SIWEL | AGENCE KABYLE D'INFORMATION

Ouvertement accusé de trahison, Bilal Ag Acherif est publiquement désavoué par un membre du bureau politique

13/11/2013 - 11:18

KIDAL (SIWEL) — Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, membre du bureau politique du MNLA, a déclaré hier à Siwel « qu’il s’opposait catégoriquement à la liquidation du MLNA par Bilal Ag Acherif à travers ses penchants aux groupes salafistes et à sa non maturité politique pour conduire la destinée du peuple de l’Azawad ». Dimanche dernier, le site d’information Toumast Press publiait déjà un article faisant mention d’une violente opposition entre des membres de la direction du MNLA, dont Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, et Bilal Ag Acherif, secrétaire général du MNLA suite à cette nouvelle tentative de fusionner, en catimini, le MNLA avec Ansar Dine (actuel HCUA) et de modifier le drapeau de l’Azawad qui dérange le HCUA. Dans le même temps, depuis plus d’une semaine, les populations civiles, les militants et les combattants du MNLA dénoncent publiquement « la trahison de Bilal Ag Acherif »


Ibrahim Ag Mohamed Assaleh dénonce la tentative de liquidation du MNLA, il a déclaré « s’opposer  à la liquidation du MLNA par Bilal Ag Acherif à travers ses penchants aux groupes salafistes  et à sa non maturité politique pour conduire la destinée du peuple de l’Azawad » (PH/DR)
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh dénonce la tentative de liquidation du MNLA, il a déclaré « s’opposer à la liquidation du MLNA par Bilal Ag Acherif à travers ses penchants aux groupes salafistes et à sa non maturité politique pour conduire la destinée du peuple de l’Azawad » (PH/DR)
Le 3 novembre, Toumast Press dénonçait dans ses colonnes « Le plan machiavélique orchestré par Alghabass Ag Intallah (chef du HCUA) pour la destruction du MNLA, à Ouagadougou, où Bilal Ag Acherif et sa mafia font le forcing pour que le MNLA soit dissout et qu'un nouveau drapeau soit choisi ». Bilal Ag Acherif était accusé de vouloir « remettre l'Azawad entre les mains de ses deux plus grands ennemis: le terroriste Iyad Ag Ghaly et son adjoint Alghabass Ag Intallah ».

Le site d’information azawadien rapportait également que « les populations de l'Azawad n’étaient pas disposées à voir leur œuvre remise en cause par une mafia et une "cliquaille qui est dans toutes les sauces anti-Azawad », affirmant que « depuis les débuts de la rencontre entre Bilal Ag Acherif et Alghabass Ag Intalla, les jeunes et surtout les femmes de l'Azawad ont envoyés des messages clairs à Bilal Ag Acherif et à sa mafia leur disant qu'ils n'accepteront jamais la destruction de ce pourquoi ils ont connu les pires des souffrances ».

Toumast Press rapporte l’information selon laquelle, « ce sont désormais les combattants, les leaders tribaux et les réfugiés qui s'opposent au coup d'état que compte leur faire le stratège Bilal Ag Acherif ». Le site d’information touareg rapporte que « Pour parvenir à remettre les clefs de l'Azawad entre les mains de ses plus grands ennemis, Bilal Ag Acherif a écarté tous ceux qui pouvaient s'opposer à une fusion avec le HCUA, anciennement Ansar Adine […] en envoyant, entre autre, Ibrahim Ag Mohamed Assalah en mission à Bamako et en écartant tous ceux qui s’étaient déjà opposé à lui dans sa première tentative de fusionner avec Ansar Dine ».

A la signature des accords de Ouagadougou : Le Colonel Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’administration territoriale du Mali avec Bilal Ag Acherif, SG du MNLA. A sa gauche, Alghabass Ag Intalla, successeur d’Iyad Ag Ghaly à la tête d’Ansar Dine, rebaptisé HCUA et réhabilité par la France et ses semblables pour continuer le travail de destruction des laïco-indépendantistes du MNLA (PH/DR)
A la signature des accords de Ouagadougou : Le Colonel Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’administration territoriale du Mali avec Bilal Ag Acherif, SG du MNLA. A sa gauche, Alghabass Ag Intalla, successeur d’Iyad Ag Ghaly à la tête d’Ansar Dine, rebaptisé HCUA et réhabilité par la France et ses semblables pour continuer le travail de destruction des laïco-indépendantistes du MNLA (PH/DR)
Rapportant les propos qu’Ibrahim Ag Mohamed Asslaeh a tenu à Bilal Ag Acherif, Toumast Press écrit « Après avoir pris conscience du jeu machiavélique qui se tramait à Ouagadougou en vue de la destruction du MNLA, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh a appelé Bilal Ag Acherif et toute sa mafia pour leur dire la traitrise ultime à laquelle ils essayent de s'adonner contre l'ensemble de l'Azawad. Entre autres, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh leur a dit: "vous êtes tous des lâches. Vous faites semblant d'être pour l'Azawad, vous vous cachez derrière vos couvertures et vos turbans, et à la première occasion, vous essayer de remettre l'Azawad entre les mains de ses plus grands ennemis? Il n'y a pas une plus grande lâcheté que ceci. Vous n'avez même pas le courage d'assumer vos actions. Vous me faites tous honte." »

