En 1981, a débuté un conflit armé au Salvador opposant le pouvoir en place : l’ARENA (Alianza Republicana Nacionalista / Alliance Républicaine Nationaliste) et le groupe de guérilleros aujourd'hui représenté par le FMLN. Les accords de paix mettant fin à cette guerre civile ont été signés à Chapultepec en 1992. Mais la paix était fragile. Selon l’actuel archevêque catholique du Salvador, Monseigneur José Luis Escobar Alas, les Salvadoriens n’avaient pas consolidé la paix mais il n’est pas trop tard pour y parvenir. L’ex-Président Salvadorien Dr Armando Calderón Sol a révélé que cet accord de paix a eu l’énorme mérite d’engendrer la refondation du pays. Le Salvador fête l’anniversaire de la paix mais le peuple souhaite une paix durable et une justice sociale encore inopérante dans le pays. L’ARENA est au pouvoir depuis 20 ans dans le pays. Les élections législatives et municipales ont eu lieu deux jours après : le 18 janvier. La gauche gagne des voix et gagnera peut-être les élections présidentielles du 15 mars prochain. Après cette page d’histoire, passons à présent à l’actualité et au déroulement des élections du 18 janvier 2011. Allons-nous vers une paix durable ? Quelles sont les conséquences du vote des Salvadoriens ? Quels seront les changements dans le pays si le FMLN gagne les élections présidentielles ? Que prévoit Mauricio Funes, leader du FMLN ?

4,2 millions de Salvadoriens ont été votés le dimanche18 janvier sans incident majeur. Les observateurs de l’Union Européenne n’ont pas vu d’irrégularité. Cependant, ils ont remarqué quelques défauts tels des documents qui n’étaient pas en parfait état. Le FMLN a gagné la majorité relative aux élections législatives mais la droite constituée par l’ARENA et deux partis de centre-droit (le PCN ; Parti de Conciliation Nationale et le PDC Parti Démocrate Chrétien respectivement à la troisième et quatrième place) ont obtenu la majorité des sièges à l'Assemblée. Concernant ceux-ci, le FMLN en a gagné 35, l’ARENA 32, le PCN 11, le PCD 5. La droite a la majorité avec 48 sièges, 5 de plus que la gauche. Au niveau des élections municipales, le FMLN a remporté 104 mairies, l’ARENA 117, le PCN 25 (-14) et le PDC 9. Le FLMN a fait sa campagne en s’éloignant de ses origines communistes et s’est voulu modéré ce qui explique certainement ses bons résultats aux élections. Mauricio Funes, ancien journaliste est favori aux élections présidentielles : son parti a gagné la majorité relative ; cependant il est à noter que l'alliance de la droite avec le centre-droit est majoritaire ce qui risque de le faire perdre. Rien n'est joué d'avance donc et il faudra attendre l'élection du 15 mars prochain pour savoir si le pays tourne bien la page après 20 ans de pouvoir de l'ARENA. Quels sont les projets du leader du FMLN ?

Malgré de nombreuses voix gagnées à gauche, celle-ci a perdu dans la capitale du pays au profit de Norman Quijano (ARENA). Mauricio Funes avait pourtant soutenu la candidate du FMLN dans la capitale : Violeta Menjivar. De toute façon, on prévoit que le futur gouvernement en place n'aura pas la majorité nécessaire (les deux tiers) pour réformer complètement le pays et prendre les grandes mesures de l'un ou l'autre parti. Les résultats ne sont pas assez tranchés. Le souhait du peuple est surtout de maintenir la paix. Mauricio Funes a dit qu’il préférait au socialisme l’économie sociale de marché et s’est montré très modéré. Il ne se veut pas d’extrême-gauche et veut maintenir de bons rapports avec les États-Unis. Il ne souhaite pas non plus s’opposer à l’usage par l’US Air Force de l’aéroport salvadorien pour lutter contre le trafic de drogue. Mais la modération de Mauricio Funes ne convainc pas tout le monde car son remplaçant en cas d’empêchement ou de démission est Salvador Sanchez Ceren faisait partie des Forces Populaires de Libération, force insurgée d’obédience communiste. Aux Salvadoriens de voter ou pour le conservatisme ou pour un nouveau tournant de leur histoire avec une gauche modérée.