Ce conseil consacré au débat d'orientation budgétaire était organisé salle Léo Ferré. Les séances du conseil municipal sont toujours publiques, Mais son lieu habituel, la salle des mariages, ne permet pas l'accès d'un large public...qui ce soir là était nombreux.. (200 personnes environ)


Texte de l'intervention, en attendant le texte officiel du PV de ce conseil

Madame le maire,
Monsieur le conseiller général,
Cher-e-s collègues,
Mesdames et Messieurs.


Les temps changent,
le climat se réchauffe,
les glaces de l'arctique fondent, et elles ne mettent pas en danger uniquement les beaux ours blancs qui voient le sol glacé se dérober sous eux, mais également notre climat, notre vie quotidienne, et nos modèles de sociétés, si nous ne sommes pas capables de penser notre avenir autrement ,que dans la recherche d'une croissance qui ne reviendra plus.
Du moins sous la forme que nous lui connaissions.

Mais au contraire, augmenter le flux des échanges positifs, tournés vers l'innovation industrielle qui sache prendre en compte les besoins de protection de la planète, qui sache inverser la tendances de nos coupes sombres sur la nature , oui bien sûr !
Augmenter les échanges positifs tournés vers l’innovation sociale - ce sont souvent les mêmes, qui nous permettent de réduire les inégalités qui se creusent bien au-delà du supportable, oui bien sûr !

C'est une nécessité impérieuse qui nous obligent, nous, élu e s à prendre nos responsabilités.

Notre modèle de richesse, national et mondial, est basée à la fois sur la dette, elle même mesurée à l’aune d'une richesse basée sur une croissance qui dans sa conception actuelle est destructrice pour notre avenir.
Cette croissance est d'ailleurs surtout une croissance financière des dividendes des actionnaires qui est un frein énorme à l'investissement industriel.
Trouver des capitaux en France pour innover est très compliqué, car il ne faut surtout pas écorner les revenus financiers. Seul le profit immédiat est plébiscite...

Non, il ne s'agit que de produire plus d'argent pour quelques 'uns.
Aussi simpliste que cela puisse paraître, c'est bien la réalité d'aujourd'hui.

Pour toutes ces raisons, je ne suis pas convaincue que de tenter de réduire la dette tout en continuant à subir la course à la financiarisation de l'économie ne soit pas une folie...

Mais il y a de l'espoir...
La société en ce moment, se réforme vite, de proche en proche, en inventant de nouveaux modes de consommation.
Une économie d'usage par exemple qui change le rapport de propriété en un droit d'usage partagé...qui touche beaucoup de domaine, depuis la voiture, jusqu'aux outils, aux appartements, etc..
Les jeunes générations sont déjà dans ce modèle pendant que comme l'ours blanc, le monde politique reste coincé sur un bout de banquise...

Donc dans le droit fil de ces erreurs, L'Etat fait peser la réduction de sa dette trop fortement sur le bloc communal – l'AMF en est d'accord, et avec elle tous les maires de droite comme de gauche...

Un pays dont les collectivités territoriales ne peuvent plus investir est un pays qui s'appauvrit, pour les raisons invoquées à l'instant, mais aussi car le local est un périmètre idéal pour l'innovation.

Dans ces conditions de grande contrainte, notre ville se doit de réfléchir à son modèle de service public, au périmètre de son service public, en particulier dans les domaines de l'enfance et de la jeunesse et de la transition écologique, domaines d'avenir.

Bagneux se doit d'innover.
Nous devons réduire nos crédits d'activité des services de 5 %, nous devons baisser drastiquement nos dépenses d'investissement, et nous tenons à continuer à offrir aux habitants de cette ville de vrais services publics.
Nous tenons à notre ville populaire et solidaire mais responsable.

