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Le président du MAK, Bouaziz Aït-Chebib, à Akbou : « Seule l’autodétermination intéresse le peuple kabyle ! »

16/06/2013 - 17:38

AKBOU (SIWEL) — A son arrivée à Akbou, le président du MAK et la délégation qui l’a accompagné, en l’occurrence, M° Fatiha Rahmouni et M. Mourad Imache, se sont rendus directement au cimetière des Martyrs où les attendaient déjà les membres de la section MAK d’Akbou, pour se recueillir à la mémoire des trois martyrs du Printemps Noir, à savoir feus Slimane Arzug (1973 – 2001), Abdennour Netkali (1974 – 2001) et Karim Sidhoum (1984 – 2001).


Le président du MAK, Bouaziz Aït-Chebib, à Akbou : « Seule l’autodétermination intéresse le peuple kabyle ! »
C’est la ville d’Akbou, fief des autonomistes kabyles, qu’a choisi hier le président du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), Bouaziz Aït-Chebib, pour animer un meeting. C’est l’esplanade de la salle de cinéma 20 Août 1956 qui a été choisie comme lieu exact du rendez-vous lequel a été organisé par la section MAK d’Akbou.

Devant une assistance nombreuse et attentionnée en dépit d’un soleil de plomb, Bouaziz Aït-Chebib a développé plusieurs points relatifs à la réalité de la Kabylie et à la légitimité du combat du peuple kabyle pour son autodétermination. En parfait connaisseur de son dossier, Bouaziz Aït-Chebib a commencé par aborder le volet historique du MAK pour démontrer ensuite « la fausseté et le leurre » de la constante « Algérie, une et indivisible ». Le second volet du discours de l’orateur sera consacré aux richesses naturelles de la kabyles et ses ressources humaines qui ne sont pas des moindres d’où le démenti catégorique à ceux, par innocence ou par calculs, qui tentent de faire croire que les Kabyles doivent leur « survie » aux ressources pétrolières du Sud algérien et, par conséquent, à défaut de leur prise en charge par l’actuel Etat algérien, ils crèveraient de faim sur leur talus.

Avec des données chiffrées réelles et des arguments scientifiques à l’appui, le président du MAK a prouvé qu’une fois l’autodétermination acquise, le cadre et les conditions de vie du peuple kabyle n’en seront que meilleurs. « Nous aurons même le luxe de nous passer de cette manne financière émanant du pétrole », a assuré Bouaziz Aït-Chebib.

Abordant ensuite le volet identitaire, le président du MAK a souligné le danger pesant sur l’identité kabyle si « nous continuons à évoluer dans le cadre de l’Etat-Nation algérien qui a pour constantes l’arabité et l’islamité ». Bouaziz Aït-Chebib ne ratera pas l’occasion de « démontrer » que les autres Algériens refusent catégoriquement de prendre les Kabyles pour leurs concitoyens à part entière. En effet, le refus de Mouloud Hamrouche de jouir de l’appui de la famille politique du Front des Forces Socialistes (FFS) pour affronter les présidentielles prochaines sera grandement cité comme exemple par Bouaziz Aït-Chebib quant au rejet du Kabyle par l’Arabe. « Si Mouloud Hamrouche a refusé toute aide du FFS, parti bien kabyle, c’est par crainte d’être sanctionné par les autres Algériens », a vivement martelé le président du MAK. « N’est-ce pas que ceci constitue une énième preuve de la différence existante entre nous, les Kabyles, et les autres Algériens ? », a crié l’orateur avant de lancer, encore une fois, une perche aussi bien pour le RCD que le FFS, « partis politiques bien kabyles et vus aussi comme tels par les autres Algériens, de cesser de croire à cette « Algérie, une et indivisible » qui n’est qu’un slogan ».

