Je partage, simplement ..


http://www.europe1.fr/Politique/Cohn-Bendit-Hulot-mea-culpa-et-reconciliation-1655079/

Au fait, faire de la politique autrement ?
Je pense qu'entre une "amicale d'égos et d’apparatchiks", comme cela est évoqué justement dans cet article www.europe1.fr/Politique/Comment-Cecile-Duflot-a-musele-Pascal-Durand-1654227/, et la destruction du mouvement EELV sous prétexte qu'on ne peut pas remettre en cause la participation au gouvernement, il y a une autre voix...

Comme le rappelait Patrick Viveret dans l'atelier qu'il animait cet été, il y a deux points de vue, l'un de conviction, l'autre de responsabilité qui ne doivent pas s'affronter mais trouver la place de s'exprimer..

Deux points de vue surtout qui ne doivent pas servir de frontière "artificielles" pour réunir des groupes de personnes qui ne s'affrontent pas sur le "fond" mais sur les "places".
C'est simplement ce qui a tendance à se passer dans tous les groupes humains, et c'est particulièrement exacerbé quand le Pouvoir est en jeu dans les partis politiques...

Et pourtant dans nos rapports humains, comme dans notre rapport à notre planète, il va bien falloir apprendre à coopérer, à partager et à déléguer, avec plus de joie et de bonheur que nous n'en avons à nous faire peur et à nous déchirer ! Si nous ne voulons pas disparaître....

C'est bien l'enjeu de l'écologie politique.


C'est tout l'enjeu de moment chez EELV.
On n'en est pas si loin.

et ci-dessous l'ensemble de l'intervention de Patrick Viveret sur Ethique et Politique, sur cette note, et dans le ficher joint.

JDE EELV, Marseille
Samedi 24 août 2013, 11h30,
Atelier organisé conjointement par la Fondation de l'écologie politique
et le Comité National d'Ethique d'EELV (CNE)
http://eelv.fr/category/eelv/les-instances/le-conseil-national-dethique/
Prises de notes sur l'intervention de Patrick Viveret, membre du comité national d'éthique

Ethique et politique

1/Quel type d’altérite, pour quelle notion de "pouvoir"
Le fait politique a été structuré pendant très longtemps par le fait religieux.
Mais que devient l'éthique en politique quand le religieux s'efface ?
Ce qui va alors caractériser le politique, c'est qu'il est structuré par la question de
l'ennemi.
La construction de la paix à l'intérieur se fait grâce à la décharge de violence vers
l’extérieur, vers l'ennemi. La fin justifie alors les moyens...
A l'inverse, dans une logique « d'adversaire » et non plus « d'ennemi », les rapports entre
éthique et politique sont différents, les rapports entre individus pacifiés.
La question de l'altérité est a poser en terme d'adversaire et non d'ennemi. Cf le
sociologue Marcel MAUSS
Donc réinterroger le politique ? Sur quel type d'altérité se construit-il ?

2/ Éthique en politique et démocratie

L'émergence de la démocratie ne change rien dans cette altérité "ennemie".
La démocratie démilitarise la lutte pour le pouvoir. Le pouvoir reste néanmoins un Pouvoir
à conquérir et de surplomb.
Seule la forme du pouvoir change avec la démocratie. Avant l'avènement de la
démocratie, le pouvoir est unique ou oligarchique, la démocratie instaure la loi du nombre,
mais ne change pas le rapport au pouvoir, ni le rapport à l'altérité.
C'est une nouvelle approche quantitative, mais pas qualitative.
Cette notion du nombre est cependant essentielle dans le débat contemporain. Cf la
question de la nécessité des lanceurs d'alerte car une opinion, même fondée, soutenue
par un nombre minime n'est pas reconnue en démocratie
Donc, réinterroger le rapport à autrui, le rapport au pouvoir...

3/ Éthique et écologie politique et démocratie.

La référence à la nature ne règle rien.
Le libéralisme économique a instrumentalisé les lois de Darwin : les lois du marché
trouvent leur légitimité dans sa théorie de sélection des espèces, d'ailleurs très largement
revisitée et déformée. Et Malthus, économiste anglais et pasteur va jusqu'à prôner
l'élimination de la vie au nom de l'équilibre de l'espèce !
Pour l'écologie politique la recherche d'un rapport de cohérence avec les valeurs
affichées, pousse le désir et la volonté de « faire de la politique autrement », mais nous
sommes au milieu du gué.
Le « Pouvoir » est identifié comme un objet dangereux dont on se prémunit, mais cela ne
suffit pas. Nous mettons en place des anticorps qui constituent un balancier permanent,
de réactions de défiance en réactions de défiance. Et puis on voit naître, pour la survie et
le succès du mouvement, une contre-réaction réaliste et un « enkystement » se crée, avec
des effets de contaminations du mouvement entier.

