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Négociations Mali-MNLA : « Oui aux élections » mais « pas question que l’armée malienne entre à Kidal».

23/05/2013 - 16:51

OUAGADOUGOU (SIWEL) — Le MNLA se dit prêt à permettre la tenue des élections présidentielles que la France a prévu pour le 28 juillet prochain mais refuse de laisser entrer l’armée malienne à Kidal. C’est ce qu’à déclaré Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, responsable des relations internationales du MNLA, à la tête de la commission négociation au sein du MNLA. Le MNLA propose également que « la sécurité des élections soit assurée par les troupes des Nations unies, pas seulement à Kidal mais dans tout l'Azawad ».


Ibrahim Ag Mohamed Assaleh,  responsable aux relations extérieures du MNLA, le 9 juin 2012 à Ougadougou au cours des précédents négociations. (Photo AFP)
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, responsable aux relations extérieures du MNLA, le 9 juin 2012 à Ougadougou au cours des précédents négociations. (Photo AFP)
Une délégation du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), conduite par son responsable aux relations extérieures, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, s'est entretenue à Ouagadougou avec le chef de la diplomatie burkinabé Djibrill Bassolé. : « Nous avons rencontré le ministre Bassolé pour l'informer que la commission de négociations du MNLA est en ce moment réunie à Ouagadougou et souhaiterait à la fin de ses travaux remettre officiellement son rapport au médiateur de la Cédéao » a-t-il déclaré. « Nous lui avons dit que nous souhaitons que la date du 28 juillet soit honorée par les deux parties, c'est-à-dire le MNLA et les autorités de Bamako", a-t-il poursuivi.

Ibrahim Ag Mohamed Assaleh a également annoncé que « le MNLA va proposer à la médiation burkinabè un "accord-cadre" pour permettre l'organisation d'une élection qui aboutira à l'installation d'un nouveau président » tout en précisant que « le MNLA s’oppose à ce que l’armée malienne entre à Kidal ». Pour rappel, l’armée malienne est accusée par le MNLA et par la société civile azawadienne, comme par les organisations des droits de l’Homme, notamment Human Rights Watch et Amnesty international, de perpétrer des exactions sur les populations azawadiennes dans toutes les zones réoccupées par ses soldats à la faveur de l’opération Serval. Il faut également rappeler que l’armée malienne a toujours traité le problème touareg par le massacre collectif des populations de l’Azawad et que les touaregs sont à leur quatrième rébellion depuis les indépendances africaines et l’annexion, par la France, de leur territoire à la récente république du Mali.

D’autre part, le responsable des relations internationales du MNLA a proposé que « la sécurité des élections soit assurée par les troupes des Nations unies, pas seulement à Kidal mais dans tout l'Azawad », parce qu'aucun citoyen azawadien ne peut aller voter « sous la protection de l'armée terroriste du Mali » a précisé Ibrahim Ag Mohamed Assaleh.

Un haut responsable du ministère burkinabé des Affaires étrangères a confirmé les "échanges" entre M. Bassolé et la délégation du MNLA, sans plus de précision.

Bamako, convaincue par Paris et les 3.5 milliards alloués par la communauté internationale et Ouagadougou, qui abritait déjà les précédentes négociations, tentent de relancer le dialogue et les négociations avec le MNLA. Mais si le MNLA a accepté de jouer le jeu, la création d’un très récent Haut conseil à l’unité de l’Azawad (HCUA) a cependant jeté le trouble et la méfiance vis-à-vis de la sincérité des négociations engagés et pour cause. En effet, selon RFI, dans son édition radiophonique d’hier mercredi 22 mai à 10h30, « Le président burkinabé, Blaise Compaoré, veut recevoir le MNLA et le tout récent HCUA qui regroupe le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). Il espère trouver un accord cadre sur lequel les deux seraient d’accord ».

Or, si effectivement le HCUA regroupe le MIA (anciennement Ansar Dine) et le MAA (qui revendique les mêmes attaques terroristes que le Mujao sur le MNLA), ces négociations ne seront rien d’autre que la réédition des pseudos négociations imposées par la communauté internationale avec le groupe terroriste Ansar Dine qui a fait office de « Cheval de Troie » pour ruiner la lutte azawadienne. Pour rappel, ce groupe terroriste, qui rejetait la lutte pour l’indépendance de l’Azawad avait déclaré rejeter le terrorisme tout en déclarant lutter pour l’application de la Charia dans tout le Mali et non pas seulement dans l’Azawad.

Pour rappel, sur instigation d’Alger, Ansar Dine avait été présenté comme un « représentant fréquentable » des touaregs et a été associé aux négociations au titre de « groupe armé rejetant le terrorisme » juste avant d’attaquer Kona et de justifier, comme par hasard, la reconquête française de l’intégrité territoriale du Mali, sous couvert d’une lutte contre le terrorisme djihadiste. Un djihadisme par ailleurs admis et favorisé partout où il est utile, notamment en Syrie. Mais à trop jouer avec le feu, on finit forcement par se brûler. En voulant briser la légitime aspiration des peuples autochtones à disposer librement d’eux-mêmes et de leurs territoires historiques, la communauté internationale favorise les «conquêtes djihadistes», sauf que contrairement à ce qu’elle semble croire, ces conquêtes ne resteront pas longtemps cantonnées à l’Afrique du Nord et au Sahel.


avec AFP,
zp,
SIWEL 231651 MAI 13





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