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« Après At Bouaddou, à qui le tour ? », par Lounès Rachek

05/05/2015 - 10:32

AT BOUADDOU (SIWEL) — Un citoyen d'At Bouaddou s'insurge contre la politique criminelle de l'Etat algérien qui cherche à installer, coute que coute, l'idéologie islamiste en Kabylie. Dans une déclaration rédigée en français et en kabyle, Lounès Rachek dit « Avrid n tirrugza yessawen di tallit anda icinga vγan ad aγ veddlen idles akken ad nenger », signifiant en français « Une cause juste, on ne peut l’assumer sans recourir à des évolutions intenses, surtout dans un contexte dominé par une politique de dépersonnalisation incarnant un véritable génocide culturel». Ci-après la déclaration de ce citoyen kabyle dans les deux langues (kabyle et français)


Depuis 1962, à travers l’ensemble de ses institutions, l’Etat algérien pratique une politique intensive de dépersonnalisation et d’assimilation du peuple kabyle pour le dissoudre dans son idéologie assassine : l’Arabo-islamisme (PH/DR)
Depuis 1962, à travers l’ensemble de ses institutions, l’Etat algérien pratique une politique intensive de dépersonnalisation et d’assimilation du peuple kabyle pour le dissoudre dans son idéologie assassine : l’Arabo-islamisme (PH/DR)


Avrid n tirrugza yessawen di tallit anda icinga vγan ad aγ veddlen idles akken ad nenger.

Adavu Azzayri; madden ak ẓran-t d amesvaṭli, yekkat ad yessedrem ayen ak icudden γer tγerma-nneγ s wevrid n yiwet n tenekta yettarran γer leqrun ilemmasen. Tasertit n tiΣuṛṛevt d usnislem, d avrid i tuγ lezzayer akken ad-tefeḍ azalen d wansayen i γ-d-ğğan imezwura. Azalen agi, aṭas n yimusnawen i sen-yerran leqder d ccan, adavu azzayri, yekkat s wayen yellan ger ifassen-is akken ad-tent yessenger acku d nutni i d ẓẓerv n lḥeṛma , yettharaven γef teqvaylit mgal amnekcam i d-yewwin avrid asalafi d win n taΣṛavt akken ad yenqeḍ iman aqvayli.

Ayen yeḍran ussan-agi yezrin deg At Vuwaddu, yemmal-ed d akken adavu azzayri, yiwen wevrid i-yessen: asenger n teqvaylit. Yettazen-ed isalafiyen isseddaw am tmacinin, ad gren iman-nnsen ger yiccer d weksum, ad rren di ṭṭeman deg-yidis, ad ṭṭfen amkan-nnsen di tjemmuyaΣ d laΣṛac. Iswi n at icumar agi, ad aγ veddlen udem, ad rren ccariΣa deg-umur n wensayen n imezwura-nneγ. Ansayen agi iqvayliyen zegren-d leqrun, fell-asen i veddent tudrin-nneγ. Ma ttwakksen, d-taqvaylit i nemḍel.

Win yemmeẓren yecca di remḍan a ixelleṣ 5000 idinaṛen. Ma yella ur yerri ara aḍar, ad t-ssiwḍen s ijadaṛiyen yenγan 128 n yelmeẓyen iqvayliyen di tefsut taverkant n 2001. Taxazavit agi tusa-d akken ad-tessedrem tudrin-nneγ yevnan γef “JmaΣ Liman” yessefraken lemḥadra d lemqadra.

Tadyant agi, uzuran-is mγin deg-yiseggasen n 90 asmi at icumar ssawḍen, ad sṭixren yiwen n uselmad di taddart n d’At AΣmeṛ. Ur yenγi ur yukir, γunzan-t imi yettwassen d amdan yelhan, yesseftay deg-wallaγ n wid yesselmad tiktiwin yessidiren amdan.

Deg-wass-en, ufan iman-nnsen zemren ad zγezγen yerna awanek (ddula) ad iḥarev fell-asen. Dγa necfen, tekkesen leqder γef yal win ur nelli ara d ineslem am imasiḥyen d wid ur numin ara.

