Décès de Léon TSEVERY, vis Président des filles et fils de déportés juifs de France



Le résistant Léon Tsevery, l'un des derniers survivants du groupe Manouchian des Francs-tireurs et partisans - main d'oeuvre immigrée (FTP-MOI), est décédé samedi à Paris à l'âge de 83 ans, a annoncé mardi sa famille dans le carnet du Monde.
Vice-président de l'association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France (FFDJF), Léon Tsevery était l'auteur de l'ouvrage de référence "Les 1.007 fusillés du Mont-Valérien parmi lesquels 174 juifs".
Né le 12 avril 1926 à Paris (XIIe), il avait perdu ses parents et son petit frère, morts à Auschwitz après la rafle du Vel d'Hiv à Paris de juillet 1942. Le premier jour de la rafle, le 16 juillet, Léon Tsevery avait réussi à monter avec son frère aîné au dernier étage de l'immeuble, à l'arrivée de la police, pour se dissimuler sur le toit en passant par une lucarne.
Caché ensuite dans une ferme en province, il avait rejoint, comme colleur d'affiches à 16 ans, le groupe Manouchian des FTP-MOI, l'un des groupes de résistance armée les plus actifs durant l'Occupation à Paris, démantelé en novembre 1943 par la police française.
Le groupe Manouchian, symbolisé par l'Affiche rouge, affiche de propagande officielle placardée en France avant la condamnation à mort des 23 membres du groupe et de l'exécution des 22 hommes le 21 février 1944 au Mont Valérien, la seule femme du groupe étant décapitée le 10 mai en Allemagne.
A la libération de Paris à l'été 1944, Léon Tsevery s'était engagé dans les rangs de la 2ème DB du général Leclerc.
Vice-président de la FFDJf et membre de l'Union des engagés volontaires anciens combattants juifs, Léon Tsevery était le principal organisateur de la traditionnelle cérémonie, le 15 décembre au Mont Valérien, en hommage aux 75 otages juifs et/ou communistes fusillés au Mont Valérien, le 15 décembre 1941.
Il était également l'auteur d'une étude exhaustive sur les fusillés du Mont Valérien, paru en 1995, dans lequel il avait publié le nom des 1.007 fusillés, dont 174 juifs, alors que le chiffre officiel était jusqu'alors de 4.500, mettant du coup en lumière la place importante des juifs dans la Résistance intérieure.

Mercredi 27 Mai 2009
philippe guistinati

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