VOUS QUI VENEZ D’AILLEURS (feuille de déroute). De Marcel PRADIER, Garibaldiens Niçois.











Mon arrière grand-mère a été italienne jusqu’à ses dix huit ans, puis elle est venue en France, je ne sais pas pourquoi. Je sais que sa famille en Toscane vivait encore sur un sol en terre battue. La légende raconte qu’elle est arrivée pieds nus tellement elle était pauvre. Peut être aussi économisait elle ses souliers, car a l’époque on les portait presque du berceau à la tombe. Il fallait de temps en temps changer les semelles, ou raccommoder le dessus, elles vous faisaient bourlinguer du champ de navet aux champs de batailles, et retour si la camarde avait été indulgente. Pour les filles elles traçaient un chemin depuis les cuisines jusqu’à l’écurie où le poulailler, en passant par l’église. L’école, connaissaient pas, trop de labeur à la ferme, les petits frères à garder, les vieux, usés, à surveiller¼ J’en passe et des meilleures. Aujourd’hui les femmes ont légalement le droit de porter une arme ainsi que de tuer et mourir à la guerre. Belle égalité !








Comment a-t-elle atterri sur le sol Monégasque ?  Quoi qu’il en soit elle épousa un gendarme. On raconte que le pandore n’avait rien de brave et qu’à la maison régnait l’ordre et la discipline d’une caserne. Mon père me dira ses vacances, au périmètre limité à une petite terrasse, avec interdiction de jouer pour ne pas se salir !








Elle apprit le français. Elle le parlait avé un bel accent du sud, à l’origine géographique indéfinissable pour moi. Une de ses filles, Henriette, rencontra un jour Roger, un beau paysan Ardéchois qui effectuait son service militaire. Prestige de l’uniforme oblige, ils fabriquèrent cinq rejetons. L’autre fille, qui se prénommait Blanche, vécu dans le péché avec celui qu’on affublait quand même du terme usurpé de « Oncle » henri. En fait l’oncle Henri et Roger s’étaient connus à l’armée et s’étaient enmourachés des deux sœurs. Ils étaient rapides mes ancêtres.








Elle nous quitta quasiment centenaire, mais la reine mère avait essaimé. Je ne l’ai jamais entendu dire du mal d’un autre « étranger », venu d’un autre pays qu’elle. Elle n’avait de revanche à prendre sur personne, la Ritale. Sa vie fut construite honnêtement, sans monter sur les autres pour se sentir plus grande. Elle partagea nos règles républicaines comme on partage le pain, respecta notre démocratie¼



 


Vous qui venez d’ailleurs, et qui êtes au sommet du pouvoir, vous détruisez ce qui fait la France, vous faites faire marche arrière à l’humain, vous, un fils d’immigré ! Vous pourriez respecter le pays qui a reçu votre famille. Vous manquez singulièrement de mémoire. On peut fréquenter la jet set et n’avoir aucune classe.


                              


Marcel          


Jeudi 13 Septembre 2007
PG