Logements insalubres : comment faire face ?


Rédigé le Jeudi 14 Janvier 2016 à 10:00 | Lu 1043 commentaire(s)


​Certains propriétaires ont parfois la malchance de découvrir que leur locataire a dévasté, saccagé et détérioré son appartement dans des proportions qui dépassent tout ce qu’ils auraient pu imaginer. Nous avons rencontré Anaïs Baurens, fondatrice de l'entreprise Net & Pro Services, spécialisée dans le grand nettoyage, la désinfection de logements insalubres, squattés ou endommagés suite au syndrome de Diogène. Ses clients ? Des propriétaires privés, des SCI, des copropriétés ou des bailleurs sociaux.


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Le locataire est tenu d’entretenir le logement et de procéder aux réparations locatives. Comme c’est lui qui jouit du logement,  il est donc amené à créer de l’usure progressive des équipements et des revêtements. Mais le contrat de bail est conditionné à un usage normal des lieux et à son entretien courant. Ces propriétaires sont parfois victimes de locataires indélicats qui, après de longs mois sans avoir payé leur loyer se retrouvent en situation d’expulsion et partent seulement après avoir littéralement saccagé le logement, histoire de laisser un ultime «bon souvenir» au propriétaire.

 

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D’autres locataires, qui payent régulièrement leur loyer, n’ont pas de mauvaises intentions envers leurs propriétaires mais leur comportement les amène à vivre dans des conditions d’insalubrité plus ou moins importante. Ils sont pour certains atteints du syndrome de Diogène, terme utilisé pour décrire un trouble du comportement associant une négligence de l’hygiène corporelle et domestique, ainsi qu’une accumulation extrême d’objets hétéroclites qui conduisent à des conditions de vie insalubres rappelant l’insalubrité morbide.

L’incurie, la syllogomanie ou l’accumulation compulsive sont            autant de symptômes souvent associés au Syndrome de Diogène.
L’accumulation excessive d’objets hétéroclites obligent certaines personnes à vivre retranchées du monde extérieur et isolées de leurs familles qui n’ont pas toujours connaissance de la situation. Aussi le niveau d'encombrement est tel qu'il fait courir des risques pour la santé des occupants des lieux (allergies, asthme, intoxications, irritations..), mais aussi des incendies peuvent survenir à tout moment.

"Constater l'état d'un logement insalubre dans lequel vit quelqu'un qui s'enlise dans un environnement extrêmement sale et insalubre peut s'avérer être un véritable choc pour celui ou celle qui est arrivé à rentrer dans les lieux", explique Anaïs Baurens, gérante de la société Net&Pro Services. "C'est d’ailleurs souvent de manière fortuite que l'on peut être amené à découvrir les lieux et que l'on réalise l'ampleur des dégâts. 
Mais il n'est pas toujours facile de comprendre pourquoi la famille, un ami ou un collègue de travail a peu à peu sombré au point de se retrouver dans un logement invivable dans lequel tant d’objets ont été accumulés
", poursuit Anaïs Baurens. 

Selon la patronne de Net&Pro Services, il peut arriver que la présence d’animaux morts, le stockage ou l’utilisation de produits dangereux dégagent des odeurs nauséabondes ou des vapeurs toxiques dangereuses pour la santé de l’occupant des lieux. Il peut s’ajouter à cela des odeurs d’urine ou d’excréments d’animaux (souvent des chiens ou des chats).
Parfois, certaines personnes vivent dans des conditions particulièrement sordides et dans une insalubrité morbide caractérisée : au milieu de déchets de toute nature accumulés pendant plusieurs années qui forment des collines plus ou moins hautes qu’il faut escalader pour passer de l’autre côté et gagner le salon. Des bouteilles dans des proportions inouïes sont les unes sur les autres entassées n’importe où au milieu des ordures ménagères qui font office de sol que l’on ne peut plus distinguer.

"Des colonies de rats et de souris vivent au milieu de cette déchetterie dont les odeurs sont pestilentielles. Les toilettes ne fonctionnant plus, l’occupant urine dans des bassines, des sceaux ou dans n’importe quel récipient à sa portée. La chambre n’existe plus noyée sur une montagne d’objets hétéroclites, de vêtements neufs ou souillés, ou d’emballages divers. La couche nocturne qui se trouve dans un coin du salon, est un vulgaire matelas peu ragoutant, humide, puant l’urine imbibée. Autour des déchets, des papiers, des aliments décomposés et l’on imagine facilement les effluves nauséabondes qui nous titillent les narines le soir venu", raconte Anaïs Baurens en se remémorant certains "chantiers" qu'elle a pu suivre.  Toutes ces scènes terribles de misère humaine, Anaïs Baurens en a vécu des centaines depuis qu'elle a fondé son entreprise. "A force, nous avons acquis une vraie expertise qui nous permet aujourd'hui de faire face à toutes les situations plus ou moins difficiles"

 



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