SÉRIE RARE, LA HAUTE JOAILLERIE À NOTRE PORTE

09/10/2009

Fondée en 1992 par Marie-Luce Podva, Série Rare a des allures de haute joaillerie. Et c’est finalement sans surprise que sa fondatrice nous apprend avoir commencé par la création de bijoux, avant de porter en 1994 son goût du raffinement à l’embellissement de nos portes. Un univers de quincaillerie transcendé par Marie-Luce et Daniel Podva au dessin d’une collection qui cultive la beauté à l’état pur.

SÉRIE RARE, LA HAUTE JOAILLERIE À NOTRE PORTE
L’ambition première de Marie-Luce Podva se portait vers les artistes. Mais de marionnettes en artisanat désuet, rien ne la séduit. Décidée à ne pas s’en laisser compter par un hasard récalcitrant, elle se tourne vers « son designer de mari ». Ensemble, ils cherchent, tracent des lignes qui du geste à la main donnent corps à des poignées de porte. Mais le hasard était en réserve. Invitée à partager un stand à l’occasion du salon Maison&Objet, elle accepte la proposition avec joie. Et de présenter des assiettes décorées, des bougeoirs, des bijoux, des boites en bois et trois poignées de portes, sa participation à Maison&Objet prend valeur de test, l’occasion d’une confrontation des produits au marché et à sa demande. Les arts de la table remportent un beau succès, mais les poignées de porte, bien qu’à l’état de prototype, dépassent toutes les attentes. « Il s’agissait de modèles en papier mâché peint que nous avions disposés sur une vieille porte. Le succès a été immédiat, phénoménal, presque affolant. C’est là que nous avons compris que nous touchions du doigt une véritable attente. Nous venions de présenter nos premières poignées baroques et nous les vendons toujours » poursuit Marie-Luce Podva.
|Ci-dessus. Boutons Princesse et poignée Drakar

AU SEUIL DE L’ÉMOTION
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A l’instar de l’idée et du style, le succès est palpable. Marie-Luce et Daniel Podva doivent désormais donner corps à ces poignées, les fabriquer, mais le comment restait à trouver. Portés par un mélange d’excitation et d’une pointe d’appréhension, le couple se donne les moyens. Financiers tout d’abord, en poursuivant la collection d’art de la table avec des portes couteaux, des ronds de serviette, des dessous de plat en étain… Mais aussi ceux de la recherche nécessaire à la réalisation des poignées. « Il nous a fallu nous instruire sur la manière dont nous allions faire fabriquer les poignées, sur les standards techniques ; il fallait déterminer les matériaux que nous allions employer, trouver les artisans, les fondeurs. Cette expérience était tout à la fois, passionnante et stimulante » souligne Marie-Luce Podva. C’est finalement le bronze qui trouvera grâce à l'émotion instinctive du dessin de Daniel Podva (ci-contre).

Bien que Série Rare ne prenne véritablement pied dans cet art de la quincaillerie qu’en 1994, les collections semblent héritières d’un savoir-faire séculaire. A la profondeur de leur identité et de leur style, il est difficile de les voir si jeunes. Pour Marie-Luce Podva, cela ne fait aucun doute « nous devons cette émotion particulière à mon mari et à ses racines tunisiennes. La Tunisie était très imprégnée de l’héritage romain et plus généralement de toute la richesse de l’antiquité. Je ne sais pas si tel est toujours le cas, mais à il y a encore une trentaine d’années cet héritage était palpable. Les créations de Daniel sont imprégnées de ce bagage ».

LA FONCTION MAGNIFIÉE
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|Ci-dessus. Boutons Metalica et Anasta, patine nicklée. |Ci-contre. Poignées Studio.

Art, orfèvrerie, joaillerie… chacun est libre d’interpréter la nature précieuse de ces pièces exceptionnelles. Toutefois, ces poignées et boutons restent réservés à une clientèle qui a les ressources financières et culturelles de ce choix. « Il s’agit de pièce distinctives, mais nous avons la satisfaction de voir entrer dans notre showroom boulevard de l’Odéon, des gens qui viennent pour le plaisir des yeux. Et même s’ils sont rares, quelques particuliers séduis s’offrent parois quelques pièces ».