Nous avons pris contact avec Ibrahim Mohamed Assaleh pour que ce dernier confirme les propos rapportés par Toumast et clarifie éventuellement sa position vis-à-vis de la trahison de Bilal Ag Acherif. L’ancien député, membre de la direction du MNLA a confirmé tous les propos rapportés par Toumast Press. Il a en outre précisé à Siwel : « qu’il s’opposait énergiquement à la liquidation du MLNA par Bilal Ag Acherif à travers ses penchants aux groupes salafistes et à sa non maturité politique pour conduire la destinée du peuple de l’Azawad ». Selon nos informations, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh n’est pas le seul membre de la direction à s’opposer aux plans de Bilal Ag Acherif. Il en est de même pour l’Etat-major du MNLA. Pour rappel, ce sont contre les terroristes d’Ansar Dine et ses alliés d’Aqmi que les troupes du MNLA ont essuyé le plus de victimes.

Seulement, le MNLA semble être dans l’œil du cyclone, trahi et déstabilisé en interne, menacé par une coalition militaire internationale disproportionnée, le MNLA s’est résolu à quitter le Gouvernorat et la radio de Kidal, malgré les protestations de la population civile : « avec cette déstabilisation en interne en plus d’une menace très claire d’attaque internationale contre nos positions, c’est ça ou c’est la guerre frontale avec la France, la MINUSMA, l’armée malienne et ses milices ganda, en plus des groupes terroristes qui ne ciblent que le MNLA dans l’Azawad…ça fait beaucoup en même temps » nous confie un officier de l’Etat-major du MNLA.

Les femmes et les jeunes de Kidal attendaient de pied ferme Bilal Ag Acherif qui ne s'est finalement pas rendu à Kidal (PH/DR)
Les femmes et les jeunes de Kidal attendaient de pied ferme Bilal Ag Acherif qui ne s'est finalement pas rendu à Kidal (PH/DR)
La trahison de Bilal ag Acherif a clairement été dénoncée par la société civile, ainsi, Assi Walet Hitta, la présidente de l'Association des Femmes de l'Azawad a clairement signifié à Bilal Ag Acherif « nous les femmes avons affronté le Mali pour l'Azawad. Nous avons affronté les terroristes pour l'Azawad. Nous n'hésiterons jamais à affronter certains parmi nous pour l'Azawad. »

De leur côté, les jeunes de l’Azawad ont dépêché une délégation de représentants de la jeunesse azawadienne au Palace Hôtel de Ouagadougou au moment où se déroulait les discussions entre les responsables du MAA (Mouvement Arabe de l'Azawad), le HCUA (ancien Ansar Adine) et Bilal Ag Acherif, mais ce dernier a refusé de les recevoir et s’est retranché dans sa chambre d’hôtel. D’autre part, Bilal Ag Acherif qui devait se rendre hier à Kidal s’est désisté au dernier moment après avoir appris que la population avait assiégé l’aéroport de Kidal pour l’y attendre de pied ferme. Craignant d’affronter le déshonneur d’un désaveu public, Bilal Ag Acherif est resté à Ouagadougou.

Pour les azawadien et certains membres de la direction du MNLA, il ne fait désormais plus de doute que le premier responsable de la déroute du MNLA n’est autre que Bilal Ag Acherif, le maillon par lequel le MNLA devait dès le départ être détruit. Et en effet, c’est lui qui a tenté une première fois de fusionner avec Ansar Dine, et c’est encore lui, avec l’appui de la France et de Bamako, qui tente à nouveau de dissoudre le MNLA pour le mêler, cette fois à deux organisations dont les passerelles avec le terrorisme islamiste et l’organisation criminelle Aqmi sont avérées.

