TACCHINI, L’ESTHETE ITALIEN

29/01/2010

Tacchini forme un monde à part, avec une identité propre et forte. Un monde d’une pureté rare, architecturé en lignes fluides. Une liberté des sens à travers laquelle nous guide Giusi Tacchini, présidente de la société éponyme. De la créativité italienne l’éditeur a le sens de la mesure, de l’équilibre, de l’harmonie. La plénitude faite design !

TACCHINI, L’ESTHETE ITALIEN
Loin de toute surcharge ostentatoire, Tacchini évolue comme en suspension. Imperméable aux effets normatifs de la tendance, l’éditeur s’enveloppe de raffinement et s’exprime par le mouvement dans une dynamique chorégraphiée. Les mobiliers n’ont pas besoin de paraître, puisqu’ils sont ; unis par une grâce commune. Le propos est clair, tranché, reconnaissable par qui sait gouter le plaisir des belles formes servies par un façonnage irréprochable. Le luxe est là, palpable, altier, audacieux et se révèle à qui sait l’apprécier à sa juste hauteur. « Nos produits sont imaginés et conçus pour durer dans le temps. Céder à la facilité de l’instant, à une beauté éphémère qui lasse aussi vite qu’elle a séduit, ne mène à rien de véritablement intéressant » souligne Giusi Tacchini. Une approche déterminante qui détonne dans une époque rompue aux effets sans lendemain. L’éditeur n’impose pas il propose, évolue en intemporalité sans épouser la ligne médiane du compromis.

| La pureté du trait n’interdit ni l’audace, ni les détours atypiques. Comme ci-dessus avec le fauteuil UpTown dessiné par Christophe Pillet ou aux croisements du piétement des tables de la collection Plaza imaginée par Vicente García Jiménez.

LA LIGNE CLAIRE
De Christophe Pillet à Claesson Koivisto Rune en passant par Pearson Lloyd ou encore Pietro Arosio le dessin à pour dénominateur commun cette sobriété capable d’élans spectaculaires. Tacchini ne connait pas le coup d’éclat, tout simplement parce que l’éclat est de chaque pièce, justement dosé, comme l’élégance à besoin de discrétion pour échapper à la posture et être une condition. Pour Giusi Tacchini il n’est pas nécessaire de parler de Tacchini, « les mobiliers sont nos meilleurs émissaires, ils parlent d’eux même… Ils parlent de nous, des designers qui les ont formés mieux que quiconque ».

TACCHINI, L’ESTHETE ITALIEN

TACCHINI, L’ESTHETE ITALIEN
Car par l’abandon au confort, le corps valide la suggestion entretenue quelques minutes auparavant par l’œil et le touché. Tacchini officie dans l’ordre du ressenti et parfois même de la sensualité lorsque le siège épouse des courbes graciles à l’imagination de Pearson Lloyd. La souplesse des lignes, si contemporaines soit-elles dans le style, offre à cette géométrie de l’espace des accents naturels. L’universalité est là.

| Equilibre des formes, douceur des lignes, les proportions du canapé Montevideo (ci-dessus) et des fauteuils assortis, sont toutes entières dévolues aux confort. | Avec ses élans de confident, le fauteuil South Beach (ci-contre) dessiné en 2005 pour l’Hôtel Sezz par Christophe Pillet puis édité par Tacchini, a rejoint les collections permanentes du Musée des Arts décoratifs.

Il est pourtant une tendance que l’éditeur suit et entretient, celle de son identité, de son caractère, de sa perception du monde et de l’espace. Une identité formée au fil des collections et des collaborations entretenues avec des designers complices. Une personnalité riche des liens tissés avec chacun d’entre eux. Tacchini est une famille composée dont les membres sont unis par les liens d’un sang créatif. Un supplément d’âme, familial et multiculturel, nourrit les collections. Il ne s’agit pas de poser une signature, de compter sur un nom pour faire oublier la pauvreté d’un propos. « J’aime être touchée, tant par les designers avec lesquels je travaille que par leur univers. Des affinités se découvrent, des liens humains se nouent, cette relation particulière est très importante. Elle participe pleinement à la création et je crois qu’elle transparait dans les collections. Il y a quelque chose de plus fort. Comme dans une famille, chaque individu à sa propre personnalité mais nous sommes unis par un état d’esprit. C’est aussi le trait d’union de la gamme » évoque Giusi Tacchini.

ESPRIT DE FAMILLE
A la nouveauté pour la nouveauté, Giusi Tacchini préfère voir grandir les collections en ensembles cohérents. La collection se voit alors étoffée de nouveaux membres. Le canapé se décline en deux et trois places, se poursuit en fauteuil d’intérieur ou de bureau, la chaise se hausse à de nouvelles hauteurs et de proche en proche les collections prennent en amplitude.

TACCHINI, L’ESTHETE ITALIEN

TACCHINI, L’ESTHETE ITALIEN
| Ci-dessus. Les chaises Mayfair dessinées par Christophe Pillet prolongent le discours du fauteuil de la collection. Pour autant, la grâce souple de leurs lignes, s’accommode du voisinage de l’élégant fauteuil Ipanema, de Pietro Arosio qui réinterprète son célèbre projet pour Tacchini pour un aboutissement à la fois familier et inédit. | Ci-contre. Harmonie de la courbe, le siège Eddy s’ajoute à la collection Polar dessinée par le studio Pearson Lloyd tandis qu’à une douce urbanisation, Claesson Koivisto Rune habite l’espace de ses poufs Quartier.

Ici encore règne l’ordre familial, le beau affirme sa descendance. Mais la démarche facilite également la composition. D’année en année les collections s’agrandissent, ajoutant à la complétude de l’ensemble, au sens de l’unité. « Cela donne à nos clients et aux architectes la possibilité de jouer sur des familles, de créer des rappels, des échos, des symétries. Décliner un canapé en deux et trois places et lui associer des fauteuils offre une plus grande liberté sans pour autant imposer l’uniformité » souligne Giusi Tacchini. Quant à la création, elle se fait en complicité. La proximité entretenue avec les designers permet une grande liberté, et plus que des instructions Giusi Tacchini donne des intentions. « J’ai un grand respect pour leur expression et leur jugement. Entre leurs mains nos intentions se formalisent en propositions qui ensuite sont ajustées collégialement ».
La mode passe et se démode tandis que le style perdure et finalement c’est à son intégrité que Tacchini doit sa constance face aux fluctuations du temps qui passe.

Plus d'informations
Tacchini - www.tacchnini.it