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Festival du film : une toile à Vukovar

Vukovar ouvre ses portes au festival du film

L’été dernier, la première « Semaine du cinéma français » a galvanisé Vukovar, à l’extrême nord-est de la Croatie. L’occasion pour les habitants d’échapper un instant à une atmosphère parfois pesante.

Vukovar, avant-première du Festival du film
Assiégée pendant trois mois lors du conflit serbo-croate, la ville de Vukovar garde encore les traces du passé. Un musée dédié à la mémoire des personnes disparues rend compte de la tragédie. Pas vraiment reconstruite malgré les années qui s’écoulent, la « ville martyre » tente aujourd’hui de faire cohabiter Serbes et Croates.

Et en dépit de ces terribles souvenirs, l’entente est pour le moins glaciale. Il faut parfois amener un peu de douceur, culturelle qui plus est, pour calmer quelques heures durant les amertumes et les angoisses. En août dernier, l’institut français de Zagreb a organisé, en avant-première du Festival du film de Vukovar, une projection en plein air de cinq films… français, sous-titrés en Croate.

Vukovar, la rencontre entre Serbes et Croates
C’est sur la place de la République que les spectateurs se sont installés pour assister à la projection, entre autres, de Je crois que je l’aime, de Pierre Jolivet avec Vincent Lindon, Sandrine Bonnaire et François Berléand ; de Changement d’adresse, d’Emmanuel Mouret ou encore de Ma vie en l’air, de Rémy Bezançon, avec Vincent Elbaz, Marion Cotillard et Gilles Lelouche. Sur cette place symbolique, l’initiative a ravi les spectateurs, et le maire de la ville, Zeliko Sabo, a annoncé son envie de renouveler l’an prochain cette même semaine.

Sans doute l’occasion d’une nouvelle parenthèse de rencontre entre Serbes et Croates. Car, même s’ils se font rares, les rendez-vous heureux existent bel et bien. Depuis peu, les enfants des deux pays partagent même les écoles, alors qu’auparavant la journée était scindée de telle sorte qu’une communauté ait classe le matin et l’autre l’après-midi. Le temps d’une toile, ces deux voisins irréconciliables se souviendront peut-être que dans « frères ennemis », il y a « frères ».

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