Jane Goodall, icône de la protection animale, est morte


Jane Goodall, figure emblématique de la protection animale et de la primatologie, est décédée mercredi 1er octobre à l’âge de 91 ans, laissant derrière elle un héritage scientifique et humanitaire considérable. Ses travaux sur les chimpanzés ont transformé notre compréhension des liens entre l’homme et le monde animal.

Née à Londres le 3 avril 1934, Jane Goodall a nourri dès son enfance une passion pour la nature et les animaux. Fascinée par le comportement des espèces qui l’entouraient, elle consigna dès ses premières années ses observations minutieuses dans des carnets, annonçant déjà une vocation exceptionnelle.

Sa rencontre avec l’Afrique, continent qu’elle rêvait de découvrir depuis toujours, survint en 1956 lors d’un séjour au Kenya. Ce voyage allait changer le cours de sa vie. À 23 ans, elle rejoint le célèbre anthropologue Louis Leakey en Tanzanie. Sans formation scientifique formelle, sa curiosité et sa capacité d’observation convainquent Leakey de lui confier l’étude des chimpanzés au parc national de Gombe Stream.

À partir de 1960, Jane Goodall se consacre entièrement à ses recherches sur le terrain, s’immergeant dans la vie des primates. Elle observe leur comportement, note leurs personnalités, découvre leur usage d’outils et documente leurs émotions, révélant des similitudes profondes avec l’homme. Ses travaux, longtemps contestés, finiront par être unanimement reconnus et lui vaudront une renommée mondiale.

Le National Geographic publie ses premières recherches en 1963, et deux ans plus tard, elle obtient un doctorat en éthologie à Cambridge. Son parcours scientifique s’accompagne d’une vie personnelle marquée par des unions et des partenariats solides, notamment avec Hugo Van Lawick et Derek Bryceson, qui l’aident à structurer et développer ses projets sur le long terme.

Mais Jane Goodall n’est pas seulement une scientifique. En 1977, elle fonde l’Institut Jane Goodall, dédié à la conservation et à l’éducation environnementale. En 1991, elle lance le programme international Roots & Shoots, visant à sensibiliser et mobiliser les jeunes pour la protection de la planète. Sa voix, entendue dans le monde entier, lui a valu de nombreuses distinctions, de la Médaille présidentielle de la liberté aux prix Kyoto et Templeton, en passant par sa nomination au prix Nobel de la Paix en 2019.

L’Institut Jane Goodall a salué son engagement sans relâche : « Les découvertes de Jane Goodall ont bouleversé la science et elle a été une défenseuse infatigable de la nature et de sa préservation. »

Si Jane Goodall s’est éteinte, son œuvre perdure. Ses écrits, ses recherches et ses programmes éducatifs continuent de transmettre aux nouvelles générations l’urgence de protéger la biodiversité et de vivre en harmonie avec la nature. La primatologue laisse un héritage inestimable, tant scientifique que moral, rappelant que l’observation, la patience et l’amour du vivant peuvent changer le monde.




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