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Goa, un peu d'Inde dans la vie
Enfants des plages
Goa, un peu d'Inde dans la vie
Elles ont entre neuf et quatorze ans et ont déjà plus « cotisé pour leur retraite » que nos compatriotes de trente ans. Elles trainent leurs sacs de bijoux sur le dos, battant de la semelle sur la plage, haranguant le touriste de regarder leurs trésors de pacotille, parce que c’est « good price, just for you ». Ces gamines viennent des Etats les plus pauvres de l’Inde pour la saison touristique dans l’Etat le plus riche du pays, avec ou sans famille, mais avec peine et lucidité. Leur contact est très sympathique et il est dur de leur refuser constamment ce fameux coup d’œil qui ferait vite de vous un collectionneur de bracelets de chevilles. Mais elles sont des dizaines ainsi à arpenter les longues plages de culs bronzes, espérant obtenir le salaire de toute une année à venir. Goa a parfois le visage d’une fillette aux pieds nus, a l’enfance déjà perdue. Mais si l’analphetisme est encore très présent en Inde, celles-là au moins savent parler l’anglais des affaires…

Sans doute le soir rejoignent-elles ces communautés d’Indiens campant des taudis dans les arrières des plages. Peut-être partagent-elles leurs revenus quotidiens avec un maquereau sans scrupule ou avec ces mendiantes à la voix cassée. Oui je ne sais pas pourquoi les mendiantes ont cette voix qui fait peur quand elles disent « heeello » avec une voix de chouette a la retraite, mettant leur main à la bouche pour justifier leur requête. Même la voix d’une fillette de cinq ans effraie comme la chouette hulule. Drôle de phénomène. Cette voix commence a hanter mes nuits...

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