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Meeting du MAK à Ath Yirathen

03/03/2011 - 18:59

ATH YIRATHEN-Larbaâ Nath Irathen (SIWEL) — Les responsables du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, MAK, ont organisé ce matin, jeudi, un meeting à « la place d'Alger », dans le centre-ville d'At Yiraten, ex-fort national. Une initiative qui s'inscrit dans le cadre de la préparation de la marche du 20 avril pour exiger un referendum en Kabylie.


Bouaziz Ait Chebib au mégaphone et Mohand Ouamar Hachim à sa gauche (PH / SIWEL)
Bouaziz Ait Chebib au mégaphone et Mohand Ouamar Hachim à sa gauche (PH / SIWEL)
L'un des animateurs de ce meeting nous a déclaré que ce dernier « a été improvisé ». Parmi les cadres du MAK présents, on peut reconnaitre le président du Conseil national du MAK, Mohand Ouamar Hachim, le secrétaire national à l'organique, Bouaziz Ait Chebib, ainsi que le président du MAK par intérim, Mohand Larvi Tayev.

Une foule de personnes s'est jointe au meeting suite à l'entonnement de l'hymne national kabyle. Mohand Larvi Tayev, originaire de la région, a déclaré, lors de sa prise de parole, que « le combat de la Kabylie pour son autonomie est la seule voie de salut pour le peuple kabyle ». Évoquant le vent de révolte qui secoue l'Afrique du Nord, il souligna que « la démocratisation de l’Algérie ne peut pas réussir sans la prise en considération de l'aspiration du peuple kabyle pour son autonomie ». Une personne parmi les présents a estimé que « Bouteflika et le clan qui est au pouvoir ont commis des crimes de guerre contre le peuple kabyle dix années avant Ben Ali, Moubarak et El Kadhafi, lors du Printemps noir 2001 ».

À propos des marches de la CNCD interdites à Alger, les animateurs du MAK soulignent que « les membres de cette coordination doivent comprendre que la Kabylie ne peut démocratiser tout le pays si elle ne dispose pas de moyens politiques pour le faire ». Toujours dans le même ordre d'idées, M. Ait chebib a ajouté « qu'on ne peut pas prôner le changement, tout en étant à l'intérieur des institutions pour servir de caution démocratique à un régime totalitaire». L'orateur a profité de l'occasion pour « inviter les élus de la kabylie à démissionner afin de mettre à nu le régime qui justifie ses errements en kabylie par leur incompétence».

Evoquant la situation dans les pays nord-africains, M. Ait Chebib soulignera que, « l'Occident parle de révolutions arabes. Notre action se veut une réponse à l'opinion nationale et internationale pour réparer une injustice qui n'a que trop durée en assumant pleinement et dignement notre kabylité à travers notre combat pour l'autonomie qui incarne la révolution kabyle».

De son côté, Mohand Ouamar Hachim est revenu sur l’Histoire de la Kabylie, en expliquant aux présents que « la Kabylie a perdu son indépendance depuis les deux défaites contre l’armée coloniale française et que, depuis, elle est demeurée soumise aux dictats des pouvoirs successifs ».

« La Kabylie doit se placer au dessus des luttes des clans. Elle n'acceptera jamais de servir de chaire à canon pour des intérêts qui ne la regardent ni de près ni de loin. Bouteflika et se parrains militaires sont deux face d'une même monnaie: l'Algérie arabo-islamique que nous combattons de toutes nos forces », a encore résumé Dda Mohand Ouamar Hachim.

« Nous défendons une Algérie plurielle, une Algérie des peuples dont l'avènement est conditionné par l'accession du Peuple kabyle à son autonomie», a encore souligné Bouaziz Ait chebib.

Et de préciser qu'en ce qui concerne le MAK, « il n'a pas pour objectif de prendre le pouvoir ou d'y participer. Il s'auto-dissoudra une fois que l'autonomie est acquise». Et d'ajouter que « il y a une seule élection qui intéresse le peuple: le référendum sur son autonomie».

Abordant la situation économique de la Kabylie, un des cadres du mouvement autonomiste a assuré que « tant que la Kabylie dépend de ses ennemis, celle-ci restera pauvre », avant d'ajouter que « le pouvoir et ses relais présentent un tableau noir de la région pour détourner les Kabyles de leur objectif : l’autonomie ».

Mazigh, un jeune militant du MAK, a particulièrement intéressé l'assistance qui n'a pas cessé de s'amplifier, en assurant que « Le MAK est le seul mouvement où des jeunes comme moi peuvent s’exprimer en toute liberté ». Il parla de l'élection de Djamila Amgoud à la tête du MAK -France, en disant que « l’Histoire retiendra que notre mouvement a élit une femme à la tête de l’une de ses structures les plus importantes ». Il en a profité pour appeler « la diaspora kabyle à plus d’engagements », car, selon lui, « elle est la vitrine de la Kabylie et son porte-voix devant l’opinion internationale ».

A souligner que lors du meeting, les responsables du MAK ont distribué des déclarations, des fascicules. « On a pas pu satisfaire toute la demande, vu le nombre important des citoyens présents au meeting », a indiqué Bouaziz Ait Chebib. Une campagne d'adhésion au MAK a eu lieu sur place.

Le meeting a pris fin après avoir rendu un vibrant hommage à Abane Ramdane et à Mohamed Djeffal, premier président de l'Etoile nord africaine. Les deux figures historiques sont originaire de la région.

aai
SIWEL 031859 MAR 11




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