Les Nouvelles de Bagneux

Juste avant que... !

Théâtre Ephémère de Poche, Les Tertres, Bagneux

Pascale Méker

Spectacle composé à partir de :
« Fiction » de Michel Simonot
« le Petit Bois » de Bruno Corlais
Et divers textes écrits par les habitants du quartier.
Mise en scène : Marcos Malavia

Comédiens : Assiata Camara, Roselyne Geslot, Christian Gorin, Muriel Roland
Scénographie, lumières : Valérick Fouriano
Accessoires, costumes : Frédérique Monneau

Co-production : Ville de Bagneux, festival Auteurs en Acte. Cie SourouS

Les clowns, doux passeurs tragicomiques de la vie, ouvrent le bal

Un petit bijou de spectacle pour quinze privilégiés qui avaient eu l'envie de la curiosité.

Dans un appartement de la cité des Tertres, qui va bientôt disparaître, les textes et la mise en scène habillent de poésie et d'un éclairage amical et joyeux, mais en demi-teinte, comme la vie qui va, les mots recueillis des habitants de la cité

Balayer les souvenirs et la poussière

Les spectacles de genre, à la limite de l'expérience sociologique et de la parole militante, s'ils sont souvent intéressants, sont rarement d'une grande réussite artistique.

Ici, ce qui est à dire est dit, mais nous sommes réellement au théâtre, emportés par une mise en scène envoûtante dans sa simplicté et sa précision. Les acteurs parfaitement dirigés sont naturels et sensibles. C'est facile à voir, ils sont si proches, si proches...

'Marée basse dans le coeur, entêtant roulis de l'absence'

Nous ne sommes que quinze dans l'appartement devenu théâtre et chaque spectateur est traité comme un roi, comme s’il s’était rendu dans un théâtre prestigieux… Rien n'est laissé au hasard. Même le déplacement en deux groupes distincts des spectateurs pour assister de façon alternée à deux tableaux différents.

Nous quittons le salon pour deux chambres, deux scènes pour deux histoires.

Bernadette sait qu'elle sera un homme - Marcel - pour une heure...

Bernadette qui apprend à parler à sa douleur...

Et puis qui dit aussi :
"Si je pratique ? Oh bof !
Y font le pélerinage ; y mettent le foulard noir
Et le coeur y est pas !
On n'est pas dans un film !

Voici Marcel qui vient d'apprendre qu'il est une femme pour une journée

Et pendant ce temps dans l'autre pièce une jeune mariée, dans sa robe blanche nimbée d'une lumière bleue - rétive à toutes mes photos, vous ne pourrez voir cette histoire là - n'est pas plus heureuse.
"Un homme ça a des défauts, et quand on n'aime pas, les défauts ça gênent...

Alors, elle se souvient de sa grand-mère qui lui disait qu'elle serait heureuse quand elle serait grande.

Elle aujourd'hui pense : "Ma vie est assassinée." Et elle entend sa Grand-mère : "Ne te rends pas malade, ne choisis pas, fais ce qui te semble juste..."

Pauvre Marcel ! C'est aussi difficile d'être une femme que de ne pas travailler et d'être un homme...

Retour au salon

'Fenêtres murées, paupières sur les murs. Béton, tombé'

'Je déteste l'horizontalité de notre vie'

Une chanson douce et cristalline

"Age d'or. Nous avons été heureux ici. Bac à sable, Tilleuls. L'épuisance."

Le salut final

C'est du grand art !
Le Théâtre Ephémère de Poche, vivra jusqu’à la disparition de la barre-cité.

C'est fini, bien fini ; ce n'est pas triste !

L’art du théâtre est l’art de l’éphémère, du sentiment impalpable volant dans une salle pour un moment…. Réduit au format de poche, ce théâtre là devient le flacon d’un parfum rare et délicieux, que l’on respire sur un délicat tissu, comme en souvenir, gardé précieusement, justement, au fond de sa poche.

Ce spectacle a été donné 4 fois au mois de novembre 2007, dans le cadre du festival "Auteurs en acte"

Pour consulter la programmation du théatre éphémère de poche, reportez-vous au site de la mairie de Bagneux, Agenda

Pascale Méker, photos et texte