MAISON&OBJET, VISITE SUBJECTIVE

06/10/2010

Sur Scènes d’intérieur la mode est en ordre de marche dans sa conquête de la maison. Certes la nouvelle n’est pas de première fraicheur, si l’on considère le linge de maison et surtout la percée esthétiquement réussie par Diesel avec le concours de Foscarini (notamment). Néanmoins le podium d’accueil formé de Ralph Lauren, Kenzo et Roche Bobois avec sa collection signée par Jean-Paul Gauthier, donne le ton couture. Espérons toutefois que cette rencontre n’imprimera pas sur la maison et par effet de contagion, l’hystérie dévorante du renouvellement obsessionnel qui tient la mode en état d’anémie. Contrairement à l’inconstance de notre garde robe, la maison ne se renouvèle pas tous les six mois, sinon à la faveur d’accessoires changeants. Être à la mode ou avoir un style, telle est la question qui se pose aujourd’hui à la maison.

MAISON&OBJET, VISITE SUBJECTIVE
Jean-Paul Gaultier et Roche Bobois marquent donc une histoire commune, celle de la mode et de la maison, avec une collection qui reflète l’univers non conformiste du couturier. Jean-Paul fait du Gaultier et ça se remarque. Classique de la maison Roche Bobois qui fête son cinquantième anniversaire en belle tenue, le Mah Jong de Hans Hopfer s’habille Matelot ou Couture en motifs variés (Billet, Dentelle, Tatoo, un baiser flouté, Calligaphie et Foulard), le thème matelot se poursuit avec le tapis Dunkerque, orné de pompons en ses quatre coins, tandis que comme une suite logique à sa Carte Blanche Via de 1992, Jean-Paul Gaultier reprend le thème de la malle qu’il décline en Malle de rangement et Dizainier, l’une et l’autre faisant l’objet d’une édition limitée à 250 exemplaires. Un Miroir Diable apporte une note de décalage, introduisant le porteur dans l’intimité du voyage. Car le couturier s’attache à l’idée de mobilité, le lit Paravent évolue, se déploie, tout comme l’armoire de la même collection qui par certains aspects évoque elle aussi les malles cabine. Enfin, les fauteuils Ben Hur, en stratifié aluminium et garnissage recouvert de velours vert, rouge ou bleu comptent parmi les pièces les plus typées et peut être les plus exigeantes quant aux intérieurs capables de les recevoir.

SOMMAIRE
P.2 - SUR SCÈNES D’INTÉRIEUR…
P.6 - SUR MAISON&OBJET PROJETS…
P.8 - SUR NOW! DESIGN À VIVRE...
P.10 - PARENTHÈSE MUSICALE
P.11 - INNOVATIONS AU QUOTIDIEN
P.12 - SUR MEUBLE PARIS ET UN PEU PLUS LOIN...
P.15 - SUR MAISON&OBJET OUTDOOR INDOOR...
P.16 - ADRESSES UTILES


SUR SCÈNES D’INTÉRIEUR...
Mais la mode convoque l’esprit et le savoir-faire des petites mains et marque l’entrée en matière de l’espace réservé à une excellence dignement représentée dans les allées de Scènes d’intérieur. Un salon au sujet régénéré par sa nouvelle installation. Hier feutrée dans une intimité presque muséale, l’atmosphère désormais baignée de lumière naturelle révèle les différentes propositions sous un jour nouveau, comme si elles n’étaient plus seulement vouées à être admirées ainsi plongées dans la réalité. Demeure la plénitude d’un luxe maitrisé.

Galuchat, peau de chèvre, mosaïque monochrome d’os de buffle, peaux, bois, nacre… la maison belge Cicero ouvre le plaisir des yeux par le raffinement des matières précieuses classiques ou étonnantes qu’elle offre au placage de mobiliers, d’accessoires qu’elle confectionne sur mesures et selon les désirs soumis par les décorateurs et architectes avec lesquels elle collabore. Art et Floritude prolonge le plaisir sur le mode aérien de la lumière. Si la maison maîtrise l’expression classique du lustre, elle en défriche la modernité qu’elle décline en appliques, à travers ses propres propositions comme avec les réalisations sur mesures exécutées pour les projets auxquels elle participe dont le Sofitel de Marseille avec le Studio Marc Hertrich & Nicolas Adnet ou The Connaught Londres avec l’agence India Mahdavi. Et de contempler les pampilles de porcelaines l’œil s’égare, passe d’un foisonnement de feuilles, au tourbillon d’un banc de poisson que l’on perçoit animé, en passant par des compositions abstraites et néanmoins captivantes.

