Le doublage des films, une alternative à la création (Festival)

26/03/2012 05:29

TIZI-OUZOU (SIWEL) — Abdelmadjid Bali, membre de l'Office national des droits d'auteur (ONDA) a déclaré dimanche à Tizi-Ouzou que "le doublage est une alternative au manque de production cinématographique en tamazight induit, notamment, par le manque de moyens matériels".


Samir Ait Belkacem, biologiste de formation est un autodidacte qui a investi le monde du doublage (PH/DR)
Intervenant lors de l’atelier intitulé le « Doublage au service de tamazight », organisé au siège de la radio locale de Tizi-Ouzou dans le cadre de la 12ème édition du Festival du film amazigh, M. Bali, ancien animateur de radio, a expliqué qu' « il faut saisir l’opportunité qu’offre le doublage, ou l’adaptation cinématographique vers tamazight, pour dépasser l’écueil des contraintes matérielles de création et rattraper le retard enregistré en matière de création et de production dans le domaine du 7ème art ».

M. Bali a ajouté qu’il faut, toutefois, être vigilant et rester « exigeant en matière de qualité et de choix de la langue, pour ne pas dénaturer l'œuvre originelle ». Il a par ailleurs, dénoncer « la mauvaise qualité » des doublages diffusés sur la TV Tamazight (TV 4) ou la « langue utilisée est une sorte de patchwork de tamazight qui dénature l’œuvre initiale et ne permet pas d’apprécier la version doublée » et à préconisé ainsi l’« intérêt pour cette chaîne de télévision de passer à la production ».

Samir Ait Belkacem, responsable de Studio Double Voice qui a réalisé des doublages de films et de dessins animés en Kabyle ayant connu un franc succès, a expliqué que « le choix de la langue est défini par l’objectif à atteindre. Si nous nous sommes contentés de doubler "Li Mučuču" (Alvin et les Chipmunks, NDLR) en choisissant une langue standard, ce film serait passé inaperçu, nous avons donc opté pour une adaptation dans une langue usuelle et accessible pour restituer le côté plaisant de l’histoire ».

S'exprimant sur l'art du doublage, Mme Claudine Cabay Chatel, actrice canadienne qui a doublé 337 films, a indiqué que « la difficulté de cet art réside dans le respect des ouvertures et fermetures de la bouche de celui qui parle pour donner l’illusion que le personnage s’exprime dans la langue du doublage ». Elle explique que le comédien qui fait du doublage doit disposer d’une grande mémoire pour pouvoir mémoriser et restituer l’énergie du personnage initial, sa respiration, son articulation, ses émotions. Elle a salué à cet égard, les travaux de doublage du Studio Double Voice dont le fondateur a déclaré « Nous sommes en train de faire le travail de tout un État avec des moyens dérisoires. Normalement, c'est à l' État qu'incombe la tâche de la promotion et de la prise en charge de la culture amazighe ».

cc/bbi
SIWEL 260529 MAR 12



A lire aussi :