La 20ème étape du Tour de France n’avait pas beaucoup d’enjeux. Étape la plus courte, partant de Longjumeau pour aller jusqu’aux Champs-Elysées dans la capitale pour un total de 102 kilomètres, elle est considérée comme une étape-parade, trop courte et trop plate pour permettre des changements au classement.

RadioShack, l’équipe de Lance Armstrong, devait retarder le départ. En effet, les coureurs de l’équipe avaient tous revêtus un maillot noir avec un nombre dessus, le 28 pour Armstrong, afin de symboliser le nombre de millions de personnes atteintes du cancer dans le monde. Malheureusement pour eux, il est interdit de changer de maillot en cours de Tour et le temps que l’équipe reprennent son ancien maillot, le temps avait filé.

C’est donc avec du retard que s’élanceront les coureurs pour cette étape finale. Roulant à une allure très peu soutenue (en moyenne 20km/h), les cyclistes entreront dans Paris avec cinquante minutes de retard sur l’horaire prévu. Une fois sur les Champs-Elysées, un groupe de onze parvient à prendre vingt-cinq secondes d’avance sur le peloton avant de se faire rattraper à une dizaine de kilomètres de l’arrivée.

Au sprint finale, Cavendish l’emporte, son équipe Columbia l’ayant bien soutenu en tête du peloton au moment d’avaler les secondes les séparant de l’échappée. Cavendish ne reprendra pas le maillot vert à Petacchi mais remportera tout de même sa cinquième étape du Tour 2010. Il devient aussi le premier sprinter à remporter deux fois de suite la 20ème étape du Tour de France.

Le maillot jaune revient à Alberto Contador qui, jusqu’à la veille, luttait face à Andy Schleck. Avec finalement 39 secondes d’avance sur son adversaire, Alberto Contador l’emporte au classement général pour la troisième fois au Tour de France, après ses succès en 2007 et en 2009. « Je n’ai pas les mots pour exprimer la joie que je ressens » dit-il.

Andy Schleck doit donc se contenter d’une seconde place, à l’image de l’année précédente. Mais le cycliste ne repartira pas les mains vides : il a remporté pour la troisième année consécutive le maillot blanc, attribué au meilleur jeune (moins de 26 ans) au classement général. « Même si je le voulais déjà cette année, j’ai rendez-vous l’année prochaine avec le maillot jaune. Je n’ai pas de regret mais si on compare ce Tour avec celui de l’an dernier, je fais mieux car l’année dernière j’étais à quatre minutes. Mais à la fin du Tour c’est le temps qui compte et c’est Alberto Contador qui a été meilleur » explique-t-il.

Sur la troisième marche du podium, on retrouve Menchov. Le maillot vert du meilleur sprinter n’est donc pas pour Cavendish mais pour Petacchi, constant lors de ce tour face à Hushovd qui tout de même porté le maillot onze jours. Le maillot à pois est pour un français : Chartreau, qui n’est pourtant pas réputé pour être un grimpeur. La lutte pour ce maillot n’a d’ailleurs pas été très disputée, à croire que le maillot a perdu de son prestige. On est loin d’un Richard Virenque, véritable grimpeur. Du côté des équipes, si Lance Armstrong, vainqueur sept fois du Tour de France, n’a pas remporté d’étapes, les RadioShack dont il fait parti, ont remporté le classement par équipe.

En 2009, les français remportaient trois étapes du Tour de France. Cette année, c’est deux fois plus : avec six étapes pour les tricolores, on peut féliciter les cyclistes français et en premier Sylvain Chavanel, vainqueur de deux étapes du Tour et désigné super-combatif du Tour 2010 avec une victoire à Spa et à la station des Rousses.

C’était ensuite au tour de Sandy Casar de s’imposer à Saint-Jean de Maurienne. Dans les Pyrénées, les français nous ont comblés : trois étapes consécutives remportées sur quatre. Ainsi Christophe Riblon, Thomas Voeckler et Pierrick Fédrigo ont marqué l’histoire du Tour de France 2010 en remportant chacun une étape des Pyrénées.

Malheureusement, au classement général, il faut attendre la dix-neuvième place pour trouver un français : John Gadret. Peut-être que, bientôt, nous verrons des cyclistes plus constants qui pourront aller titiller la haut du classement général.

Néanmoins, le maillot de meilleur grimpeur est tout de même revenu à un français : Anthony Chartreau pour l’équipe Bbox. Au terme du Tour, il raconte « C’est un super moment, c’est extraordinaire, sûrement le plus beau moment de ma carrière. Je passais bien les petits cols mais là, les grandes montagnes c’était nouveau pour moi et j’ai aimé. Je vais continuer à travailler ces ascensions ». Il aura bien défendu le maillot à pois.

Après 91 heures de course pour les premiers au classement général, les cyclistes auront bien mérités un peu de repos. On les attend l’année prochaine pour un nouveau Tour de France, en espérant que nos français brilleront une fois de plus.