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LE RE-WARM UP OU S'ECHAUFFER A NOUVEAU A LA MI-TEMPS



Si le Warm up (WU) est une pratique courante et adoptée dans tous les sports, le Re Warm up (RWU) est lui moins courant et moins bien connu du grand public. Il s’agit d’un échauffement rapide lors des mi-temps, ou à la suite de protocole entre la fin de l’échauffement et le début du match. 

Dans la continuité des 2 articles ci-dessous, écrits par Kinesport , nous vous proposons une nouvelle capsule  sur le Re Warm Up avec l'infographie de l'étude de Yanaoka et al. sur le sujet : 

Les effets de la durée du ré-échauffement à la mi-temps sur la performance de sprint intermittent
Effets de l’échauffement, du post-échauffement et des stratégies de ré-échauffement sur l’effort explosif : revue systématique
 

PRÉSENTATION THÉORIQUE ET DESCRIPTION DELA TECHNIQUE:

a-Champs d’application 
L’échauffement a été de nombreuses fois décrit et analysé dans plusieurs études. Il permet d’augmenter la température corporelle et musculaire, permettant ainsi d’augmenter le métabolisme, la contraction musculaire et l’excitabilité neuromusculaire. Il prépare l’athlète mentalement et physiquement a sa discipline. L’échauffement a un rôle de prévention et de performance. Le problème c’est qu’en pratique il y a très souvent un temps de latence entre la fin de l’échauffement et le début du match. Les sports d’équipe se déroulent souvent en deux manches, entrecoupées d’environ 15min de pause. Il a été montré qu’une attitude passive durant la mi-temps entraine des modifications physiologiques : une diminution de la température centrale et musculaire (environ -1,3°C aux quadriceps pour 15min de mi-temps), une modification de l’équilibre acido-basique et une perturbation de la réponse glycémique. Ces modifications sont à l’origine des diminutions de performance et d’augmentation du risque de blessure lors des 15 premières minutes de la seconde mi-temps. 

De ce constat s’est développé le RWU. Son rôle est d’éviter la diminution excessive de la température corporelle, et de préparer rapidement le système musculo-squelettique aux contraintes qui vont suivre. Il doit être rapide et facile d’organisation pour pouvoir être mis en place dans le vestiaire ou sur le terrain, dans le temps imparti.  

b- Effets escomptés et description de la technique 
Les objectifs du RWU peuvent être remplis par diverses stratégies. Des stratégies passives peuvent être utilisées comme les vêtements de réchauffement pour diminuer la perte de chaleur. D’autre part la qualité des performances cognitives et physiques pendant et après match semblent être influencée par des modifications de la glycémie. Les stratégies d’apport hydrique permettant de maintenir la glycémie ont donc un impact sur la performance. 

Enfin le RWU actifs d’une durée de 3 à 7min permet d’atténuer la baisse de la température corporelle.  Il améliore les performances de sprint et de sauts verticaux lors des 15 premières minutes au retour de la pause. Ce RWU doit être composé de travail de courses, de changement de directions ainsi que d’exercice de pliométrie. Les mouvements pliométriques génèrent une potentialisation de la force musculaire, ce qui améliore la puissance et la performance lors de sprint et de saut d'obstacles. Le changement de direction est une compétence importante, car il reproduit des mouvements intermittents et multilatéraux effectués pendant le match. 

2 RETOURS SCIENTIFIQUES SUR LA TECHNIQUE:

a) Abade et Al, ont menés une étude contrôlée randomisée montrant l’impact de la pliométrie, du travail de changements de directions et de l’excentrique lors du RWU. Pour cela les auteurs ont mis en place un protocole basé sur 22 joueurs de football. Ils ont été soumis à 4 différentes stratégies de RWU sur 4 jours différents : soit sans RWU pendant 12min, soit RWU à base d’excentrique,ou RWU à base de pliométrie et RWU à base de changement de direction au bout de 6min pendant 6min. Après ce RWU à été évalué par le biais de leurs performances sur les sprints et les sauts verticaux. 

          Il semble que les exercices pliométriques et de changements de directions en RWU ont un effet positif sur les sauts verticaux et les sprints vis-à-vis du groupe resté passif pendant 12min. D’autre part le travail excentrique lors du RWU parait néfaste dans les efforts de sprints.  

b- Il s’agit d’une étude randomisée. Yanaoka et Al, partent du constat que si le RWU n’est pas communément accepté et effectué dans les clubs c’est surtout dû au manque de temps et d’organisation. Ils veulent donc montrer qu’un simple RWU de faible intensité sur une durée de 3 minutes suffirait à ce que les performances ne diminuent pas au retour de la mi-temps. Pour cela ils prennent un groupe qui effectue deux périodes d’exercices intermittents consécutifs séparées par une mi-temps de 15 minutes. A la mi-temps 3 essais on étaient effectués sur 3 jours différents ; soit 15minutes passive, soit les 3 dernières minutes étaient accompagnées de vélo à 60% VO2Max (RWU modéré) puis 30%VO2Max (RWU faible intensité).  
Les performances étaient meilleures pour les deux cas de RWU vis-à-vis du traitement passif. Le RWU a faible intensité a montré autant d’augmentation sur l’activité neuromusculaire et sur les sprints que le RWU à intensité modérée. Ces résultats peuvent avoir des implications pratiques pour les joueurs et les entraîneurs qui sont généralement occupés par d'autres tâches à la mi-temps. 

c- Il s’agit d’une revue évaluant les preuves de différentes stratégies de RWU durant la mi-temps d’une compétition. Elle met en avant les différentes stratégies, passives comme actives. Les auteurs disent que si l’on combine plusieurs éléments lors du RWU, cela pourrait permettre d’atteindre un niveau de performance élevé et donc intéresser les entraineurs préparateur. Pour cela ils passent en revue les preuves de chaque pratique pouvant être adoptée à la mi-temps d’un match et propose un modèle théorique de RWU (Fig ci-contre). En plus d’évoquer les stratégies passives et actives de réchauffement, les auteurs préconisent d’utiliser la prise de caféine (sous forme de gomme) et de glucides. En effet cela facilite le débit moteur et améliore les performances à venir.  
L’efficacité du RWU semble donc multifactorielle. C’est un outil adaptable à différents sports lors de la mi-temps, permettant d’améliorer les performances des athlètes au retour sur le terrain.  

3 CONCLUSION:

Par conséquent, la diminution de la température musculaire résultant de période passive peut contribuer à la détérioration des performances, telle que la diminution de la capacité de saut ou de sprint. L'impact négatif des périodes passives de performance renforce sur l'importance d'utiliser des activités R-WU passives et actives visant à atténuer les pertes de température corporelle. De plus en pratique, le RWU semble facilement applicable lors de la mi-temps si une bonne organisation a été planifié au préalable avec les entraineurs, préparateurs et staffs médicaux.

BIBLIOGRAPHIE

a)Effects of different re-warm up activities in football players' performance. Eduardo Abade , Jaime Sampaio, Bruno Gonçalves, Jorge Baptista, Alberto Alves, João Viana [2018] 
b) Very-Short-Duration, Low-Intensity Half-Time Re-warm up Increases Subsequent Intermittent Sprint Performance. [201 
c) Half-time strategies to enhance second-half performance in team-sports players: a review and recommendations.  Russell M1, West DJ, Harper LD, Cook CJ, Kilduff LP 
d) The Effect of Half-time Re-Warm up Duration on Intermittent Sprint Performance. Yanaoka et al.2018;Journal of Sports science & medecine, 17(2), p269.