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Algérie : Le général Liamine Zeroual estime que « le prochain mandat présidentiel » est celui de « l’ultime chance sur la voie de la transition véritable»…

20/03/2014 - 17:23

ALGER (SIWEL) — Après le retour des ministres d’Etat algériens Ouyehya et de Belkhadem auprès de leur mentor momifié d’El Mouradia, c’est au tour de l’ancien président algérien, Liamine Zeroual, de revenir à la politique algérienne à travers une lettre dans laquelle, au final, il demande à ses concitoyens d’accepter, pour le bien de l’Algérie, la tutelle protectrice de l’armée algérienne. Et si Zeroual tacle le 4e mandat de Bouteflika en critiquant la modification de l’article 74, limitant à 2 les mandats présidentiels algériens, le général ne rejette pas pour autant la toute dernière mascarade électorale du 17 avril, estimant qu’«il faudra surtout retenir que le prochain mandat présidentiel est le mandat de l’ultime chance à saisir pour engager l’Algérie sur la voie de la transition véritable». En clair, cela signifie…« Votez Benflis !»


Le général Liamine Zeroual estime que « le prochain mandat présidentiel » est celui de « l’ultime chance sur la voie de la transition véritable»… en clair cela signifie votez Benflis ! (PH/DR)
Le général Liamine Zeroual estime que « le prochain mandat présidentiel » est celui de « l’ultime chance sur la voie de la transition véritable»… en clair cela signifie votez Benflis ! (PH/DR)
Mis à rude épreuve par une « présidentielle » ridicule, mettant en scène deux hommes du sérail algérien (un Bouteflika grabataire qui ne doit sa survie qu’à des séjours réguliers à l’hôpital militaire français du Val de Grâce et son ancien ministre Ali Benflis), le régime d’Alger, dans toute sa « diversité », craint de sortir par la petite porte de l’Histoire. Bien qu’il soit plutôt hasardeux de prévoir un quelconque scénario quant à l’avenir de l’Algérie, il semble que l’Algérie, consacrée « bilad el 3ezza oua el karama » vive ses dernières heures, tant le niveau du pays tout entier a atteint le plus bas de l’échelle.

En effet, si la présidentielle algérienne va bien avoir lieu dans un peu moins d’un mois dans une grande mascarade électorale sous les regards complaisants d’observateurs internationaux, installés dans les hôtels de luxe algérois et gavés de loukoums et thés à la menthe, il est fort à parier que les résultats de la présidentielle algérienne dépendront essentiellement des compétences médicales du Val de Grace : Bouteflika ou son lièvre Benflis…à moins que ce ne soit Bouteflika qui soit le lièvre de Benflis

Toujours est-il que le général Zeroual, lui, a visiblement opté pour Benflis. Car, si Zeroual mentionne l’article 74 de la constitution algérienne, et en filigrane sa violation par Bouteflika qui l’a modifié à son profit, il n’en demande pas moins aux algériens d’aller aux urnes le 17 avril en considérant cette énième mascarade comme « l’ultime chance […] d’engager l’Algérie sur la voie de la transition véritable »…Déclaration ahurissante tant il est vrai que, qui n’appelle pas à voter Bouteflika, sans pour autant remettre en question le régime algérien dans son intégralité, appelle tout simplement à voter Benflis ...et comme dirait Albert Einstein « Ce n'est pas avec ceux qui ont créé les problèmes qu'il faut espérer les résoudre ».

Tout le reste, dans la lettre du Général, n’est que leçon de morale, plutôt mal venue en l’occurrence ; car dans cette lettre du général Liamine Zeroual, il a aussi beaucoup été question des « diatribes» contre l’armée algérienne (et la DRS), pourtant à la source même du bourbier algérien. Dans sa lettre, le général Zeroual demande finalement à ses concitoyens de bien vouloir accepter l’éternelle tutelle de l’armée algérienne, pour le bien et la sécurité de l’Algérie : «Malheureusement et tout récemment, l’institution militaire s’est vue exposée à une regrettable diatribe dont la finalité n’est autre que celle de fragiliser l’appareil national de défense et de sécurité nationale et d’ouvrir ainsi la porte aux multiples dangers qui guettent l’Algérie» dit le général Zeroual ; en rappelant les sacrifices de l’armée algérienne dans la lutte contre le terrorisme islamiste mais en omettant de dire que les services de la DRS, affiliés à l’armée algérienne, ne sont pas pour rien dans le développement de l’islamisme et de ses bras armés de l’AIS, du GIA puis de l’Aqmi et qui infestent aujourd’hui des territoires allant bien au-delà de la seule Algérie.

Enfin et surtout, il ne faudrait pas non plus que le général Zeroual fasse mine d’ignorer que, dès 1962, c’est bel et bien l’armée algérienne et ses divers services qui sont à la fois metteurs en scène et acteurs principaux du bourbier dans lequel s’est enlisée l’Algérie. D’autre part, contrairement à ce qu’affirme le général Zeroual dans sa plaidoirie en faveur du « mandat de l’ultime chance », autrement dit en faveur du candidat Ali Benflis, l’Armée nationale Populaire (ANP) n’a strictement rien à voir avec l’Armée de libération nationale (ALN)….Non, monsieur le général, l’ANP n’est pas l’héritière de l’ALN, elle est l’héritière de l’armée des frontières, celle qui était « planquée » aux frontières pendant que l’ALN affrontait l’armée coloniale française, celle qui attendait de régler définitivement le compte de l’ALN au lendemain de l’indépendance algérienne et plus précisément en 1963.

Ci-après la lettre du général Zeroual publiée dans les colonnes du matin.dz

NB : Comme il fallait s’y attendre, le candidat Benflis n’a pas tardé à réagir à la lettre « patriotique » du général Zeroual, qualifiant ce dernier de « patriote, conscient de la gravité de la situation et soucieux de la stabilité de l’Algérie qu’il a servie avec courage, intégrité et dévouement. »…et qui propose « une issue à l’impasse à laquelle est confrontée l’Algérie ».

Dans a réaction du candidat Benflis, il dit aussi et surtout qu’il « s’associe pleinement à son appel à prendre conscience que le pays est en danger » de même qu’il s’associe à son « invitation à un sursaut patriotique pour que les prochaines élections représentent une véritable transition vers un Etat de droit, porté par des institutions légitimes et crédibles garantes de la stabilité nationales et mises au service exclusif du citoyen »…

Mais où était donc le candidat Ali Benflis durant les 15 années de règne de Bouteflika ?!
En tous cas, durant le printemps noir de 2001, en Kabylie, personne n’a pas oublié qu’il était alors le premier ministre de Bouteflika et que 128 kabyles ont été assassinés par la gendarmerie algérienne…en toute impunité !

Réaction du candidat Benflis à la lettre du général Zeroual

cdb,
SIWEL 201723 MARS 14




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