"Entre la musique, les odeurs de tabac et de cuisine, mon appartement finira bradé"


Rédigé le Mercredi 4 Mai 2016 à 16:00 | Lu 155 commentaire(s)


Jean-Luc Frémaud habite la rue Oberkampf depuis plus de 40 ans. Il compte aujourd'hui déménager et vivre sa retraite dans l'ouest de la France où il possède une maison dans le Golfe du Morbihan. Son appartement est situé au premier étage d'un immeuble dont le rez-de-chaussée est occupé par deux bars musicaux et un restaurant grec de type kebab. Son agent immobilier l'a prévenu : son bien sera plus difficile à vendre.


Jean-Luc espère avoir quitté la Capitale en septembre 2016. Il a confié à une agence immobilière installée de longue date dans l'arrondissement le soin de trouver un acquéreur. L'appartement en lui-même présente de beaux atouts : 74 m² au sol, traversant, il propose trois belles chambres, un double séjour et une salle de bain. "Deux des chambres et la salle de bains donnent côté cour, ce qui est très appréciable car nous n'avons pas les désagréments de la rue. En revanche, le séjour et une petite chambre que j'ai transformée en bureau donne directement sur la rue. Certains soirs, on a l'impression d'avoir des clients des bars d'en-dessous directement dans notre salon !".

"Venez vous rendre compte un samedi soir"

Jean-Luc nous invite à revenir un samedi soir pour comprendre son calvaire. Le 26 mars dernier, nous nous rendons donc chez lui. Il est 20h00. La soirée n'a pas encore commencée que les attroupements de jeunes gens s'amassent déjà devant l'un des deux bars mitoyens de la porte d'entrée de l'immeuble. L'immeuble est situé tout près du carrefour Saint-Maur-Oberkampf au-dessus du fameux QG, l'un des bars le plus branchés de ce quartier. Il faut se frayer un chemin pour pénétrer dans l'immeuble. "Sonnez fort, s'il vous plait car je ne suis pas sûr d'entendre", nous avais prévenu Jean-Luc, mi- amusé, mi- désabusé. En effet, les basses des musiques qui déferlent dans les bars contiguës sont oppressantes. Jean-Luc nous accueille : "Je ne vous ai pas raconté de bêtises, les fenêtres double vitrages sont pourtant bien fermées !" Une odeur de kebab mélangée à celle du tabac imprègne la pièce. 'Non, je n'ai pas mangé de kebab et je ne fume pas", déplore-t-il. Jean-Luc dit ne plus avoir de bibelots trop fragiles sur les meubles : "certains soirs, ils ne tiennent même plus tellement les vibrations sont importantes. Qui voudra de cet appartement ?" Jean-Luc dit avoir écrit aux élus pour leur faire part de son calvaire, rien n'y a fait. Jean-Luc espère au moins le vendre autour de 7 000 euros le m², près de 1500 euros de moins que dans les rues du quartier moins exposées aux nuisances.
 



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