Hering Berlin pour sa part nous ramène à des plaisirs plus terrestres et à la table que la maison allemande sait servir avec brio et raffinement, mêlant opacité, translucidité, opalescence et transparence avec un trouble certains qui dans le contraste égard l’œil mais jamais le plaisir. Au jeu des arts de la table, les savoir-faire conjugués de Raynaud et Ercuis ne se démentent pas. Bien au contraire, l’alliance de la porcelaine de Limoge et de l’orfèvre plus que centenaire témoigne de son éternelle jeunesse au fil des collections qui chacune en leurs style épouse parfaitement leur époque, jusque dernièrement avec les signatures de Hilton McConnico en couleurs saturées ou de Christian Ghion en blanc et or, mais sans pour autant trahir la profondeur historique des deux maisons.

Les vases de Anna Torfs, pleins dans la matière comme dans les couleurs, opposant mat et brillant, transparence et opalescence, habité de bulles bouillonnantes, de paillette d’or en suspension… tout contre le poudré aux tonalités diaphane de la porcelaine de Kose, prolongée des vibrations naturelles qui anime les formes libres et les teintes des créations de Rina Menardi offrent un plaisant contraste. Telle est la supériorité du beau sur le consommable, il offre des objets qui apaisent l’âme et face auxquels le plaisir ne tari pas.

Marie’s Corner crée un cadre apaisant, une atmosphère chaleureuse renouvelée par le contemporain, les fauves des cuirs trouvent un écho dans les tonalités du bois laissé au naturel et contrastent en douceur avec la modernité du noir sur un fond vert tirant au kaki. Ici les lignes des mobiliers perdent leur temporalité, la bergère à oreille dessine des courbes douces et fluidifiées, les fauteuils comme inspirés des modernistes se réchauffent à l’épaisseur accueillante de leurs coussins tandis que la simplicité cylindrique des poufs prend la noblesse des matières employées. Le mobilier imaginé par Damien Hamon, Daha Mobilier, explore le vide et le décalage mais au sens propre. Le bien nommé Parament trahit sa fonction et dévoile par ses absences ce qu’il cache à son écran partiellement évidé, tandis que la Table 50 et la ConsoLLLe couleur jouent de l’assemblage faussement aléatoire d’équerres de bois massifs. Mais plus encore c’est l’allure vertébrale du banc et du tabouret Peigne et la commode Barre blanche qui nous ont tout particulièrement accrochés.

Eternel sujet de controverse, les animaux naturalisés continuent d’éveiller fascination et répulsion. Chez Masaï Gallery les animaux proviennent de chasseurs, de zoos ou de parcs animaliers mais tous captivent, comme ce bœuf musqué peu commun dans nos contrées tempérées. Toutefois, la galerie se livre à une autre forme de capture comme avec ce trophée de rhinocéros qui malgré sa taille et un réalisme à s’y méprendre, est en résine traitée anti-UV de manière à pouvoir faire impression également en extérieur.

L’art peut être étonnamment inspiré et en l’occurrence par les messages suggestifs lancés à l’océan du net par des jeunes femmes de l’est afin d’émouvoir. Touchés par les maladresses de français comme les messages pris au pied de la lettre, le céramiste Marc Albert associé au graphiste Vincent Hanrot ont créé ces sculptures boites ou dévolues au simple plaisir des yeux. Texturées ou illustrées et chargées de fragments de messages, les Popines avec leur forme de matriochkas, incarnent la recherche formelle des deux acolytes sur le recyclage des déchets virtuels ; un dialogue entre l’ailleurs et l’intime et une exploration singulière de l’objet du désir et de son motif souligné par Marc Albert. Gilles Caffier poursuit son travail d’empreintes. Si la nature a longtemps constitué une source d’inspiration et de réalisation pour le créateur, il s’exerce à la nature humaine dont il prélève non pas l’empreinte mais les artifices en des accumulations aussi déroutantes que dérisoires par le sujet qu’elles exposent. Des gants de cuir restitués fidèlement par la sensibilité de la terre cuite forment un vase tandis que des élévations de téléphones portables, d’appareils photos ou de lunettes laissent passer la lumière par leur écran, optique ou verre, et jouent pleinement leur rôle de photophore, nous renvoyant en filigrane les excès de notre consommation excessive.

