Le Collectif du 19 mai appelle les kabyles à la désobéissance civile

28/06/2016 14:30

DIASPORA (SIWEL) — Dans une déclaration rendue publique le 18 juin dernier lors de la célébration de la Journée de la Nation kabyle à Paris, sur la Place du Trocadéro, le Collectif du 19 mai (Printemps de Vgayet, 1981), composé notamment d’anciens détenus du Printemps de Vgayet, a appelé les kabyles à désobéir au pouvoir Algérien et ses institutions.


La désobéissance s’impose quand on a épuisé l’expression du désaccord par les moyens politiques classiques, qui respectent les règles du dialogue : elle est une mise en cause certes non-violente, mais radicale, d’un pouvoir devenu sourd à la contestation

Nous souhaitons ici donner des éléments pour décrire ce phénomène, en prendre acte et montrer en définitive la justesse de ces gestes, qui sont conçus non pas comme une mise en cause, mais une réaffirmation des principes de la démocratie dans des dictatures en cours d’effondrement. Le sens de la désobéissance civile aujourd’hui. qui paraît s’écarter des modes d’action politique reconnus, exprime, comme un sentiment d’une perte de la voix, d’une trahison des idéaux de la démocratie : on ne se reconnaît pas dans l’Etat et sa parole, on ne veut plus parler en son nom.

Quand on n’a plus, dans la vie publique, les conditions de la conversation où l’on pourrait raisonnablement exprimer son différend, quand on est dépossédé de sa voix, et du langage commun. La désobéissance est un rappel du fondement de la démocratie, qui est l’expression de chacun, la recherche d’une parole authentique et juste, contre une parole étouffée. Une manière de reprendre possession est la désobéissance, comme revendication personnalisée et publique, au nom de ce que la collectivité des citoyens réclame.

Nasser Yanat du Collectif du 19 Mai

SIWEL 281430 JUN 16








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