Questionner la notion d'énergie renouvelable ?
Le verbe "pouvoir" avec un complément et en minuscule est une notion de création
démultipliée par les logiques de coopération : analogie avec les énergies renouvelables.
Avec une majuscule "Pouvoir" devient un substantif et incarne le couple domination /
conquête, plus effets de peur
Pouvoir dur, rare : image analogique avec l'énergie rare, non renouvelable, toxique, qui
provoque des accidents.
Mais l'idéalisme "se tue" dès que le Pouvoir se crée. L'addiction au « Pouvoir dur » est
forte et très partagée dans notre société. D'où la nécessité de mettre en place des
modalités de sortie de l'addiction.
Voir la métaphore du nucléaire : principe de réalisme, et transition énergétique.
La question du pouvoir revisitée à l'aune de la démocratie, non pas seulement comme
démilitarisation des enjeux du pouvoir politique, non pas seulement du point de vue
quantitatif (nombre), mais aussi du point de vue qualitatif, doit être posée.
Comment gérer le désaccord ? Comment créer la conflictualité non violente ?
La construction des désaccords ?
En mettant en oeuvre un certain nombre de règles.
En observant les conflictualité pratiques qui augmentent les désaccords.
Exemple : échange de mails
Il y a une dissymétrie entre l'émetteur, qui est plus dans l'oralité, et le récepteur qui lui est
plus dans l'écrit. Cette dissymétrie initie et décuple souvent des conflits, assez anodins à
la base.
Il est important de constituer un espace de travail sur la question de l'éthique dans le
fonctionnement du mouvement, dans la façon de poser les débats
Exemple : approche éthique du débat actuel du mouvement : faut-il participer au
gouvernement ou non...
Quel est l'espace éthique sur cette question ?
Doit-on envisager la question du point de vue de l'éthique de conviction ou bien de
l'éthique de responsabilité ? Cf le sociologue Max Weber
Comment faire fonctionner ensemble les deux points de vue "éthiques"
C'est sur ce type de question que la transition est à faire.
Question du déficit de connaissance du Comité National d'Ethique mis en place par EELV,
Comment doit-il agir ?Qu'est ce qu'un travail éthique..
Finalement à terme, l’expérience du CNE n'est pas obligée de durer...
Mais s'il existe, le débat éthique doit se poser dans le dur. Par exemple, maintenant au
moment du congrès...

Quelques extraits des différentes interventions
Olivier Abel, membre du comité national d'éthique
Définition de l'éthique : toujours considérer l'autre comme une fin en soi, et jamais comme
un moyen.
En politique :
Un responsable politique vit pour la politique et non de la politique.
Citations d'Aristote
"Le bon citoyen sait tour a tour être gouverné et être gouvernant"
Plus on est nombreux à débattre plus on est sûr d'arriver a une position juste.
Thierry Salomon, président de NégaWatt
Métaphore avec les qualités du modèle énergétique de la transition écologique.
Sobriété / Sobriété du mandat, loin de l'ébriété de la parole
Efficacité / Efficacité dans l'action pour renouvellement, le rafraîchissement des actions
engendrées par la responsabilité politique
Renouvelable / Former, disséminer, passer le relais.
Trois temps qui semblent fonctionner également pour la mise en oeuvre d'un faire politique
"autrement"

Patrick Viveret
Le "Pouvoir" adrénaline fait parti de l’écosystème émotionnel dans lequel nous sommes
plongés
Quel système de motivation cohérent avec les 3 principes NegaWatt, pouvons-nous
mettre en place ?
Quelle est l'énergie qui serait anti-addiction au pouvoir dur, avec comme corollaire
émotionnel la peur pour la captation et la conservation du pouvoir - et la tristesse au fond.
L'antidote de la peur est la joie de vivre. (Spinoza )
Intensité + sérénité = couple qui fait naître la joie de vivre. L'intensité est le bon coté de
l'excitation mais elle y ajoute l'attention : "C’est accepter de ne pas tout vivre, mais de
vivre ce que je vis le plus consciemment, le plus intensément possible. Quand je me mets
dans cette disposition intérieure, je suis à la « bonne heure » et je peux être dans la
sérénité, qui est une condition de l’intensité, parce qu’elle me permet d’être complètement
disponible." P Viveret *
Et ainsi l'ennemi, le rival dans le cadre du Pouvoir dur, devient compagnon de route en
humanité et la création du « pouvoir » et des coopérations qu'il génère peut commencer.
Voir l'entraide engendrée par le concept du "Buen vivir", né de l'appel des peuples
indigènes» réalisé lors du forum social de Bélèm en 2009.
Le « vivre bien » qui porte la notion de bien être né au coeur de la sobriété « mondiale »
est en opposition avec le « vivre mieux » de quelques pays au détriment des autres.
* Interview P Viveret (magazine Nouvelles Clés, 2010)
P.V. : Pour moi, l’élément clé dans un contexte de peur grandissante, c’est Spinoza qui
nous le donne : face à la peur, il n’y a que la joie de vivre. Et ce qui caractérise la joie de
vivre, c’est le couple « intensité + sérénité », qui vient s’opposer au couple actuellement
dominant dans la sphère politique, économique et médiatique : « excitation + dépression
». Par exemple, quand le Wall Street Journal dit : « Wall Street ne connaît que deux
sentiments, l’euphorie ou la panique », ou quand Alan Greenspan, l’ancien patron de la
Banque fédérale américaine, parle de l’« exubérance exceptionnelle des marchés
financiers », on voit bien que ce couple « excitation + dépression » est au coeur de
l’économie financière, au coeur du système médiatique, au coeur de la vie politique. Or, on
ne peut en sortir qu’en reconnaissant que le côté positif de l’excitation est l’intensité, mais
qu’il y a une autre façon de la vivre. Cette intensité-là, c’est l’art de l’attention, avec un A,
et non pas de la tension, avec un T. C’est accepter de ne pas tout vivre, mais de vivre ce
que je vis le plus consciemment, le plus intensément possible. Quand je me mets dans
cette disposition intérieure, je suis à la « bonne heure » et je peux être dans la sérénité,
qui est une condition de l’intensité, parce qu’elle me permet d’être complètement
disponible.


Nouveau commentaire :


Pascale Méker
Pascale Méker
Pascale Méker
Maire-Adjointe de Bagneux,
en charge de la Transition écologique, et du développement durable. Patrimoine historique
Europe Ecologie - Les verts.

Conseillère communautaire déléguée de Sud de Seine, en charge de l'Environnement/développement durable/agenda 21, jusqu'en 2015.
Conseillère territoriale de Vallée Sud Grand Paris depuis 2016


Recherche



Rss Rss

Partager ce site