Malgré la lumière naturelle qui envahit le hall, les luminaires font montre d’ampleur et de créativité avec notamment l’applique Lumitiple appréciable pour elles même comme pour l’ombre d’hélice qu’elle porte au mur ou de cet insaisissable Carrement, cube dont la perception évolue selon l’angle du regard, imaginés par Lahumière Design. Mais l’apothéose revient au céramiste Jeremy Cole qui prolonge l’histoire végétale initiée en 2004 avec sa collection Aloe. Pétales de géométrie pure inspirés de la plante d’Agave, la dernière floraison de porcelaine de Chine qu’il offre à nos plafonds se fait tout simplement spectaculaire. Une finesse qu’il poursuit dans la pousse délicate de ses Cymbidium Glass Vessel, délicats moments de poésie blanche ou noire.

SUR MAISON&OBJET PROJETS...
Nos pas s’égarent à cette drôle de francophonie formée par Atmosphère & Bois et par Philippe Auboyneau, Français installé en Belgique faisant décoration de bois récupérés (de plancher ou de bardages) des granges canadiennes, laissés dans leur jus et dans leur couleurs originales (rouge, blanc ou naturel) pour les extérieurs et brun ou naturel pour les bois intérieurs. Mais ici le passé se mêle au présent, car d’autres planches, vieillies pour en révéler la fibres, se prêtent elles aussi à la composition de sièges, de consoles, à l’habillage des murs et à la couleur : en noir, pour répondre à une demande forte, et en tons vifs et dynamiques avec la complicité d’un fabricant de peinture belge.

SDA Décoration poursuit pour sa part l’expérience de la matière et la générosité des formats. Receveur de douche rêvé en travertin, baignoires généreuses à occuper à un ou deux, mais aussi revêtements de sol, parements de mur en mosaïque naturelle de bois débout ou carreaux de peau de vache… Tout n’est que désir et en cela il n’y a rien d’étonnant à ce que Joe Sayed et Béatrice Gautiez aient été sélectionnés par Maison&Objet parmi ceux qui représenteront l’excellence française pour le salon Art de vivre à la Française en Russie (6 au 9 octobre 2010). Un lavabo sculpté dans une section de bois pétrifié savamment mis en scène devant un mur tapissé de carreaux de peau de vache noire et un soubassement de bouleau, contraste dans sa matière brute avec l’éclat d’une vasque en cristal de roche présentée tel un joyau. Autre forme de luxe savamment dosé, un parquet Versailles Métallisé à la feuille d’or ou d’argent, selon la technique artisanale traditionnelle. Mais le goût du naturel n’est pas exempt d’innovation, comme en témoigne la collection de parquet en chêne européen trilaté qui au delà de sa stabilité bénéficie d’un traitement le rendant insensible à l’eau, traitement mis d’ailleurs à contribution par Joe Sayed pour la démonstration.

Le béton a d’ores et déjà pris possession de la maison, et Marius Aurenti dévoilait toute l’étendue de ses matières décoratives : béton ciré, mortier fin ou autolissant, enduits muraux à la chaux, enduit plâtre, ciment, acrylique… et les incrustations nacrées, pailletées ou dorées de sa collection privée. Au delà de la séduction qui s’opère naturellement à la vue des différentes possibilités offertes et aux formations proposées pour prendre en main ses propres aspirations, Marius Aurenti présentait également ses solutions de résine de sol et une collection peintures de cent quarante six couleurs développées en harmonie mais également à l’unisson des classifications régionales.

Une nouvelle matière issue de la récupération apparaît dans une géologie de strates de bois imaginée par les frères Campana, laissant voir par contraste les lignes de ce nouveau minéral composite. Eco imaginé par Cosentino inaugure un nouveau revêtement décoratif composé à 75 % de matériaux recyclés : miroirs, verres, porcelaine ou encore des cendres cristallisées… assemblés avec une résine écologique constituée à 22 % d’huile végétale. Conçu pour être durable, résistant aux tâches, aux rayures et à la chaleur, le revêtement se destine aux sols comme aux murs, ainsi que dans l’aménagement des cuisines et des salles de bains.

