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Algérie, des manifestations réfrénées par les policiers

Algérie : des manifestations musclées réfrénées par trop de policiers

Aux lendemains de la démission d’Hosni Moubarak en Égypte, l’Algérie espérait faire tomber elle aussi son Président en manifestant mais la répression policière était trop forte …

Algérie : une manifestation étouffée de l’intérieur : manifestants et contre-manifestants
Apparemment, des contre-manifestants auraient été payés pour neutraliser les opposants à M. Bouteflika et étouffer ainsi la manifestation. Certains manifestants dénoncent que le pouvoir monte les Algériens les uns contre les autres. En effet, vers 11 heures, à la place du 1er mai, des contre-manifestants ont crié des slogans en faveur du régime en place. À cette heure-là, la place était noire de monde. Certains disent que des bagarres entre partisans et opposants au régime auraient éclaté sans la présence des forces de l'ordre. Selon les organisateurs de la marche, on a voulu saboter leur manifestation. Pourtant environ cinq mille personnes ont manifesté. Ils ont eu du courage de faire face à environ 30 000 policiers qui les empêchaient d’aller sur la place du 1er mai et il y a eu de nombreuses interpellations musclées : le régime de M. Bouteflika est bien plus dur que le régime de M. Moubarak qui s'est plus ou moins laissé destituer alors qu'il aurait pu, lui aussi, faire arrêter les manifestants. Il est vrai que M. Moubarak avait une grande partie de son armée qui avait pris parti pour les manifestants tandis qu'en Algérie, la police est restée fidèle au gouvernement. Quelles ont été les actions de la police ?

En Algérie, plus de 30 000 policiers mobilisés pour faire avorter la manifestation
Toujours vers 11heures, place su 1er mai, des policiers, armés de matraques et de boucliers ont provoqué les manifestants. La coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNCD) avait appelé à une marche : le parcours était prévu depuis la place du 1er mai jusqu’à la place des Martyrs en passant par le front de mer mais la police a avorté ce mouvement : des véhicules blindés et des troupes étaient là pour intervenir et empêcher la manifestation. Les manifestants se sont également rassemblés dans d’autres villes comme Oran, Constantine, Annaba, Tizi Ouzou et Bejaia. La CNCD formée par des partis d’opposition au gouvernement avait appelé à un grand jour pour l’Algérie mais n’a pas été suivie par plusieurs syndicats et formations d'opposition historiques, parmi eux, le Front des forces socialistes, le Front national algérien (15 députés sur 389) et le Parti des travailleurs (26 députés). Selon le journal algérien, El Watan, dimanche, une réunion décidera si le mouvement continue les manifestations ou non. Le gouvernement se défend contre les voix des manifestants en disant qu’il a fait baisser les prix de certaines matières premières, œuvre pour la création d’emplois, la création de nouveaux logements et l’amélioration des services publics. Le Président algérien a également affirmé qu’il lèvera bientôt l’état d'urgence instauré en 1992. Parlons à présent des arrestations, quelles personnalités étaient présentes aux manifestations ?

Algérie : des interpellations musclées
À Oran par exemple, une trentaine de manifestants ont été interpelés notamment le chef local de la CNCD le professeur d'université Kadour Chouicha et son fils, et deux journalistes, Djaafar Bensaleh du quotidien arabophone El-Khabar et Kamel Daoud du Quotidien d'Oran. Ali Yahia Abdenour, âgé de 90 ans et président d’honneur de la Ligue algérienne des droits de l’Homme, n’a pas été respecté a été piétiné par la police. Certains affirment, qu’en tout, ce serait environ un millier de manifestants qui ont été arrêtés. C’est énorme. Ce n’est pas du tout comme en France où on ne risque rien à faire grève à part de subir l'action de quelques casseurs... De nombreux barrages policiers étaient en place en Algérie et les liaisons ferroviaires n'étaient plus assurées. La police a également tenté d'ôter tout appareil photo ou caméra. Des femmes policières ont également été déployées pour arrêter les femmes manifestantes car leurs collègues policiers masculins n’osaient pas trop les interpeler. Les journaux ne sont pas les bienvenus et on tente de repousser les journalistes. Il est fort dommage que les partisans de la démocratie en Algérie soient si réprimés par le pouvoir en place, un pouvoir fort qui n’a pas lésiné sur les moyens : arrestations, 30 000 policiers pour empêcher les partisans de la liberté du peuple de s'exprimer. Peut-être que d’ici quelques jours, d’autres personnes se mobiliseront… ou les gens auront peut-être trop peur d’être interpelés…

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