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Pirates des Caraïbes 3 jusqu'au bout du monde

Cannes avait cédé, en 2006, à la pression des majors hollywoodiennes en programmant Da Vinci Code en ouverture du Festival. Pas de blockbuster cette année sur la Croisette, mais le jeune public est au rendez-vous en ville, rue d'Antibes, pour voir Pirates des Caraïbes 3. Le film produit par Disney et Jerry Bruckeimer est programmé dans trois salles.

Pirates des Caraïbes 3. Jusqu'au bout du monde, de Gore Verbinski. Film américain (2 h 48). Avec Johnny Depp, Keira Knightley, Geoffrey Rush, Orlando Bloom, Keith Richards, Naomie Harris.
Pirates des Caraïbes 3 jusqu'au bout du monde
Quoi de notable dans ce troisième volet, qui, par souci d'économies, a été tourné en même temps que le deuxième ? Une apparition de Keith Richards, le guitariste des Rolling Stones, en vieux pirate type Barbe Rouge possédant le livre sacré qui renferme le code de conduite des hors-la-loi de la mer, et déterminé à le faire respecter. Clin d'oeil (de verre) et guitare de rigueur (mais pas électrique) : Keith Richards a servi de modèle à Johnny Depp pour créer son personnage de Jack Sparrow, qui en rajoute par ailleurs dans la pitrerie et compose un corsaire gay, revenu d'entre les morts.

DOUBLE JEU
Le scénario, construit sur le même schéma (long bla-bla, trahison, castagne), est ténébreux. Il est recommandé d'avoir vu l'épisode précédent pour repérer les motivations des personnages et faire le tri entre fantômes et vivants. Tout le monde joue double jeu, pactisant tour à tour avec les flibustiers et Lord Beckett, dirigeant de la Compagnie anglaise des Indes orientales décidé à faire régner l'ordre sur les océans. Il n'y a que la belle Elizabeth (Keira Knightley) qui garde son cap, batifolant de Sparrow à Will Turner (Orlando Bloom), spécialiste de la volte-face.

Pirates des Caraïbes 3 jusqu'au bout du monde
La sale trogne du capitaine Barbossa côtoie des Chinois patibulaires, des monstres sortis de Star Wars, des mutants incrustés de coquillages, une déesse de la mer nommée Calypso aux pouvoirs transformistes et dont les marins sont amoureux (merci Homère !), ainsi que l'épatant Davy Jones, tête de pieuvre et bras en forme de pince de crustacé, salaud maudit dont le coeur est enfermé dans un coffre que l'on verra voltiger des soutes aux haubans.

Entre une parodie de Sergio Leone (duel sur un banc de sable) et l'homérique bataille navale finale, dans un impressionnant ouragan, les effets spéciaux pleuvent, engloutissant une intrigue sans cohérence. Conseil : le vrai film de pirate vient de ressortir en DVD, chez Warner. Il s'agit de Capitaine sans peur, de Raoul Walsh, avec Gregory Peck.

Pirates des Caraïbes 3. Jusqu'au bout du monde, de Gore Verbinski. Film américain (2 h 48). Avec Johnny Depp, Keira Knightley, Geoffrey Rush, Orlando Bloom, Keith Richards, Naomie Harris.

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