Les principaux clients de Série Rare restent les décorateurs et les architectes d’intérieur. Au-delà d’une certaine culture, leur clientèle à pour trait commun de posséder de belles surfaces, généralement bien placées dans les métropoles de France et d’ailleurs. Et comme un raffinement soigné jusqu’au bout des ongles, la poignée de porte fait naturellement parti de la réflexion qui est apportée au lieu. « Ces personnes cherchent le caractère, l’exception en tout point de leur habitation. C’est aussi pour cela que nous travaillons beaucoup avec les architectes et les décorateurs. Ils viennent d’ailleurs souvent avec leur client dans le showroom. Ces derniers sont généralement stupéfaits face l’étendu de la collection » poursuit-elle. Avec cent dix poignées de porte différentes auxquelles s’ajoutent des boutons de tirage, des boutons de crémone, des rosaces, des patères ou encore des embrasses, la collection compte plus de mille deux cents pièces.

LA LOGIQUE DE L’IRRATIONNEL
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Si le dessin d’une poignée doit porter une signature, l’expression d’un créateur qui offre son caractère à des objets fonctionnels, il doit également être proportionné à la porte. « C’est ainsi que nous avons créé beaucoup de pièces. Soit parce que la technique l’exigeait, relativement à des dimensions de chambranle ou de rosace par exemple, soit pour des raisons décoratives, en réaction au style, au volume d’une porte ou pour se rapprocher du goût du propriétaire. La collection s’enrichit au fil du temps mais jamais aucune pièce n’en est soustraite. Le Cachalot emmailloté, est une création qui a au moins huit ans. Nous l’avons proposé au décorateur du Clos Saint Martin, un hôtel restaurant de La Rochelle, dans le cadre de la création d’un Spa. Mais rapportée à la dimension des portes, la poignée paraissait trop chétive et nous l’avons réalisée dans une taille plus imposante pour ce projet. Certains modèles dorment jusqu’à trouver porte à leur mesure, d’autres sont retravaillés de manière à épouser un besoin particulier », explique Marie-Luce Podva.

|Ci-contre. Poignée Venus.

Si la logique applique le raffinement en tous points de la maison, le goût reste irrationnel, porté par le cœur, guidé par une émotion. « Le choix est très personnel et comparable à celui d’une parure. Certains vont choisir des poignées massives, tandis que d’autres se porteront sur des modèles très effilés, certains aiment les poignées lourdes ce qui nous oblige à aller contre la technique qui au contraire cherche la légèreté y compris pour les boutons au dessin massifs. La poignée doit séduire l’œil autant que la main. Comme un bijou, elle doit être en harmonie avec la porte, dans ses proportions, son éclat, sa personnalité. C’est vraiment très personnel ».

UN MATÉRIAU, UNE SIGNATURE, UN ESPRIT
SÉRIE RARE, LA HAUTE JOAILLERIE À NOTRE PORTE
Seul Daniel Podva signe les créations de Série Rare comme pour ne pas rompre le charme qui habite la collection. « J’ai voulu garder un esprit… Et je ne regrette pas, parce que cet esprit est devenu sinon une marque de fabrique, une marque de reconnaissance. Série Rare a une identité, expression d’une signature forte et originale. Faire intervenir des designers extérieurs diluerait l’esprit que nous avons créé » souligne Marie-Luce Podva.

|Ci-contre. Bouton Venus et bouton Secret.

De la même manière, seul le bronze donne corps aux dessins de Daniel Podva et revêt de nombreux caractères à la faveur des patines, vieux bronze, canon de fusil, argenté, nickelé, chromée « la finition chromée se prête particulièrement bien aux salles de bain et notamment au bouton de porte inspirés des années 30. Certaines poignées chromées ou nickelées, prennent un caractère très contemporain. En revanche, en bronze elles prennent des accents plus anciens. Nous avons également développé des modèles aux lignes plus contemporaines pour jeter des ponts entre les styles et les époques afin que les gens meublés avec des meubles de style puissent apporter une pointe de modernité sans pour autant créer de dissonance dans leur intérieur. Les combinaisons sont à émotions multiples ».

Plus d’informations
Série Rare Paris - www.serierare.com