Les couches lavables et puis....

Un papa raconte...


On a reçu les couches quelques jours avant notre départ en vacances, et hop dans la valise. Ah non, il y a plus de place. Et hop dans un sac de plus

Ca a été le baptême du feu pour nous, parce que sur place on n'avait pas de machine à laver - pas trop grave- , mais surtout l'air côtier (Corse) était assez humide et malgré le soleil, les couches mettaient plus d'un jour et d'une nuit à sécher... On était vraiment limite, heureusement qu'il faisait beau, qu'on était dans la nature, et donc que Milo était beaucoup cul nu.

Comment ça a été vécu ? Je dois d'abord rappeler qu'on en est venu aux couches lavables suite à plusieurs réflexions, et notamment lorsqu'on a enfin compris que Milo n'aimait pas porter des couches. 16 mois qu'il nous le répétait à chaque change, nous on pensait qu'il n'aimait pas être changé, non, il n'aimait pas le résultat : porter une couche. Vous vous imaginez dormir avec un truc pareil qui vous enserre le bas-ventre ? Bref, on lui a mis les couches lavables, et en même temps le beau temps est arrivé, et Milo s'est retrouvé souvent et longtemps cul nu. D'une certaine façon, les 2 vont ensemble ou du moins sont issus de la même réflexion.


Pour Milo : la première fois, il a regardé ce gros tas de coton un peu bizarrement, intrigué, du style « la couleur me va pas bien au teint », mais passé cela aucune appréhension. Un mois après, je constate que Milo râle considérablement moins voire pas lorsqu'on le change. Mais en ce moment, le change est un peu différent : on lui enlève la couche trempée et on le laisse cul nu un moment, de durée variable suivant les circonstances ; ce n'est qu'après qu'on lui met une couche propre. Je pense que détacher le moment où on lui enlève la couche de celui où on lui en remet a eu de l'importance.

Autre effet : on a d'abord commencé à le mettre cul nu plus souvent. A partir de là, il a commencé à dire « caca » après avoir fait (pipi ou caca, sans distinctions). Il nous montrait où il avait fait, insistait pour qu'on s'en occupe. Maintenant il désigne les WC, en disant « caca », etc. Bref, l'univers du « caca » a fait son apparition dans son monde, et il nous en fait profiter.

Mieux : il y a quelques jours, il a dit « caca » AVANT de faire, et non plus seulement après ; Signe pour moi que sa conscience de la miction ou de la défécation et les sensations afférentes sont plus fortes ! Un pas de plus vers la « propreté » et la sauvegarde de nos moquettes !


En résumé, pour Milo, je crois que ça a été et est toujours très positif.



Pour nous : sur le plan pratique, si les couches lavables entraînent un petit peu plus de travail, je trouve que c'est tout à fait acceptable, ça n'est pas un problème (mais une machine à laver est bien pratique dans ces cas-là).



Mais pour moi, avec les couches lavables et le cul nu, c'est une autre dimension dans mon rapport avec mon fils qui s'est ouverte. A savoir, que ramasser ses crottes, nettoyer ses pipis, rincer ses couches imbibées, et m'en foutre souvent plein les mains, bref toucher les déjections de mon bébé - ce que les couches jetables ne permettent pas -, ça a été une façon de prendre et d'accepter tout ce qui vient de lui, c'est un rapport où forcément propre et sale perdent de leur sens, ou du moins de leurs connotations morales. Voila, c'est mon fils, je m'occupe de lui, de son corps, de sa peau, de ce qui rentre par sa bouche, par ses yeux et ses oreilles, etc, et donc aussi logiquement de ce qui en sort.

Si je devais résumer ce qui est surtout un ressenti, je dirais que ça a renforcé l'acceptation de mon fils dans sa totalité, dans son intégr(al)ité, dans sa complète corporalité.

Dans cette acceptation, je crois qu'il me reste encore une étape, c'est tout ce qui s'écoule, sort du corps quand il est blessé ou malade, le sang, le pus, etc... Je suis pas sûr que ça me pose un problème, mais comme je n'y ai pas encore vraiment été confronté...



Rédigé par Christian, papa de Milo (17 mois) le Vendredi 8 Juillet 2005 à 00:00 | Lu 4229 fois