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Le MAM dénonce les mauvais traitements que subissent les détenus politiques mozabites dans les prisons algériennes

21/05/2016 - 23:10

MAROC (SIWEL) - Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, le Mouvement pour l'Autonomie du Mzab dénonce les mauvais traitement dont le harcèlement sexuel que subissent les détenus mozabites dans les géoles du régime algérien.
Ci-après la déclaration dans son intégralité.


Mouvement pour l'Autonomie du Mzab

MAM

Déclaration


Les détenus d'At Mzab souffrent des mauvais traitements,de répressions et subissent des harcèlements sexuels dans les geôles de l’État algérien.

Depuis le 09 Juillet 2015, date de l'arrestation de Kamelddin Fekhar et de ses compagnons, ces derniers sont soumis à des traitements racistes et au harcèlement à la fois par l'administration pénitentiaire de Ghardaia, d'une part, et par des détenus dangereux condamnés pour des faits graves, certains d'entre eux sont recrutés par le régime algérien pour mettre en œuvre ses plans odieux et malicieux pour humilier les prisonniers politiques mozabites et leur mettre la pression par ces traitements barbares et inhumains.

Au mois d'août de l'année dernière, lors de la première gréve de la faim de Kameleddine Fekhar , et où les températures ont atteint leur apogée, l'administration pénitentiaire a privé ce dernier de sucre, ce qui est de toute évidence une mise en danger de sa vie. Il l'ont également privé d'eau fraîche et potable sachant que les températures en cette période de l'année avoisinent les 50°, l'obligeant ainsi à consommer l'eau chaude du robinet des toilettes. Après quelques jours passés en isolation dans une cellule sans climatiseur et sans fenêtre, privé de soins médicaux et de la visite du médecin, après tous ces traitement cruels, Kameleddine Fekhar s'est vu contraint de mettre un terme à la gréve de la faim au 22ème jour car très affaibli et malade, il étai en danger de mort.

Il est aussi à rappeler qu'en 2015, deux détenus mozabites, Afara Ayouchi et Chikh Aissa, sont décédés en détention des suites de ces traitements inhumains et dans des circonstances mystérieuses, aucune enquête n'a été ouverte pour clarifier les causes de ces deux décès.

Après l'instauration de l'état d'urgence à Ghardaia, tous les quartiers habités par des mozabites ont été barricadés avec des barrières de sécurité, les habitants ont été harcelés et les descentes de police se multiplient et deviennent de plus en plus racistes. Les arrestations de citoyens mozabites sont devenues monnaie courante. Ghardaia est devenue une prison à ciel ouvert.

Les prisons sont surpeuplées, les jeunes arrêtés subissent des sévices corporels et des pressions morales. Tous ces faits sont rapportés par l'avocat de Kameleddine Fekhar et président de la ligue algérienne des droits de l'homme, Maître Salah Debouz qui, lui-même, subit des pressions et des poursuites de la part de ces autorités judiciaires et pénitentiaires, appuyées par des médias à la solde du pouvoir et de groupes de citoyens manipulés par ce même pouvoir afin d' accabler ce dernier et démentir ses propos qui mettent en évidence ces mauvais traitements à l'encontre de ces détenus politiques mozabites dans les prisons de Menea et Ghardaia.

Le pouvoir algérien transgresse toutes les lois algériennes ainsi que sa propre constitution, et les accords internationaux ratifiés par son parlement depuis l'emprisonnement illégal du Dr Fekhar Kameleddine et ses camarades. L'instauration de l’État d'urgence a été fait sans le consentement d’une commission, et le passage par les institutions constitutionnelles et son prolongement par le Premier Ministre, sans compter la discrimination raciale, les arrestations arbitraires des jeunes mozabites par la gendarmerie et les services de sécurité, les sanctions lourdes prononcées par des structures de justice inféodées aux injonctions du pouvoir exécutif de la wilaya de Ghardaia sont des pratiques considérées illégales et criminelles selon les lois internationales et les pactes internationaux, notamment les accords de Rome.

Pour cela il est du devoir et de la responsabilité de ces institutions onusiennes des droits de l'homme de réagir et de venir au secours d'un peuple marginalisé, contre lequel sont exercées toutes les formes de répression et de discrimination, afin de lui assurer protection et lui garantir ses droits à la vie et à la liberté.

Toutes ces pratiques sont considérées, en vertu du droit international , comme des crimes contre l'humanité, et donc les instances onusiennes doivent prendre leur responsabilité, celle de protéger les populations contre toutes formes de répression. Ces crimes sont punissables en vertu du droit international et l'Accord de Rome.

Par ailleurs, nous demandons à l'Organisation des Nations Unies d'envoyer une mission de l'ONU pour enquêter sur le terrain et concrètement sur ces crimes en rencontrant et écoutant directement les victimes et familles des victimes à l'intérieur et à l'extérieur de l'Algérie, par la transcription de leurs témoignages.

Nous demandons aussi aux organisations mondiales, comme la croix rouge internationale, Amnesty international, et autres, de rendre visite aux détenus politiques afin de constater leur état de santé et les conditions de détention dans lesquelles ils y sont depuis plusieurs mois déjà .

Maroc , le 14 mai 2016
Porte parole du mouvement pour l'Autonomie du M'Zab
et délégué de l'Assemblée mondiale Amazighe
Khodir Skouti





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