Hommage et émotion : Karim Akouche, la fierté kabyle en Amérique du Nord

01/12/2015 06:00

MONTRÉAL (SIWEL) — Tel qu’annoncé la semaine dernière, un vibrant hommage à l’écrivain Karim Akouche a eu lieu le dimanche dernier au salon Gelber, sis au 5151 chemin de la Côte-Sainte-Catherine à Montréal, lors de l'ouverture du Festival international Séfarade.
Environ 250 personnes ont assisté à cet événement exceptionnel qui a vu la présence non seulement de Kabyles, mais aussi d'Haïtiens, de Séfarades, d'Italiens, de Français, de Berbères marocains, etc. Toute une mosaïque de couleurs et de cultures.


Plusieurs personnalités étaient présentes au spectacle tels que le chef du Parti Québecois, Pierre Karl Péladeau, l'ex-députée Fatima Houda-Pépin, la militante laïque Djemila Benhabib, l’humoriste Nabila Benyoussef, le président de la Société Saint-Jean-Baptiste, Maxime Laporte, les poètes Gary Klang et José Aquelin, et le président du Gouvernement provisoire kabyle, Ferhat Mehenni.

Une dizaine de textes émouvants de l'auteur kabyle ont été interprétés avec talent par les comédiennes Marie-Anne Alepin et Francine Alepin, accompagnées de la musique jouée par Smail Hami et Yassine Elbey. Avec un accent québécois et un ton volontairement ironique, Marie-Anne Alepin a adressé La lettre ouverte au soldat d'Allah. Francine Alepin a lu le texte Personne ne fera taire le poète, une réflexion sur l'écriture dans laquelle Karim Akouche dit : « Écrire, c'est dessiner les fantômes qui hantent l'enfant que l'on n'a jamais cessé d'être. Écrire, c'est planter un scalpel dans sa chair pour en sentir la douleur. Écrire, c'est coudre ses blessures avec la pointe de son stylo. Écrire, c'est saisir les failles de l'histoire qui triche. Écrire, c'est noyer le mensonge dans le fleuve absurde de la vie. Écrire, c'est insuffler de la chaleur dans le cœur glacé des hommes. Écrire, c'est répandre la lumière sur les yeux aveugles du monde. » Ce dernier, quant à lui, il a déclamé son manifeste L'Afrique doit retrouver son Nord et sa lettre Déchire ton niqab. Le récital a été conclu par le texte Je désobéirai à tout, sauf à la liberté interprété parfois en chœur, façon slam.

Un entretien fructueux sur l’œuvre de l’écrivain a été accordé à Sonia Sarah Lipsyc, sociologue, professeure, chercheure associée à l'Université de Concordia. Au sujet de sa liberté de ton et son franc-parler, Karim Akouche a dit : « Je ne sais pas tricher. Ma plume écrit ce que me dicte le cœur.» Quant à l'animation, elle a été assurée par la Directrice générale de la Fondation Raif Badawi pour la liberté, Évelyne Abitbol.

En guise de cadeau, le peintre chaoui Hassane Amroui a offert une toile géante - qui rappelle celle qu'Issiakhem avait peinte en hommage à son complice Kateb Yassine - à Karim Akouche inspirée de l'un de ses écrits.

Une femme, ayant assisté à l'hommage de Karim Akouche, a déclaré que ce dernier est « un artiste vrai qui n’a pas peur des mots, qui a reçu de nombreuses menaces, car ce dernier via sa poésie dénonce régulièrement la colonisation, la disparition d'une langue maternelle, l'islamiste radical. Étant pour la laïcité, il s'attire souvent les foudres de certains groupes. » Une autre a dit : «Karim est authentique, c'est ce qui le rend attachant... Militant pour la laïcité, il est de plus militant pour la cause des femmes à travers le monde… »

En effet, l'auteur de Allah au pays des enfants perdus est une figure importante de la nouvelle littérature francophone nord-américaine et des débats de société au Québec. Ses textes publiés régulièrement dans la presse et ses interventions publiques suscitent beaucoup d'intérêt et de réactions.

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SIWEL 010600 DEC 15







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