Quels crédits immobiliers pour les seniors ?


Rédigé le Jeudi 3 Décembre 2015 à 10:00 | Lu 371 commentaire(s)


Financer un projet immobilier quand on approche de la retraite, est-ce plus difficile ? Si les banques n’ont pas de barèmes spécifiques pour les emprunteurs âgés de plus de 55 ans, quelques règles et astuces sont à connaître pour défendre son dossier et trouver le bon financement.


De nombreux seniors pensent que le financement de leur achat immobilier, c’est un peu « mission impossible ». A tort, selon Cécile Roquelaure, directrice des études chez Empruntis, l’un des principaux courtiers en crédit immobilier : « Contrairement à l’idée reçue, l’âge charnière où l’accès au crédit se complexifie ne se situe pas à 50 ans, mais autour de 58 ans avec la proximité de la retraite - deux périodes bien différentes pour la capacité de remboursement. Les emprunteurs jusqu’à 55/56 ans trouveront des solutions dans les mêmes conditions que les autres emprunteurs. Passé l’âge charnière, si des difficultés apparaîtront, il existe cependant des solutions, y compris pour des emprunteurs n’ayant pas d’apport ou pour les personnes de plus de 70 ans : il faut prendre conseil et appliquer quelques bonnes pratiques », explique Cécile Roquelaure.

 
 

Nos conseils

 
 
Prendre en compte ses revenus actuels et ses revenus à venir après la retraite  
C’est l’une des règles d’or que suggère Empruntis pour bien estimer son taux d’endettement et son reste à vivre. Cécile Roquelaure recommande de faire des simulations de pensions de retraite avant de présenter le dossier en banque mais surtout de valoriser la bonne gestion de ses comptes et valoriser ses avoirs : « si pour des emprunteurs plus jeunes, les revenus et la perspective d’évolution l’emportent, l’emprunteur senior doit valoriser son patrimoine s’il en détient un (compte-épargne, assurance vie, autre bien immobilier..). Cela représentera une garantie supplémentaire pour la banque et donc un moyen réel de négociation », conseille Cécile Roquelaure.
 
Adapter la durée de son prêt à la couverture décès 
La couverture décès varie selon les banques. Il est recommandé de faire jouer la concurrence pour trouver la meilleure couverture. Selon Caroline Bosser, responsable du service « seniors & projets d’avenir » au Crédit mutuel Arkéa  « les garanties décès et PTIA peuvent être souscrites jusqu’à 65 ans. Au-delà on propose une assurance décès seul pendant 10 ans : elle peut être souscrite jusqu’à 75 ans, et couvre dans ce cas le décès jusqu’à 80 ans »
 
Bien choisir son assurance-emprunteur : 
Selon Cécile Roquelaure, « elle peut être une contrainte importante et peut peser lourd dans le coût global du crédit ». Empruntis  recommande de privilégier le contrat groupe si l’âge et l’état de santé le permettent. « Les contrats individuels sont plus regardants, notamment en matière de formalités médicales. La très grande majorité des contrats groupe s’arrête en souscription à 65 voire 69 ans, mais les offres évoluent », conseille Cécile Roquelaure. Autre recommandation : privilégier les types et niveaux de couverture et leur durée d’application plus que l’aspect prix
 
Proposer des garanties 
Pour renforcer le dossier de financement, Cécile Roquelaure conseille aux futurs emprunteurs de proposer certaines garanties comme le nantissement d’une part du patrimoine, c’est-à-dire garantir le remboursement du prêt grâce à une assurance-vie ou un compte d’épargne, ou l’hypothèque d’un bien existant en cas de refus des organismes de caution.  Mais Cécile Roquelaure prévient : « Attention, ces solutions seront plus longues à mettre en œuvre. »  



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