Serval, MINUSMA, FAMA: une coalition formée de la France et de ses vassaux africains en guerre contre le peuple touareg (PH/DR)
Serval, MINUSMA, FAMA: une coalition formée de la France et de ses vassaux africains en guerre contre le peuple touareg (PH/DR)
Aujourd’hui, le MNLA et le peuple de l’Azawad, piégés par la France, sont assiégés par les islamistes et les forces « de paix » internationales qui les menace d’une guerre frontale. L’Azawad est submergé par la haute trahison du premier responsable du MNLA, en même temps que par les menaces, de plus en plus nettes et sans complexes, de la France, celle-ci menaçant de faire usage de ses armes contre le peuple azawadien et le MNLA.

Mais, malgré la disproportion des forces en présence, les populations civiles, en particulier les jeunes et les femmes, se disent prêts à affronter SERVAL et la MINUSMA si le MNLA ne le fait pas. Et quotidiennement, des manifestations se tiennent à Kidal et dans les camps de réfugiés, tantôt pour dénoncer la trahison de Bilal Ag Acherif, tantôt pour dénoncer la lâcheté et la trahison de la France et tantôt pour rappeler le MNLA à ses engagements envers le peuple de l’Azawad et non pas envers des institutions internationales qui s’apprêtent à livrer l’Azawad à la boucherie malienne, en dépit de sa parfaite connaissance des actes inhumains commis par le Mali contre le peuple de l’Azawad.

Les populations civiles savent également que la France est bien plus disposée à accepter l’existence légale de l’islamisme, arrière chambre du terrorisme, que d’admettre la justesse et la légitimité des aspirations du peuple touareg à vivre dans la paix, la liberté et la sécurité. Pour la France, l’ennemi ce n’est pas le terroriste islamiste, c’est bel et bien le touareg laïc.

Signature des accords de Ouagadougou : Alghabass Ag Intalla, est le  bras droit d’Iyad Ag Ghaly qui a mené l’attaque contre la ville de Kona et donc permis le déploiement de l’armée française au Mali et surtout dans l’Azawad. Grace à la diplomatie française, Alghabass Ag Intalla est revenu s’installer à la table des négociations sous le nouveau nom (HCUA) donné à l’organisation terroriste Ansar Dine, pourvu que le MNLA , seul à porter les aspirations  indépendantistes du peuple soit noyé et à terme détruit.(PH/DR)
Signature des accords de Ouagadougou : Alghabass Ag Intalla, est le bras droit d’Iyad Ag Ghaly qui a mené l’attaque contre la ville de Kona et donc permis le déploiement de l’armée française au Mali et surtout dans l’Azawad. Grace à la diplomatie française, Alghabass Ag Intalla est revenu s’installer à la table des négociations sous le nouveau nom (HCUA) donné à l’organisation terroriste Ansar Dine, pourvu que le MNLA , seul à porter les aspirations indépendantistes du peuple soit noyé et à terme détruit.(PH/DR)
En effet, c’est bien la France qui a imposé la réhabilitation politique des bras droits de Ansar Dine, notamment Alghabass Ag Intalla et Hamada ag Bibi, contre les laïcs du MNLA. C’est encore la France qui a imposé le HCUA à la table des négociations pour diluer le MNLA, c’est la France qui a demandé la levée des mandats d’arrêts internationaux contre ces deux terroristes avérés, c’est la France qui a ordonné à Bamako de les accepter comme candidats maliens à la députation à Kidal. Et enfin, c’est la France qui a négocié avec cette secte terroriste la libération de ses 4 otages contre rançon, contre l’impunité pour Iyad ag Ghaly et contre la réhabilitation politique de ses lieutenants au détriment du MNLA.

Toutes ces écœurantes manipulations n’ont fait qu’encourager Bilal Ag Acherif et ses ouailles à tenter de liquider le MNLA pour rejoindre le clan de ces « terroristes fréquentables », ceux avec lesquels la France et le monde dit libre pactisent dans l’intérêt bien compris de l’économie européenne, basée, hier comme aujourd’hui, sur la spoliation des peuples. Mieux vaut pour la communauté internationale accepter les doléances des islamistes terroristes que celle des peuples qui posent la problématique de frontières coloniale qui, par ailleurs, relèvent exclusivement de l’irresponsabilité criminelle du colonialisme français. Non monsieur Hollande, la Françafrique c’est loin d’être fini.

zp,
SIWEL 131118 NOV13