En auto comme en moto, la grande routière est une spécialité allemande, un domaine dans lequel BMW excelle de longue date. Malgré son tarif très élitiste, la R 1200 RT est ainsi la meilleure vente de la marque bavaroise en France. Mais ce succès commercial ne dispense pas le modèle de quelques retouches s'il veut conserver en 2010 son hégémonie chez les GT.

Esthétiquement, les évolutions restent minimes, mais c’est un tout nouveau cœur qui bat derrière son imposant carénage. Comme le trail BMW, R 1200 GS, la RT se dote du nouveau moteur Boxer à culasse « double arbre » développé pour les modèles sportifs HP. De quoi faire progresser légèrement les performances de ce bicylindre de 1 170 cm3, qui culmine à 110 ch (107 ch en France).

Plus que la puissance pure, c’est la façon dont elle est délivrée qui apporte un peu plus de punch à la R 1200 RT. Sa puissance maximale est en effet disponible 250 tr/mn plus haut tandis que le couple progresse aussi, afin d’améliorer les reprises. Des performances qui s'expriment via une valve à l’échappement modifiant quel-que peu la sonorité du flat-twin allemand.

Bien plus que les chiffres, c’est l’agrément et la facilité de conduite d’une telle moto qui surprend. Cette machine massive, au faciès joufflu, reste d’une étonnante agilité. Ses 282 kg à plein se font très vite oublier pour laisser place à un pilotage naturel, à l’image des grosses berlines de la marque. Avec une telle masse en mouvement, le gain de performance est toutefois assez dilué, noyé dans une enveloppe de confort et de douceur.

Cette grande routière bonifiée reste donc la monture idéale pour dévorer les kilomètres en première classe, bien protégé derrière sa bulle redessinée à réglage électrique. Signalons au passage que son autonomie frise les 450 km.

L’équipement progresse lui aussi, avec une installation audio optionnelle à connexion USB, histoire de tailler la route en musique (audible jusqu’aux vitesses légales). Les commandes adoptent enfin les nouveaux commodos BMW normalisés.

En se laissant tenter par les nombreuses options (comme les suspensions pilotées ESA II), la facture d’un tel vaisseau passe aisément de 17 300 € à plus de 20 000 €. Et c’est bien là son principal défaut...