hors du temps, fait acte de nuances pour agrémenter indifféremment les intérieurs d’inclinaison classique comme contemporaine.
Mais en matière d’électricité, il est aussi des maisons d’excellence œuvrant au dessin de l’appareillage. Et depuis 1872, Arnould cultive le paradoxe, appliquant son savoir-faire à l’écriture stylistique de l’innovation. De la fusion des espaces temps, est née en 2008 la collection de très haute lignée, Art d’Arnould. Et de nous faire découvrir l’art d’être unique, Arnould fournit les notes et les inflexions d’une partition mise en mesure par les artisans de ses ateliers. Trois lignes porteuses d’intentions (Mémoire, Épure, Fusion) interprétées en onze finitions d’or, d’acier, de gris granité ou de noir, inscrite à la pureté d’un rectangle ou d’un carré aux bords droits ou biseautés. Mais la collection a également été portée sur le terrain de la domotique, encadrant de son raffinement commande multifonction, écran tactile ou encore une plateforme multimédia intégrée au système Bticino.
Au rang de l’excellence, Niko pour sa part cultive l’art du savoir disparaître. Détachée de toute forme de style et les épousant tous à la fois, l’industriel fond littéralement ses interrupteurs à nos murs. Encastrés, ils reçoivent aussi bien peinture murale que papier peint et à ce talent de caméléon ne se laisse deviner que par un point de relief et dans l'obscurité, au trait de lumière entretenu par une led. Un goût de la discrétion également étendu aux prises électriques comme aux raccordements télé et informatiques qui ne laissent apparaître que la connectique inoccupée.
Au renouvellement de l’idée, Frédéric Bugnot avec Realitem vient de développer une collection d’interrupteurs aux courbes douces, qui tels des galets de matière se déclinent en bois de frêne tourné, en céramique ou béton coulés, en fonte d’aluminium ou en verre pressé. Saluée dans la dernière édition de l’Observeur Design, la collection Elo apporte une autre dimension à l’interrupteur, échappant à la rigueur géométrique comme à l’héritage du passé, elle explore avec une belle réussite un nouveau langage du forme où les matériaux traditionnels épousent le design contemporain.
EXTENSION DU SENS DE L’ESTHÉTIQUE
Mais le sens du détail n’est pas seulement l’apanage des intérieurs de prestige. Nombre de fabricants font preuve de créativité et cultivent à nos murs le sens du détail et le goût de la personnalisation. Également présents sur ce segment de gamme, Arnould et Niko jouent leurs gammes rejoints par Hager et Legrand qui alternant les mats et les brillants, habillent leurs appareils de couleurs, de matières, de textures et parfois de motifs, à l’interchangeabilité de leur plaques.
| Ci-dessus. Caresse de la rondeur et exigence des matériaux, Frédéric Bugnot explore la commande à de nouvelles sensations (Realitem).
De tonalités neutres en couleurs éclatantes, le fabricant multiplie les surfaces et les expériences tactiles. La matière elle-même fait sens, des finitions métal vagabondent entre fer oxydé, inox brossé et nickel velours tandis que les anodisés endossent les finitions titane, mica, cobalt, cuivre ou graphite. La matière prend une dimension plus chaleureuse à la noblesse du bois, du cuir ou du nubuck, tandis que dans un registre plus minéral, c’est à la porcelaine de Limoge, au verre ou même au Corian que s’imprime la modernité à nos murs. Hors cadre, le fabricant propose différentes formes de bouton mais intègre aussi la technologie infrarouge.
Hager multiplie également les propositions, donne des intentions stylistiques à l’esprit Pop, naturel, chic ou épicées d’ailleurs et inscrit sa collection Kallysta sur des chemins d’harmonie. Des couleurs à associer selon son goût ou avec l’aide du configurateur mis en ligne par le fabricant. Au chapitre de nos commandes électriques, si les rayons des grandes surfaces de bricolage font généralement jeu égal, le site web de Leroy Merlin se détache très nettement permettant à chacun d’orienter sa recherche par destination et style.
ADRESSES UTILES
Axolute de Bticino - www.axolute.fr
Bazar d’électricité - www.bazarelec.com
Castorama - www.castorama.fr
FR66 - www.fr66.com
Hager - www.hager.fr
Legrand - www.legrand.fr
Leroy Merlin - www.leroymerlin.fr
Lithoss - www.lithos-sb.be
Merci - www.merci-merci.com
Niko - www.niko.fr
Paris Gang - www.parisgang.com
Realitem - www.realitem.fr