SUR NOW! DESIGN À VIVRE...
Se sont les créations de Caroline Loch avec Contemporary Pet, alternative esthétique et pensée pour les animaux mais aussi pour leur maîtres, qui nous ont attirées. Comme souvent, c’est un besoin insatisfait qui a donné naissance à l’entreprise, puis des rencontres avec des designers animés par la même recherche infructueuse et enfin une ambition, celle de fabriquer majoritairement en France et plus particulièrement dans sa Dordogne natale. Au final, une ligne élégante en bois et altuglas, pratique et moderne a vu le jour avec des litières, des panières et des griffoirs dont certains élevés en totem, discrets, recèlent quelques cachettes pour les matous toujours prompts à prendre de la hauteur.
Déjà repéré l’hiver dernier, le Philosoeuf de Morph in Design, dessiné par Frédéric Verdys, continue de nous séduire tant par la forme que par la pensée. Bien qu’avec son mètre cinquante de diamètre et ses deux mètres dix de hauteur, il occupe une place disproportionnée relativement aux douze livres qu’il peut recevoir, il est peut être la plus belle représentation du luxe, dans ce qu’il peut avoir de plus superflu, intime et de plus symbolique, et en ce qu’il implique de place nécessaire à accueillir un choix sélectif d’objet de littérature. S’il n’y avait qu’un meuble… ce serait certainement celui là. Mais cette année, c’est à une autre forme de lecture que c’est attaché Frédéric Verdys. Déclinant la forme ovoïde dans des proportions plus raisonnables pour le commun des logements, il présentait le porte revues OVO, édité par Branex, tout aussi appréciable.

Matthieu et Pierre Rochepeau rompent avec les codes entendus de la bibliothèque en totem désaxé avec l’étagère Kao (simple), en ordre dispersé mais rigoureusement encadré avec l’étagère Bric à Brac, en détours structurés comme la bibliothèque Glycine double, mais aussi en pèche littéraire suspendue avec l’étagère Pêcheur. Au final, si les meubles sculpture de Drugeot Labo jouent de l’équilibre et du déséquilibre des formes, ils n’oublient pas leur fonction première et savent accueillir des livres et des objets. La matière trouve un terrain d’expression rafraichi dans la forme mais aussi dans les principes avec une fabrication française établie au cœur de l’Anjou et des bois issus de forêts gérées durablement dans l’Est de la France.
Chez Pop Corn, le bureau clos Skull en fibre de verre imaginé par l’Atelier Van Lieshout pour Lensvelt, pensé comme une bulle de concentration, nous a interpelé. Un endroit bien pensé où les bambins peuvent s’isoler de l’environnement de leur chambre et de tous les prétextes propres à les détourner de l’étude. Ainsi équipé de ce vaisseau tout entier consacré à leurs devoirs, il se peut qu’ils se sentent investi d’une mission d’apprentissage… Attention, produit sur commande, pièce d’art !


Rencontre inattendue, Yii offre une double exposition passionnante de sens et d’à-propos. Marque de dialogue entre designers et artisans, créée à l’initiative de l’Institut de recherche sur l’Artisanat de Taïwan, Yii démontrait par l’exemple que l’excellence du savoir-faire traditionnel taïwanais peut être mis en superbe par les designers de leur État, mais également que la tradition et la symbolique peuvent s’inviter au sein d’une offre grand public à travers la collection Ikea plus. Yii fait sens : « Yii, qui se lit [i], est dérivé de Yi qui signifie dans la philosophie taïwanaise changement et transformation. »