De la contrainte naît l'art ; qui souvent est un art combattant.
Si nous ne pouvons plus financer en solo tous nos services public, plutôt que de livrer certaines de nos missions au secteur « tout marchant », essayons de mettre en place autre chose.
Organisons-nous pour susciter sur notre territoire des emplois locaux, rémunérés à un juste prix.
Créons des Sociétés coopératives d’intérêt collectif, dans lesquelles nous, personne publique, serions un actionnaire coopératif, impulsant, donnant un sens à l'action, sans en porter tout le poids pécuniaire, mais au contraire en créant de nouveaux emplois locaux
Une façon de refonder du collectif, autour de notre bien commun le travail et le service à autrui.

Pensons au soins à domicile, aux travaux d'entretien et de ménage, et à bien d'autre chose encore.

Ensuite il faut choisir.
Notre ville se transforme, avec l'arrivée des deux métros, et nous avons le désir de la voir se développer, de la voir s'enrichir de nouveaux emplois, de nouvelles entreprises, mais surtout.. nous voulons limiter la spéculation foncière et immobilière.

Et nous partageons toutes et tous cela ici, de droite comme de gauche : tout le monde à le droit de se loger.

LA SEMABA aménageur et bailleur social adossé à la ville est en danger
Il nous faut prendre les bonnes décisions.
Nous y reviendrons plus tard.
Mais elle ne peut peser financièrement sur la ville sans risque..
Surtout en cette période.
Il faut être lucide et mesurer réellement les efforts que la ville peut consentir pour la SEMABA., dans son budget.

Le plus important pour notre municipalité est de continuer au plus près, à mener sa politique, en terme de régulation du coût du foncier et de maîtrise des aménagements urbains de son territoire, mais aussi en termes de qualité de logement social. C'est le rôle de notre SEM.

Le temps est venu, c'est la réalité, de réfléchir à la pertinence du périmètre de la SEMABA.

Dans ce domaine également du logement social, la possibilité de créer du logement coopératif – qui est depuis la loi ALUR enfin rendu plus facile d'un point de vue juridique, est une innovation qu'il faut tenter.
Le co_propriétaire coopératif, est en fait propriétaire de l'usage de son appartement.
Ce n'est pas un locataire : il possède bien une part de l'ensemble des logements, au sein de la coopérative
La frontière entre le locataire et propriétaire change.
La responsabilité est revisitée, vécue autrement : un plus pour les respect des espaces communs.

Si la plus-value faite sur le logement à la revente est limitée, chaque coopérateur propriétaire est plus investi dans le bien commun, et la cause commune, est bien de se loger ensemble au juste prix.

Nous sommes bien dans une démarche sociale. Qui échappe aussi au grands regroupements capitalistiques que représentent les grand bailleurs sociaux...

Des expériences de ce type, doivent se tenter au niveau local.
C'est aussi une question d'innovation sociale ; c'est aussi ainsi que l'on crée à nouveau du lien humain.
C'est peut-être le rôle de la ville du 21eme siècle d’offrir à ses habitants des espaces où l'on peut apprendre à vivre autrement.

Enfin, la question de l'augmentation des taxes locales..
En cette période de crise, il est difficile de demander plus aux habitants. Mais au delà, la question est pour quoi ? Pour quelles réalisations ? Nous devons rester au plus près du programme municipal, du sens de ce programme.

Enfin les écologistes sont fiers de participer à ce conseil municipal, ici en présence d'un publicnombreux.. Ces questions budgétaires ont besoin d'être mieux partagées avec les citoyens, de plus de pédagogie.

Pascale Méker, au nom du groupe EELV,
Présidente du groupe EELV,




Pascale Méker
Pascale Méker
Pascale Méker
Maire-Adjointe de Bagneux,
en charge de la Transition écologique, et du développement durable. Patrimoine historique
Europe Ecologie - Les verts.

Conseillère communautaire déléguée de Sud de Seine, en charge de l'Environnement/développement durable/agenda 21, jusqu'en 2015.
Conseillère territoriale de Vallée Sud Grand Paris depuis 2016


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