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Chats torturés devant caméra : le commerce atroce des vidéos de torture animale


Des vidéos de félins martyrisés circulent sur Telegram et autres messageries cryptées, alimentant un marché clandestin où la cruauté se monnaye au prix fort. Certains clients déboursent plus d’un millier d’euros pour commander leur propre scénario.

L’horreur est difficile à concevoir. Dans plusieurs provinces chinoises, des chats et chatons sont capturés, mutilés et exécutés sous l’œil d’une caméra. Les séquences, revendues ensuite sur des canaux privés, trouvent preneurs auprès d’acheteurs avides de ce qu’ils considèrent comme des « spectacles ». Selon les informations recueillies par Feline Guardians Without Borders — un collectif international fondé en 2023 pour traquer ces réseaux — il s’agit d’un commerce structuré, lucratif, qui échappe totalement aux autorités locales.

« On entre souvent dans ces groupes via des annonces banales sur les réseaux sociaux, explique Héliya, porte-parole de la branche française. Derrière une simple photo d’un animal malade ou blessé, on retrouve des liens vers Telegram où s’échangent les pires sévices. »

Un marché de la cruauté

Pour accéder à ces communautés fermées, les conditions sont glaçantes : certains administrateurs exigent des « preuves » — des vidéos originales de sévices — pour valider l’entrée. Une fois admis, le client peut acheter des vidéos déjà tournées ou commander un acte sur mesure. Les félins, souvent très jeunes, sont alors livrés aux tortionnaires : électrocutions, brûlures, fractures provoquées, strangulations… les mises en scène durent parfois plus d’un quart d’heure.

Les tarifs varient : de quelques dizaines de dollars pour un contenu déjà diffusé à plus de 1 300 dollars (environ 1 100 euros) pour une commande personnalisée. Dans un seul réseau, près de 500 chats auraient été tués entre mai 2023 et juin 2024. Les ONG signalent une augmentation spectaculaire de la production de vidéos depuis l’an dernier, avec un bond estimé à 500 % entre l’été 2024 et le début de 2025.

Une impunité quasi totale

La législation chinoise n’interdit pas explicitement la cruauté envers les animaux domestiques, ouvrant la voie à ce business macabre. « En France, un ressortissant qui commet de tels actes à l’étranger peut être poursuivi, rappelle l’avocate Marie Voutsas. Mais la coopération internationale reste très difficile. Quant au simple visionnage de ces images, il n’est pas considéré comme une infraction. »

Résultat : malgré les alertes, ces vidéos prolifèrent. Entre 2020 et 2021, une coalition d’ONG a recensé près de 5 500 contenus de maltraitance animale sur YouTube, Facebook et TikTok, totalisant plus de 5 milliards de vues. La RSPCA, principale association britannique de protection animale, observe une hausse de 27 % des cas signalés de cruauté diffusés en ligne depuis le début de l’année.

Un terreau inquiétant, qui alimente non seulement un marché sordide mais aussi une banalisation de la violence. Pour les militants, la seule issue reste l’adoption d’une législation claire en Chine, sans laquelle ces vidéos continueront d’inonder les plateformes et de choquer le monde entier.




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