En avant goût, c’est au plaisir des yeux que nous livrons quelques unes des créations rencontrées, certaines destinés à la vie quotidienne, d’autres réservées à des éditions limitées, mais unies par l’attention particulière portée aux détails, à la technique, aux matériaux et chacune porteuse d’une histoire propre : deux cocons formés par l’entrelacement de bandes de bambous créent le fauteuil Cocoon Plan (designer : Rock Wang – artisan : Kao-mingChen) ; muni d'une serrure traditionnelle, le cabinet Calligraphy décore de couches de laque le bois flotté qui incarne la légèreté de la calligraphie chinoise (designer : Po-ching Liao – artisans : Sheng-wen Liao et Wei-wen Lan), symbole de la culture taiwanaise, fruit de l’influence de la colonisation hollandaise du XVIIe siècle, la brique est sculptée à la main ou façonnée industriellement pour obtenir les plateau, bol, assiettes, et vases de la collection Brick Plan (designer : Rock Wang – artisan : Pei-zeChen) ; la collection Moon Rabbit interprète le conte chinois du lapin de lune, traditionnellement commémoré chaque automne à Taiwan (designer : Hsiao-ying Lin – artisan : Jun-chingTang) ; figures classiques des temples taïwanais, les vases de la série Panlong sont fabriqués grâce aux techniques traditionnelles de céramique et de poterie Koji, du moins pour les dragons et les tigres qui les décorent, parce que le corps polygonales du vase fait de silicone est obtenu par informatique (designer : Chen-hsu Liu – artisan : Shi-renLu). Enfin, parmi les quatre pièces qui rejoindront la collection Ikea plus : les pieds d’une table Ikea disparaissent sous une décoration de bois sculpté représentant la déesse de la protection, Guan-Yin, chevauchant un dragon avec Vika, tandis qu’avec Tertial c’est la lampe de bureau dont la coque extérieure s’orne de gravures et dont l’intérieur accueil le combat ornementé de deux dragons pour le soleil.

PARENTHÈSE MUSICALE
En marge de l’espace Tech’Now consacré aux appareils audio-visuels, mais souvent déserté par les équipes des marques représentées, Tout Simplement Fabuleux présentait les dernières nouveautés de Tivoli dont la famille s’agrandit et une nouvelle marque américaine, Vers Audio, qui fait rimer musique avec écologique. Tivoli comble une lacune avec la disponibilité d’un dock universel (dans la limite de l’iPod et de l’iPhone). Pour les dix ans de la marque, le Modèle Ten (réveil-radio AM/FM) est renforcé du son homologue Ten+ qui en plus de la FM reçoit la radio numérique terrestre (RNT). Si le bois reste présent pour cette fabuleuse boîte à musique, les finitions explorent la modernité de l’aluminium et de la laque (blanc ou marron). L’indétrônable Model One s’offre également un bain de jouvence à l’occasion de cet anniversaire avec la Série Frost White (laqué blanc) dont les façades hautes en couleur (blanc, bleu océan, rouge, jeune ou vert Kelly) tranchent avec les versions classiques.

Vers Audio pour sa part propose des amplificateurs stéréo et un réveil radio (dock iPod et iPhone), avec un positionnement écologique et qualitatif. Certes l’écologie est aujourd’hui accommodée à toutes les sauces marketing, mais faute de sauver la planète David Laituri et Tim Trzepacz se sont attachés à peser le moins lourds possible sur sa santé : le bois utilisé proviens de plantations gouvernementale ou contrôlée tandis que les placages viennent de deux entreprises américaines familiales plus que centenaires et certifiées SFI (Sustainable Forestry Intitiative)… et bien d'autres choix comme la technologie appliquée au dock qui permet d'en réduire la consommation d'énergie de 15 %, des emballages plus petits composés à 90 % de papiers et de cartons recyclé mais aussi une organisation qui privilégie le travail à domicile afin de limiter les déplacements.

Autre piste musicale, Sonoro fait également acte de nouveauté. Connue et reconnue pour ses modèles Cubo (radio, CD), Element (radio ou radio Internet) et Eklipse (radio, CD, iPod) la maison allemande récompensée en 2008 et 2009 par les Reddot Design Award pour ces deux derniers modèles apporte de nouvelles notes à sa collection. Tout d’abord, la collection Cubo s’offre de nouvelles couleurs laquées, des versions en bois naturel, chêne sombre et bambou mais aussi une édition spéciale, le CuboLounge, en cuir marron ou noir. Nouveauté dont le prototype était présenté, le Cubo Dock fera son apparition en fin d’année. Station d’accueil et d’écoute dédiée à l’iPhone et à l’iPod et dotée d’une connexion wifi destinée aux appareils Bluetooth, elle hérite de ses ainées la qualité du son et le sens du design avec des finitions en bois et bambou mais également en laque de couleur. Point de mire du stand, impossible de ne pas remarquer la Mini rocks Sonoro : une radio internet multifonctions, en édition limitée et griffée par une autre légende… la Mini

