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LOCAL VIBRATION THERAPY



Introduction
L’usage de stimuli vibratoires a démontré ses applications pratiques dans les domaines de la réhabilitation et de la performance sportive. Initialement, c’est la thérapie vibratoire corps entier qui a été décrite puis largement remise en question par son manque de fondement et de praticité. Récemment, la thérapie par vibration locale a démontré des influences fonctionnelles et thérapeutiques intéressantes concernant le muscle expliquant ainsi son succès dans le commerce. 


Présentation théorique et description

Champs d’application 
La thérapie par vibrations locales (LVT) peut être utilisée en récupération dans le but de diminuer ou de prévenir la survenue les DOMS (Delayed Onset Muscle Soreness) ou courbatures mais également dans le but d’améliorer la contractilité musculaire. De manière générale, la LVT peut être utilisée soit à des fins thérapeutiques soit dans un but de performance. 
 
Description 
Les appareils utilisés pour la percussion sont désormais nombreux. Ils permettent, par l’intermédiaire d’un moteur d’appliquer des vibrations au tissu. Les outils et les modes d’applications sont généralement assez différents ; la fréquence de la vibration peut aller de 5 à 300Hz et l’amplitude du stimuli de 0,12 à 12mm. La durée d’application va de 6 secondes à 30 minutes.
 
Effets escomptés de la technique 
L’utilisation de la thérapie par vibration a été recommandée afin d’améliorer la performance neuromusculaire chez l’athlète. Elle permettrait d’améliorer la force, la puissance, la proprioception et le flux sanguin sous cutané. Le fait d’exposer le muscle squelettique à la vibration cause un réflexe de vibration tonique. Ce reflexe est un résultat de la stimulation haute fréquence appliquée directement au muscle ou au tendon sur une courte période. La stimulation vibratoire crée des excitations répétitives et une contribution reflexe améliorant ainsi la fonction musculaire. De précédentes études ont également montré l’inhibition de l’excitabilité spinale et l’augmentation de l’excitabilité cortico-spinal à la suite de la stimulation vibratoire. 


Retour scientifique sur la technique

Étude n°1 : Effect of localized vibration of muscle strength in healthy adults: a systematic review (2017) 
Cette étude avait pour objectif d’examiner les effets de la LVT sur la force musculaire chez l’adulte sain. La plupart des 11 études inclues dans le protocole ont mis en évidence une amélioration significative de la force après LVT par rapport un groupe contrôle. L’une d’entre elles a mis en évidence une augmentation de la force concentrique ; quatre d’entre elles ont montré que 4 semaines de LVT augmentaient significativement la force isométrique. Une autre étude a montré que la LVT appliquée aux ischio-jambiers n’entrainait de modifications de la force ni du quadriceps ni des ischio-jambiers. Enfin, une étude réalisée au niveau des fléchisseurs du coude a montré une amélioration de la force dynamique mais pas de la force isométrique. A l’inverse, une étude réalisée sur les fléchisseurs plantaires a montré une diminution de la force dans la contraction maximale. 
Les résultats de cette étude, malgré les qualités méthodologiques discutables de certains articles, mettent en évidence que la LVT permet d’affecter la force musculaire. Cependant, les modes d’applications étant parfois très différents, des essais contrôlés randomisés plus détaillés sont nécessaire afin d’apporter des preuves de l’effet de la LVT. 
 
Étude n°2 : Effect of local vibration therapy on various performance parameters : a narrative literature review (2018) 
Cette étude a été réalisée afin d’obtenir plus d’informations sur ce que l’on sait des effets de la LVT sur les différents paramètres de la performance. Les auteurs ont sélectionné 21 études portant sur un total de 831 participants (hommes et femmes d’âges très variables). Le score moyen de PEDro des études sélectionnées est de 5,97/10 tombant dans la catégorie « fair ». La majorité des études ont trouvé que la LVT semblait induire des effets positifs dans les mesures d’activation/stimulation musculaire, de la force musculaire, dans la puissance musculaire et la mobilité articulaire. Cependant, la littérature actuelle est relativement hétérogène en termes de mode d’application de la LVT, de type de groupe contrôle, de fréquence, d’amplitude et de durée d’application de la procédure. Encore une fois, d’autres études sont nécessaires afin d’apporter des conclusions quant à la validité de l’utilisation de cette méthode. De plus, il serait intéressant, par l’intermédiaire d’études, de développer et de standardiser des modes d’application de la technique. 
 
Étude n°3: Does vibration benefit delayed-onset muscle soreness? : a meta-analysis and systematic review (2019) 
Le but de cette étude est de clarifier les effets bénéfiques de la LVT sur les DOMS. Seulement 10 études ont pu être inclues dans la revue de littérature. Les facteurs étudiés étaient le ressenti de la douleur par l’intermédiaire d’une échelle de douleur et le taux sérique de créatine kinase (CK) à 24, 48 et 72 heures. Les auteurs ont observé une diminution significative du score de douleur à 24, 48 et 72h ainsi qu’une diminution significative du taux de CK à 24 et 48 heures. Aucune diminution de la CK n’a été mise en évidence à 72h par rapport au groupe contrôle. Cependant, d’autres études sont nécessaires afin de mettre en évidence le rôle de la LVT dans la diminution des DOMS.  
 


Conclusion
Malgré des qualités méthodologiques parfois discutables dans certaines études, les articles de revues utilisées ici laissent présager d’effets intéressants concernant l’utilisation de la LVT dans la prise en charge du sportif. Cette technique semble avoir des effets positifs sur la performance et la récupération. 

Bibliographie 
 
Effect of localized vibration of muscle strength in healthy adults: a systematic review (2017), A. H. Alghadir Physiotherapy 
Effect of local vibration therapy on various performance parameters : a narrative literature review (2018), D. Germann et Al. J Can Chiropr Assoc  
Does vibration benefit delayed-onset muscle soreness : a meta-analysis and systematic review (2019) Xingang Lu et Al. Journal of International research