La presse écrite et son avenir selon André Richard, correspondant de presse
Interview d’André Richard sur la vie des médias. Pour connaître l'évolution des médias, du métier de journaliste et pigiste, nous avons choisi d'interviewer André Richard, un professionnel expérimenté, correspondant des sports du journal La Tribune.
Présentation d'André Richard
André Richard
Bonjour, je m'appelle André Richard, j'ai 59 ans et j'habite La Chapelle-sous-Aubenas. Je suis correspondant des sports de l'hebdomadaire La Tribune depuis 2001. Auparavant, j’étais directeur commercial. Je suis arrivé à ce poste de correspondant car j’étais déjà secrétaire du volley-ball USA (Union Sportive d’Aubenas). Cela fait plus de huit ans que je travaille à la Tribune.
Que pensez-vous de la nécessaire transformation de la presse et des métiers de l’édition aux nouveaux moyens de communication que sont l’Internet et le Web 2.0 (web participatif et/ou collaboratif) ?
On peut dire que la presse écrite est maintenant un peu dépassée par l’événementiel qui apparaît immédiatement avec le Web. Il faut savoir désormais répondre sur le champ à la recherche d’informations. Je pense que le Web ne va pas concurrencer la presse écrite mais qu’il va la compléter. On peut penser que l’information brute est sur Internet et que progressivement la presse aura un regard ayant davantage de recul sur les événements et pourra analyser les différentes informations. La preuve : La Tribune prévoit de faire un site Internet qui ne concurrence pas l'hebdomadaire mais qui permettra à ses lecteurs d'avoir davantage d'informations.
Quel est selon vous l’avenir des médias papiers ?
Les médias papiers auront tendance à avoir moins de portée qu’avant mais ils resteront une pensée rédactionnelle des événements avec une analyse plus complète. Si on regarde dans le monde, la presse papier continue alors qu’il y a des pays beaucoup plus en avance sur le Web que nous.
Sur le métier de journaliste
La Chapelle-sous-Aubenas
Il est sûr que les journalistes doivent s’adapter aux nouvelles méthodes et qu’ils sont de plus en plus contrôlés par leurs propres lecteurs et ceux-ci peuvent également obtenir des informations sur d’autres médias. Il y a une nécessité de contrôler absolument ses sources alors qu’auparavant le journaliste faisait la pluie et le beau temps.
Le statut du journaliste doit être impérativement préservé de toute pression politique au sens large. En revanche, au niveau de la rémunération, c’est à la profession en elle-même de revoir son principe. Il est nécessaire de protéger la profession quand on voit le nombre de prises d’otages de journalistes dans le monde. Cela devient vraiment un métier à risques.
Quel est pour vous l’avenir du métier de pigiste ? Leur nombre va-t-il diminuer ou augmenter ? Pourquoi ?
Je pense que de plus en plus, les rédactions vont avoir besoin de pigistes. Le journalisme à temps complet va devenir de plus en plus minoritaire et désormais il faudra des pigistes partout car les événements doivent être couverts partout et non plus uniquement dans les capitales régionales ou locales comme précédemment.
Conclusion
La Tribune
De nombreux journalistes seront donc dans une position un peu plus précaire que la plupart d’entre eux auparavant, à l’abri en étant salariés en contrat à durée indéterminée et travaillant à plein temps. La profession, qui se veut indépendante et libre des pressions politiques est menacée dans certains pays et doit être protégée. Son idée est aussi que la presse papier un peu en retard par rapport à la mise en ligne immédiate par Internet, sera un moyen pour le lecteur de réfléchir davantage sur les événements car celle-ci analysera davantage les grands problèmes mis en cause dans les informations. Selon André Richard, il faut donc s'informer par tous les moyens de communication : Internet et la presse papier, qui sont, en définitive, complémentaires.
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