Mise au point de Bouaziz Ait-Chebib sur la Conférence d’At-Ouabane, le MAK et l'Anavad

04/11/2014 16:45

KABYLIE (SIWEL) —Dans une mise au point publié par notre confrère de Tamurt, le président du MAK, Bouaziz Ait-Chebib a tenu à apporter quelques précisions sur la Conférence nationale kabyle, sur ses rapports avec le président de l’Anavad, sur la CNK et l’Anavad et enfin sur la violence dans laquelle certains groupuscules voudraient entraîner le MAK.



Voici donc les précisions du président du MAK :

1) Sur la Conférence nationale kabyle d’At-Ouabane

Quoi qu’on dise de cette initiative, elle s’impose à la Kabylie. Sur le plan algérien, une conférence pour la transition démocratique a eu lieu. Une autre conférence pour le consensus « national » se prépare. Les deux projets ignorent la Kabylie et ses aspirations à recouvrer sa souveraineté. La Kabylie n’a d’autres choix que de défendre son existence en tant que peuple et nation. Et la meilleure manière de le faire est de chercher un consensus national kabyle. La CNK a été initiée par le MAK dans le but d’unifier les rangs kabyles dans le respect de la diversité pour prémunir la Kabylie des multiples agressions de l’Etat algérien.

A l’ouverture de cette conférence, nous avons déclaré que le MAK n’est qu’un participant au même titre que tous les autres et de ce fait le MAK n’a fait qu’assumer son rôle de moteur et de rassembleur de la nation kabyle. La participation record à la CNK témoigne de l’intérêt porté par les kabyles au devenir de leur patrie : la Kabylie. A l’issue d’un débat démocratique fructueux, plusieurs propositions ont été retenues : création d’une ligue kabyle des droits de l’homme, la réhabilitation et la modernisation de Tajmaât, la mise sur place de crèches kabyles, la libération du mouvement associatif de l’emprise du pouvoir …

L’acte historique de cet événement est sans doute la création d’un Conseil national kabyle présidé par l’éminent historien kabyle Younes Adli . Sa concrétisation a été confiée à une commission ad hoc . Cette résolution, adoptée presque à l’unanimité des participants, constitue la première pierre dans l’édifice de l’union sacrée du peuple kabyle.

Le conseil national kabyle est une institution apolitique indépendante de toute tutelle politique. Sa mission est d’ordre scientifique, culturel, social, économique et environnemental. Il n’aura pas à se substituer aux organisations politiques. Il va s’occuper des problèmes quotidiens du peuple kabyle et œuvrer à mobiliser toutes les compétences kabyles pour l’intérêt de la Kabylie.

2) Sur ses rapports avec le président de l’Anavad :

Quand à mes rapports avec Ferhat Mehenni, il faut être de mauvaise foi pour penser qu’ils sont conflictuels. Nous travaillons en harmonie totale. Même si parfois on diverge, ce qui est normal, nous avons toujours su nous accorder sur l’essentiel dans le respect mutuel en mettant en avant l’intérêt suprême de la Kabylie.

Dans les moments difficiles du parcours de Ferhat Mehenni, qui remontent à l’année du boycott scolaire (194/195) marquée par son désaccord avec Said Sadi, j’étais parmi ses rares soutiens. Certains parmi ceux qui prétendent être ses amis aujourd’hui, ont préféré le lâcher à l’époque pour se présenter aux élections avec le RCD. Et depuis 1995 à ce jour, je travaille avec lui en parfaite symbiose et en totale confiance. Pour rappel, en 1999 on m’avait proposé un poste en tant qu’enseignant de tamazight à condition de lâcher publiquement Ferhat Mehenni. J’ai choisi le chômage plutôt que de le trahir. Alors les « ferhatistes » de la 25ème heure feraient mieux de se taire.

3) Sur la conférence nationale et l’Anavad:

Mes détracteurs veulent faire croire aux kabyles que la Conférence d’At-Ouabane est dirigée contre l’Anavad et tentent de me présenter, moi, un des membres fondateurs du MAK, comme un chargé de mission du DRS dont l’objectif et de nuire à l’Anavad et à son président. A chaque fois qu’un Kabyle initie une action importante, on l’accuse d’être un envoyé du DRS comme si les Kabyles étaient mineurs ou incapables de penser, de réfléchir d’eux même et d’agir de leur propre grès. Les vrais agents du DRS sont justement ceux qui accusent tout le monde d’appartenir au DRS, car ils font en sorte de faire croire aux Kabyles qu’ils n’ont pas d’hommes et de femmes dignes et que le DRS est présent partout, une façon de semer le fatalisme et laisser la Kabylie subir une mort absurde.

A vrai dire, ce qui dérange mes détracteurs, c’est le succès de la CNK. A leurs yeux, je suis coupable de vouloir unifier les Kabyles pour la Kabylie. Ce ne sont pas leur campagne diffamatoire qui va me faire reculer. Je suis déterminé à construire l’union des Kabyles. Le président de l’Anavad a salué le Conseil national kabyle. Alors, leur entreprise de semer le doute et la discorde dans les rangs du MAK est vouée à l’échec.
Le Conseil national kabyle n’est pas né pour se substituer au MAK ou au GPK. Sa mission est de s’occuper des problèmes quotidiens du peuple kabyle. Cela aidera l’Anavad et le MAK dans leur mission libératrice et mettra un terme à la régression culturelle et sociale de la Kabylie. Ce Conseil permettra aussi l’accélération de la prise de conscience des Kabyles des multiples dangers qui guettent leur patrie et de la nécessité de prendre leur destin en main.

Quant à Ferhat Mehenni, je ne peux pas ne pas le soutenir, lui qui continue de se sacrifier continuellement pour la liberté du peuple kabyle. Ma confiance en lui est entière et tous les participants à la CNK n’éprouvent que respect, admiration et affection à l’égard de ce bâtisseur de la Kabylie libre. Je ne suis pas là pour lui disputer le « leadership » mais pour l’aider à mieux défendre à la tête de l’Anavad notre cause sur le plan international.

Je ne laisserai personne porter atteinte au GPK ou à son président. Il est du devoir patriotique de tous les Kabyles de soutenir les actions de l’Anavad qui ne visent qu’à libérer notre Kabylie du joug de l’Etat algérien. Le MAK ne pourra jamais lâcher l’Anavad qu’il a enfanté. Le MAK et l’Anavad sont indissociables. Ils sont les deux faces de la même cause : la Kabylie libre.

4) Sur le MAK et la violence :

Un groupuscule tente d’entraîner le MAK dans la violence, la haine et le sectarisme. Il sévit sur les réseaux sociaux pour me diffamer à cause du succès de la CNK. Le MAK, tant que j’en suis président, ne sombrera jamais dans la violence, ni dans le sectarisme ni dans la haine. Il restera un mouvement pacifique, rassembleur du peuple kabyle et résolument ancré dans l’universalité.

Le MAK ne cautionne aucun sigle et refuse tout soutien et concours venant de personnes ou d’organisations qui cultivent le racisme, la violence et le rejet de l’autre.

Source Tamurt.info

SIWEL 041645 NOV 14



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