Djaballah s'insurge contre Tamazight qui "sera quelque chose de très grave contre la langue arabe", si elle est écrite en "graphie latine"

08/01/2016 10:13

ALGER (SIWEL) — Abdellah Djaballah, membre de la même Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) que le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) avec deux autres partis islamistes, dénonce une "laïcisation" de l'Etat algérien.

Il s'insurge contre l'absence de précision sur l'alphabet que doit utiliser Tamazight pour être "algérienne", alors-même que Tamazight est consacrée langue officielle "à rabais".

Djaballah estime que cette "négligence voulue" est destinée à "servir ceux qui appellent à ce que cette langue soit écrite avec l’alphabet latin", précisant que "Si cela se produit, ça sera quelque chose de très grave contre la langue arabe".


Abdellah Djaballah a vertement critiqué les dispositions du projet de révision constitutionnelle en Algérie. Deux point en particulier dérangent ce membre de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD).

Le premier concerne la définition de l’État algérien où il dénonce "une orientation laïque" de l’État algérien, considérant que "Le préambule provoque une rupture entre l’État algérien tel que défini par la déclaration du 1er Novembre qui parle d’un État algérien, démocratique, social et souverain dans le cadre des principes islamiques, et l'Etat algérien tel que défini par ce projet de nouvelle constitution qui garantit la liberté de tout individu dans le cadre d’un État démocratique et républicain » et ce, alors que ce même préambule définit l'Algérie comme une "terre d'Islam", "pays arabe" et que l'Islam est "religion d'Etat".

Le second point concerne la pseudo constitutionnalisation de Tamazight, officiellement consacrée "langue à rabais", ne faisant nullement partie des "constantes nationales", et d'abord appelée à "unifier ses dialectes", puis soumise à une loi organique qui en définira ses modalités d'application.

Cette consécration de l'infériorité de Tamazight par rapport à l'Arabe soulève néanmoins le courroux de ce président du parti islamiste FJD, et non moins membre d'une Coordination pour les libertés et la transition démocratique avec le RCD - seul et unique parti démocrate, kabyle et laïc de la dite coordination - qui estime que l'absence de précision des caractères que doit adopter Tamazight pour son officialisation constitue une "négligence voulue" qui servira ceux qui appellent à ce que "Tamazight soit écrite avec l’alphabet latin".

Cet islamiste qui fait mine d'ignorer que l’alphabet latin est utilisé depuis plus d'un siècle par les kabyles, depuis Boulifa à Mouloud Mammeri en passant par Belaid NAt Ali, estime que "Si cela se produit (Tamazight en graphie latine, ndlr), ça sera quelque chose de très grave contre la langue arabe", alors même que l'arabe est La langue officielle de l'Etat algérien et que l'on ignore encore "de qui" Tamazight est la langue officielle.

L'objectif de cette offensive sur la graphie que "doit utiliser" Tamazight, pour être acceptée comme étant une "langue algérienne", vise à faire perdre du temps à ceux cautionneront cette supercherie constitutionnelle afin de les amener à discuter encore un siècle la nature de la graphie qu'il faut utiliser pour les langues berbères, le temps de parachever l'arabisation totale du peuple kabyle et des autres peuples amazighs.

ygi,
SIWEL 081013 JAN 16



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