INNOVATIONS AU QUOTIDIEN
Une poubelle dédiée au tri sélectif… si le sujet n’est pas glamour, le résultat n’en est pas moins plaisant d’autant qu’il cumule les bons points : la poubelle résulte à 70 % de produit recyclés, son assemblage est confié à un centre de réinsertion et elle soutient le développement de nos bonnes habitude. Avec ses 90 litres, la poubelle imaginée par Habitare Art Design s’organise en trois compartiments dont les façades peuvent être identifiées et personnalisées par des couleurs, des images ou des logos (pour les entreprises) et éventuellement elle peut être surmontée d’un compacteur de bouteilles plastique.

Dans la même veine, un nouvel appareil promet de conquérir les cuisines réduisant le poids et le volume de nos poubelles. La science du compost n’étant pas à la portée ni de l’ambition de tous, cette petite révolution venue d’Asie promet de séduire au delà du cercle des écologistes en herbe. Avec son allure sobre et moderne, le Loofen reçoit déchets de table et autres épluchures qu’il se charge de déshydrater par un système de circulation d’air chaud, tout en détruisant les mauvaises odeurs par un système de filtration à base de charbon actif. Légumes, viandes, crevettes, yaourt… ainsi réduits à peu de matière sèche peuvent être jetés dans le compost, être éparpillés dans le jardin ou tout simplement rejoindre la poubelle mais avec un volume considérablement réduit (jusqu’à 90 %) et surtout sans risque de fermentation, d’odeurs, ni le lots d’insectes opportunistes que cela suppose. Enfin, simple comme un bouton à pousser, il reste économe en énergie à l’usage et s’arrête automatiquement.

Autre domaine d’expression, plaisamment olfactif celui-ci, Les Parfumables mettent au goût du jour les ronds de porcelaine qui jadis coiffaient nos ampoules à incandescence pour diffuser un parfum, et adapte le principe aux ampoules à économie d’énergie en parvenant à tirer parti du peu de chaleur qu’elles émettent. Une accroche de silicone souple maintient le Tikouka au tube d’ampoule, fin ou large et il suffît d’allumer la lumière pour que le parfum ou l’huile essentielle déposés sur la pièce de céramique se diffuse dans la pièce.

SUR MEUBLE PARIS ET UN PEU PLUS LOIN...
Beaucoup d’uniformité et peu d’audace. Pire que tout, la copie franche ou suggérée. Pourquoi créer lorsque les idées des autres fonctionnent et emportent l’adhésion ? C’est ainsi que l’on a pu croiser des sièges fortement inspirés par la ligne de la chauffeuse Rivoli de Steiner, de grossières copies des chaises Tolix ou des boules de laine bouillie multicolores assemblées en un tapis fortement inspiré du tapis Pinocchio de Hay et dont la forme rectangulaire ne suffit pas à justifier un acte créatif. Le don de création n’est certes pas donné à tous, néanmoins ce talent se trouve auprès de designers, qu’ils soient reconnus ou fraichement diplômés. Il est toujours possible de concevoir autrement que par mimétisme douteux, même si cela implique le risque de plaire ou de déplaire. Un risque d’autant plus maitrisé qu’en marge de Meuble Paris les écoles faisaient acte d’une belle créativité, avec des idées réalistes et d’une belle fraicheur. Toutefois quelques havres créatifs et qualitatifs se distinguent de la masse hurlant à la même lune.

Le bois se met en scène, comme chez Versmissen avec une élégance notable composée à la faveur des matériaux et des finitions. Le bois fait toujours acte de séduction en fragments recomposés et avec des accents sauvages hérités du lodge. L’imagination tutoie également le style qu’elle désencombre de ses lourdeurs pour l’amener vers des lignes plus fluides et plus contemporaines comme chez Dada Home où Jules Brun, créatrice et fondatrice venue du monde de l’enfant étend avec réussite sa gamme au monde adulte et parvient à concevoir des lignes fortes à la fois douces et familières.

