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Interview de Yann Le Meur, sport scientist et formateur Kinesport

Yann Le Meur , sport scientist, a repris l'enseignement chez KINESPORT cette année, après une parenthèse du fait des fonctions professionnelles, en kinésithérapie du sport ( avec Fred Schricke en nutrition du sportif) et dans notre nouvelle formation Prévention et Return To Play. Nous l'avons interrogé sur son parcours, ses projets, ses idées.



1- Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis sport scientist. J'ai travaillé durant 10 ans l'INSEP en combinant des travaux de recherche sur la performance sportive de haut niveau et des interventions auprès d'équipes nationales dans le cadre de leur préparation pour les Olympiades de Pékin, Londres & Rio. Mes thématiques de prédilection concernent la méthodologie et le suivi de l'entraînement, la récupération et la nutrition. J'ai ensuite travaillé pendant 3 ans et demi à l'AS Monaco au sein du staff professionnel. Désormais, j'interviens comme consultant en mixant des interventions auprès de différents sports. Je fais notamment parti du staff de Daniil Medvedev (tennis). 
 
2-Quelle est votre spécialité ?

Mon champ de prédilection est la méthodologie de l'entraînement. La plupart de mes actions consistent à aider les staffs à optimiser la manière dont il gère la charge de travail et les contenus d'entraînement qu'ils proposent aux sportifs dont ils ont la charge pour que ces derniers puissent exprimer leur plein potentiel.
 
3-Comment et pourquoi avez-vous eu l’idée de créer des infographies ?

J'ai commencé à créer des infographies en 2014 car j'avais identifié que le message transite souvent mal entre les scientifiques du sport, qui mènent pour certains des travaux ayant un réel pratique, et les acteurs de terrain (entraîneurs, préparateurs physiques, médecins, kinés, etc.), supposés en être la cible. L'idée des infographies est de contribuer à favoriser le rapprochement de ces 2 mondes. Pour autant, les infographies sont réductrices par nature et n'ont vocation qu'à aider les gens à rester connectés avec l'actualité scientifique. Il faut donc les lire avec précaution et scepticisme, sans hésiter à les challenger. L'objectif est de stimuler la réflexion des lecteurs, de les inciter à lire les articles sources et à expérimenter ce qu'ils lisent dans leurs pratiques. Le lancement de l'application YLMSportScience en 2018 a également été un bon levier pour continuer à faire progresser le concept et entretenir ma motivation.
 
4-Comment êtes-vous venu, en partant de l’insep et  de la nutrition, à devenir ses dernières années sport scientist dans le football  professionnel ? 

La nutrition ne constitue pas mon cœur d'expertise premier, puisque mes centres d'intérêt se concentrent avant tout sur la méthodologie de l'entraînement. Pour autant, la manière dont on s'adapte à l'entraînement dépend pour grande part de la manière dont on gère certains basiques, dont la nutrition fait partie. Il était donc logique pour moi de développer des compétences dans ce secteur. 

En ce qui concerne ma transition vers le football, celle-ci a été le fruit d'une réflexion de la part de l'AS Monaco, qui souhaitait apporter un soutien supplémentaire auprès du staff. Mon rôle là-bas était principalement de contribuer à ce que les informations collectées sur les joueurs (charge de travail, état de forme, condition physique, etc.) puissent être mises à profit dans les décisions quotidiennes, et de favoriser le renforcement des bonnes pratiques au sein du club, notamment sur l'appui de connaissances scientifiques.
 
5-Pourquoi avoir choisi de travailler/enseigner/collaborer avec Kinesport ?
 
Je collabore avec Kinesport depuis près de 7 ans à présent. J'ai toujours entretenu des rapports très positifs avec l'ensemble des équipes de Kinesport, en particulier avec Arnaud Bruchard. J'entretiens une relation de confiance forte avec Kinesport et j'ai toujours plaisir à intervenir auprès des stagiaires, dans une ambiance sérieuse et bienveillante.


6-Quels sont vos projets futurs ? 

Je m'éclate aujourd'hui pleinement à combiner des actions de différentes natures (formation, conseils auprès de sportifs, accompagnement scientifique). Je ne sais pas de quoi sera fait demain, mais l'enjeu pour moi sera de maintenir l'équilibre entre des projets variés, qui me challengent intellectuellement, tout en privilégiant ceux qui me permettront de collaborer avec gens bienveillants, désireux de progresser dans leur domaine d'intervention.