Vers un SMID
Dans un article de février 2006 paru dans le journal "La décroissance", la journaliste Sophie Divry propose un Salaire Maximum Interprofessionnel de Décroissance
Il faut croire pourtant que pour les élus de l’actuelle majorité, habitués à distribuer des cadeaux fiscaux d’une main et à déchirer le code du travail de l’autre, c’est déjà trop. La (modeste) proposition parlementaire obligeant les actionnaires à fixer l’écart entre les plus bas et les plus hauts salaires est ainsi passée à la trappe.
Pourtant, selon une enquête de l’économiste Thomas Piketty, les Français admettraient sans problème une échelle de salaires allant de un à cinq, même ceux qui sont plus près de un que de cinq. Ce qui en dit long, au passage, sur l’intégration de l’inégalité des revenus...
Pour Sophie Divry, cette échelle est encore trop grande. Elle va plus loin et s’interroge sur le niveau que pourrait atteindre un SMID, salaire maximum interprofessionnel de décroissance : 1500 euros ? 2000 euros ? Dans ce cas, comme le dit Patrick Viveret, on ne parle plus de "pouvoir d’achat" mais de "revenu suffisant". Ce qui ne serait viable, évidemment, que dans un modèle social bien différent du nôtre : développement massif des transports collectifs, relocalisation de l’économie, diminution du coût du logement... On en est bien loin. Mais il n’est pas interdit d’y réfléchir.
Source : http://bruno.colombari.free.fr/spip.php?article142