Mais au jeu du bois, c’est certainement J2C Création qui apporte un véritable souffle de nouveauté et d’intelligence avec son système d’aménagement Thoïs qui évoque les espaliers. Le principe est simple et adoptable à l’infini : un système mural accueille différents modules et permet de concevoir ici un dressing, là une tête de lit portant ses chevets, un bureau, des étagères, et s’invite en cuisine ou encore dans la salle de bain pour recevoir serviette, paniers de rangement ou pourquoi pas une vasque. Une modularité infinie et durable en bois massif (PEFC), chêne, hêtre pin ou noyer, pleine de bon sens et d’esthétisme avec pour avantage notable qu’elle peut suivre son acquéreur, des premiers pas à l’âge adulte, mais aussi d’un logement à l’autre et éventuellement être complétée ou réaffectée. Enfin, cette bonne idée qui nous l’espérons ira loin est pensée et réalisée en France selon des principes d’éco-conception.

Quant au coup d’éclat, il nous vient de Lettonie avec des créations à l’exubérance maitrisée et signée de Katz. La 4 Vase Commode aux rondeurs généreuses, délicieusement enflées et empruntées au vase, la Bibliothèque Console aux éléments comme unis d’une bordure rose, ou encore le Chiffonnier qui explore la couleur avec éloquence, chacune des pièces imaginées explore à sa manière et à sa pointe d’irrévérence un patrimoine familier et universel. Mais les meubles se trouvent également dans les allées de Maison&Objet. En ouverture de son stand Luz Interiors expose des racines sculpturales et révèle la capacité artistique de la nature. Une expression qui se poursuit également en consoles massives du plus bel effet décoratif dès lors que la matière brute révèle par contraste la finesse des mobiliers qui l’entoure. S’il est facile de voir une note industrielle à la vue de planches et de poutres de bois brut, force est de reconnaître que Monpas parvient à un compromis tout à fait appréciable entre élégance et brutalité du bois, avec des proportions mieux adaptées à des intérieurs hors usine et surtout un propos suffisamment sobre pour cohabiter avec des styles variés.

Une autre bonne surprise vient de Artcopi qui ne limite plus son expression à la reprise de styles classiques mais en prélève quelques attributs pour faire acte de pure création avec un résultat particulièrement réussi, qu’il s’agisse des bahuts et semainiers à la droiture rompues d’ornements ou de cette sédentarisation habille offerte à la malle, là encore le style est servi par une créativité inspirée et des finitions irréprochables.

De soins, de finitions et de profondeur il en était également question chez De Kercoet et ce quelle que soit la discipline : qu’il s’agisse des cuisines au style magnifiquement inspiré des anciennes glacières et des billots de boucher, du fauteuil Rive Gauche en patchwork de cuir recyclé, du bois massif également recyclé du meuble TV Belle Île, aux bois moulurés des comptoirs, bibliothèques, et autres mobiliers d’allure plus classique… L’esprit habite chaque pièce, servi par des matériaux nobles comme le bois massif et le laiton. Mais il suffit d’ouvrir une porte de placard pour s’en convaincre : il est des prises en main et des bruits ne mentent pas sur le niveau d’exigence apporté à la qualité. Pour rester en bonne table, c’est sur le stand de Terafeu-Terafour que les nouvelles couleurs, comme les formes ont éveillé la saveur du beau par la promesse qu’elles font de bonne chair… La réussite tient dans le juste équilibre entretenu par ces plats imaginés de longue date pour mijoter, cuire y compris un poulet façon broche… en terre réfractaire et présenter, régaler… en terre cuite, sans pour autant nous encombrer des lourdeurs du passé.

La lumière nichée au cœur de cocons poétiques, voici ce qu’évoquent les luminaires imaginés par Ango. Comme suspendues entre deux états, elles offrent un spectacle mêlé de nature et de technologie. Cocons de soie naturelle pour les suspensions Cascade ou noire pour le lampadaire Midnight moon, alliance de polymère et de rotin pour la lampe à poser Nymphet, ou enchevêtrement d’écorce de murier pour la lampe My heaven, chaque création incarne une sensibilité particulière.