Le soleil a atteint son zénith et tape très fort. Avec la poussière dans l’air, on a du mal à distinguer les lointaines collines se trouvant au sud-ouest de la charmante ville d’Akbou. En dépit de cela, Bouaziz Aït-Chebib continue à jouer du verbe fort et l’assistance à prêter l’oreille fine. En effet, l’orateur abordera le sujet portant sur les provocations sans cesse et sans retenue du pouvoir vis-à-vis de la famille militante et patriotique du MAK. Il citera les exemples de Kamel Chetti, condamné à six mois de prison dont « le crime » est son militantisme pour l’autodétermination du peuple kabyle, du président du Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK), Ferhat M’henni, qui non seulement est poussé à l’exil mais sur qui pèse aussi un mandat d’amener. Toujours à propos du Président du GPK, Bouaziz Aït-Chebib dénoncera avec une extrême vigueur « l’infamie » commise par le pouvoir à son endroit. « Le père de Ferhat M’henni est mort les armes à la main pour que l’Algérie retrouve son indépendance », a clamé le président du MAK pour enchaîner : « Ferhat M’henni a connu l’enfer de la prison pour faire valoir des Algériens à la démocratie et à la liberté. Et pour avoir refusé la compromission et la corruption, ce pouvoir, toute honte bue, l’a poussé à l’exil. Et comme Ferhat M’henni ne faiblit pas et ne fléchit pas, on assassine son fils. Et comme il a toujours refusé d’abdiquer, par le biais d’un torchon se prétendant un journal, on a poussé l’outrecuidance jusqu’à s’attaquer à sa mère en tentant de lui faire dire ce qu’elle n’a jamais dit et ce qu’elle n’a jamais pensé dire. En s’attaquant à sa mère, on a voulu en réalité s’attaquer à Ferhat M’henni car on a pensé que c’était là la cheville d’Achille. C’est moi-même qui ai présenté na Ouiza à la presse pour témoigner qu’elle n’a jamais tenu les propos rapportées par la journaliste d’Annahar. En dépit cette multitude de coups fourrés, Ferhat M’henni est toujours debout et reste inébranlable dans ses convictions ». Tels sont les propos tenus par Bouaziz Aït-Chebib sur ce chapitre renseignant assez sur le cas des dirigeants du MAK-GPK qui reste comme une épine sur la gorge du pouvoir.
Revenant au cas de Kamel Chetti, « victime d’un complot ourdi contre lui par le pouvoir », le président du MAK a lancé un appel aux Kabyles pour venir le soutenir mardi prochain, jour de la révision de son procès par le tribunal criminel de Tizi-Ouzou.

Afin de clore le meeting, Bouaziz Aït-Chebib a évoqué la maladie du président de la république algérienne, Abdelaziz Bouteflika, et la prochaine élection présidentielle. Dans ce cadre précis, le président du MAK dira que le peuple kabyle n’est pas concerné par ces questions. « Abdelaziz Bouteflika n’est pas reconnu par le peuple kabyle comme son président et ne reconnaître pas non plus le futur président de l’Algérie », a déclaré l’orateur avant de réitérer que le seul objectif de la Kabylie est « son accès à l’autodétermination ».

Addenda : A son arrivée à Akbou, le président du MAK et la délégation qui l’a accompagné, en l’occurrence, M° Fatiha Rahmouni et M. Mourad Imache, se sont rendus directement au cimetière des Martyrs où les attendaient déjà les membres de la section MAK d’Akbou, pour se recueillir à la mémoire des trois martyrs du Printemps Noir, à savoir feus Slimane Arzug (1973 – 2001), Abdennour Netkali (1974 – 2001) et Karim Sidhoum (1984 – 2001). La cérémonie de recueillement s’est traduite par le dépôt d’une gerbe de fleurs sur leurs tombes, l’observation d’une minute de silence à leur mémoire et d’un discours. Dans sa prise de parole, Bouaziz Aït-Chebib a rappelé le principe et la cause pour lesquels se sont sacrifiés les trois jeunes martyrs l’instar de beaucoup d’autres jeunes Kabyles. Le président du MAK a affirmé aussi que le peuple kabyle n’oubliera jamais ses martyrs et ses héros. « Un peuple amnésique, a souligné le président du MAK, ne mérite ni la liberté ni la dignité ». Sur ce, on quitta ces lieux paisibles et solennels au même temps pour se retrouver quelques temps plus tard devant le cinéma le 20 Août 1956.

Siwel avec Tamurt

SIWEL 161738 JUIN 13




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