Ass-a teḍra-d deg At Vuwaddu. Azekka wissen anida? Yessefk ad d-nekker s yelmeẓyen iqvayliyen akken wigi yettgallan s leqrun ilemmasen ad γlin. I waken ur tettaded ara tegduda tasnislemt ara γ-imeḍlen, nessawal i yelmezyen n At Vuaddu d yelmeẓyen iqvayliyen s umata ad zdin lqed ad vedden i tirrugza akken ad nadir d ilelliyen , ad d-nekkes tamurt taqvaylit ger tuccar n icinga ines yessedacen ddin d-taΣṛavt.

Nekni d ttilelli, nekni d ilelliyen i lebda .

Lwennas Racek.

Le texte traduit en français

« Une cause juste, on ne peut l’assumer sans recourir à des évolutions intenses, surtout dans un contexte dominé par une politique de dépersonnalisation incarnant un véritable génocide culturel»

Le régime algérien dont la nature tyrannique n’est plus à prouver, mène en Kabylie une politique de destruction massive de tout ce qui a trait à notre culture et notre civilisation à l’aide d’une idéologie qui incarne le moyen âge.

L’arabo-islamisme que prône l’Etat algérien vise l’anéantissement des valeurs kabyles qui nous ont été léguées par nos aïeux. Ces mêmes valeurs qui ont été vantées par de nombreux philosophes vont l’objet d’attaques de la part du pouvoir algériens et ses relais locaux pour la simple raison qu’elles constituent l’ultime rempart contre l’islamisme et l’arabisme, deux idéologies complémentaires et synonyme de l’extinction de la Kabylité.

Ce qui s’est passé cette semaine à At Bouaddou est une autre preuve vivante que le pouvoir d’Alger poursuit encore son plan de notre mise à mort en envoyant ses islamistes programmés à s’introduire dans l’une des composantes très anciennes et très chères de la Kabylie « Tajmaât et LΣerc» en bernant par leur ruse diabolique les vieux de l’Arch ( ttemman n tudrin ) dans le seul but de réaliser la substitution identitaire en imposant la Charia comme une sorte de constitution à la place des règles ancestrales qui régissent nos villages et nos confédérations depuis des siècles.

Un citoyen qui sera vu manger en période de ramadhan payera une amende de 5000 da et s’il récidive il sera signalé à la gendarmerie nationale, ce corps qui a assassiné 128 jeunes kabyles durant les événements tragiques du printemps noir de 2001. Il s’agit de la mise en exécution d’un complot visant la liquidation des républiques villageoise et leur esprit laïc conforme au précepte de « Jmaâ Liman ».

Ce retour au moyen âge à travers cette intolérance qui interdit la liberté de conscience ne date pas d’aujourd’hui. Ses origines remontent au années 1990 quand un directeur de l’école primaire du village d’At AΣmeṛ était victime d’une conspiration islamiste qui a fini par l’évincer de son poste. Il était coupable d’avoir été un exemple dans la bonne conduite et très apprécié pour sa façon d’enseigner et de transmettre à ses élèves les valeurs universelles.

Encouragés par « cette victoire » honteuse rendue possible par le pouvoir algérien qui est à leur image, les islamistes continuent de harceler impunément tous les citoyens d’Ait Bouaddou qui défendent des valeurs kabyles et progressistes et portent atteinte moralement et même physiquement à toutes les personnes ne partageant pas la même confession qu’eux, entre autres, les chrétiens, les athées …

Après At Bouaddou , à qui le tour ? Ce fléau islamiste soutenu par les institutions de l’Etat algérien est plus que déterminé à nous déraciner à nous imposer son modèle moyenâgeux.

Pour ne pas sombrer dans une république islamique synonyme de notre extinction, nous, jeunes des At Bouaddou en particulier, et de la Kabylie en général, sommes censés faire preuve d’un sursaut de dignité pour préserver notre liberté et libérer la Kabylie des griffes de l’arabo-islamisme.

Nous sommes liberté, nous sommes libres et nous le resterons à jamais.

Lounès Rachek

SIWEL 051032 MAI 15




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