SUR MAISON&OBJET OUTDOOR INDOOR...
La nouveauté se nourrit parfois d’hier et de nos terroirs. C’est par « Il était une fois dans le Sud-Ouest… » que La Chaiserie Landaise introduit sa nouvelle collection, aussi remarquable que remarquée, dans les allées de Maison&Objet Outdoor. La Chaiserie Landaise ou l’histoire d’un éditeur et créateur de meubles en exercice depuis plus de cinquante ans qui confie à Christelle Le Déan (Robert le Héros) le développement de sa collection Hossegor. Une rupture de style, pour une collection très actuelle et ancrée dans de l’art de vivre du Sud-ouest Atlantique. Fauteuil Dune, lit de camp Marée Basse, table Galet, fauteuil Bergerie… c’est aussi sous le signe du savoir-faire et des matières nobles que s’inscrit cette gamme décrite comme « cousue main » : tressages de paille de marais du Lot, cuirs d’Espelette, chênes et noyers issus des forêts locales protégées et une fabrication totalement française dont la qualité des finitions s’apprécient au premier regard.

Chez Kenneth Cobonpue les aménagements d’extérieur continuent de s’imprimer de nature dans leur souplesse comme avec les Swank Planters dessinées par Luisa de los Santos-Robinson dans la collection Hive, élévations ondoyantes auxquelles confier quelques points de verdure en terrasse, mais aussi des mobiliers comme tressé de nature. Mais c’est peut être du paravent Little People Outdoor dessiné par Kenneth Cobonpue lui même que nait l’étonnement, également dans la collection Hive.
Inspiré par la structure fibreuse d’un muscle, TF - pour Tolerie Forezienne - c’était déjà faite remarquée par le banc Muscle dessiné par Alexandre Moronnoz. Elle récidive et nous fait prendre un peu de hauteur avec son Déjeuner sur l’Ombre, un espace de vie ou de repos imaginé par a+b Designers, apte à accueillir des déjeuners sur l’herbe tout en suspension. Il en est de même pour le banc Soft Bench de Lucile Soufflet dont les lignes habillement brisées forment une chaise longue bien venue. Seul regret, les mobiliers conçus par TF se destinent majoritairement aux espaces publics ou aux parcs…

ADRESSES UTILES
Ango – www.angoworld.com
Anna Torf – www.annatorfs.com
Art et Floritude – www.artetfloritude.fr
Artcopi - www.artcopi.com
Atmosphère & Bois – www.atmosphere-bois.com
Branex - www.branexdesign.com
Cicero - www.cicerobelgium.com
Contemporary Pet – www.contemporarypets.com
Cosentino – www.cosentinogroup.net
Dada Home – www.dada-home.com
Daha Mobilier – www.daha.fr
De Kercoet – www.dekercoet.com
Drugeot Labo - www.drugeotlabo.com
Gilles Caffier - www.gillescaffier.com
Habitare Art Design - www.habitare-ad.com
Hering Berlin – www.hering-berlin.de
Hive - www.designbyhive.com
J2C Création – www.j2c-creation.com
Jeremy Cole – www.jeremycole.net
Katz – www.katzhq.com
Kenneth Cobonpue - www.kennethcobonpue.com
Kose - www.kosemilano.com
La Chaiserie Landaise - www.chaiserielandaise.com
Lahumière Design – www.lahumieredesign.fr
Les Parfumables – www.lesparfumables.com
Loofen - www.myloofen.com
Luz Interiors – www.luz-interiors.com
Marc Albert – www.iiiceramique.com
Marie’s Corner – www.mariescorner.com
Marius Aurenti – www.mariusaurenti.com
Masaï Gallery – www.masaigallery.com
Monpas - www.monpas.com
Morph in Design - www.morphindesign.com
Pop Corn – www.pop-corn.fr
Raynaud et Ercuis – www.ercuis-raynaud.com
Rina Menardi - www.rinamenardi.com
Roche Bobois – www.roche-bobois.com
SDA Décoration – www.sda-decoration.com
Sonoro Audio – www.sonoro-audio.com
Terafeu Terafour - www.terafeu-terafour.com
TF Tolerie Forezienne - www.tolerie-forezienne.com
TSF – Tout Simplement Fabuleux – www.tivoliaudio.fr
Versmissen – www.versmissen.nl
Vincent Hanrot – www.biketbook.fr
Yii – www.yiidesign.com